Non à l'abrogation des décrets de 1950 pour les enseignants.

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francoise scoccia

#426 raison garder pour l'instant

2014-03-31 04:53

en ce qui concerne les moyens d'action je crois qu'il faut, pour l'instant, ne pas s'éparpiller et essayer de voir un peu loin..

1) le processus d'adoption du décret n'est pas fini : Cse (conseil supérieur de l'éducation avis consultatif mais qui pourrait voir évoluer la +position du snes et donc de la fsu dans son ensemble, non que la direction du snes fasse son chemin de Damas, mais outre le résultat des municipales, le congrès du snes a lieu cette semaine à Marseille et pourrait contraindre sa direction(très orientée Ps et qui a entrepris un savant travail de "purge" au sein du snes depuis l'élection de Hollande) a tenir compte d'une base, pour l'instant partagée entre expectative et opposition au décret Peillon et pas franchement satisfaite du virage réformiste que ce syndicat prend

2) le passage éventuel au conseil supérieur de la fonction publique (obligatoire pour un décret "dérogatoire" (que ce nom est impropre) au statut général, si tant est que le décret Peillon le soit

3) le passage par le Conseil d'Etat pour avis, avis tenu secret, mais qui risque bien de retoquer le texte en l'état ou de profondément le remodeler, provocant à nouveau négociations avec les syndicats etc...(mais s'il y a "retoquage" je crains bien que cela soit pour exiger que le décret respecte plus le droit communautaire et le décret 2000+815 ce qui ne va pas dans notre sens, car clairement le droit social communautaire plus le décret sur les 35 h vont dans le sens opposé au maintien du statut quo sur les décrets de 50 (je mettrai dans le commentaire suivant pourquoi)

4)si publication du décret la réaction des syndicats qui se sont prononcés contre, mais dont on ne peut pas dire qu'ils aient mené une intense campagne contre l'adoption ni d'information des collègues depuis Aout 2013 (à nuancer pour Fo qui s'est bien bougé dans la dernière ligne droite...) que vont ils faire? faire un recours devant le conseil d'Etat..alors que en tout état de cause le décret publié sera vêtu du blanc seing de l'avis donné par celui-ci avant promulgation....je ne crois pas...la cgt, Sud vont ils , à la suite de Fo vouloir mener la bataille d'information des collègues permettant à ceux qui sont contre de s'appuyer sur un argumentaire commun et un réseau pour informer, mobiliser les collègues ...et éventuellement appeler à un boycott des examens...à voir je n'y crois pas trop..spécialement de la cgt qui est en pleines discussions avec la fsu, et tout particulièrement le snes, pour une entrée de cette dernière dans la confédération (bref les logiques d'appareil sont à prendre en compte)...la perspective des élections professionnelles en novembre 2014 aussi

5) la faiblesse pour l'instant du nombre de pétitionnaires qui en d'autres temps auraient atteint un nombre de 50000 en quelques jours..il faut attendre à mon avis au moins 20000 pétitionnaires (cela signifie 20000 personnes qui ont pris le temps d'essayer de comprendre ce qui est en jeu d'un point de vue juridique, politique, éducatif et qui seront à même d'en parler, de diffuser et de convaincre les collègues) pour pouvoir lancer une coordination nationale avec un espoir d'obtenir quelque chose

6) une bonne chose : la pétition se diffuse géographiquement ce qui signifie que l'existence du décret, les enjeux commencent à être connus dans toute la France, même dans les collèges les plus reculés ce qui est un bon ressort pour une mobilisation.

7) je suis une syndicalise aguerrie dans un gros lycée..j'y ai du poids et pourtant malgré une information très importante de mes collègues, des discussions en salle des profs, un immense affichage sur les deux portes des salles des profs, des tracts je n'ai pour l'instant réussi à "mobiliser" pour signer la pétition que 3 collègues (dont deux collègues de prépa) plus 4 dans mon ancien établissement..cela signifie que cela va prendre du temps afin que les collègues réalisent ce qui s'est passé.(je ne suis pas s1 du snes même si je m'en coltine tout le boulot mais ce dernier soutenant le décret et la cgt, pourtant majoritaire dans l'établissement, refusant d'informer et de mobiliser, il est pour l'instant très difficile de contrer cet a priori favorable à la parole officielle du snes..mais je pense que de plus en plus d'adhérents mais aussi de militants risquent de basculer)

8) effectivement outre continuer à promouvoir la pétition et la page facebook qui va avec (on peut consulter une grosse partie des informations, et notamment prises de positions et analyses, même sans avoir Facebook), il faut trouver un slogan fédérateur qui puisse nous permettre de nous positionner "pour quelque chose " et non uniquement "contre" même si le contre est très fédérateur pour les collègues à partir du moment où ils auront compris les enjeux, ce que manifestement ils n'ont pas encore compris.

9)harceler les media qui ont observé un black out total et volontaire sur le sujet : abonnée de Mediapart je leur ai envoyé un mail j'attends toujours la réponse..

10) ne rien attendre d'en haut, se bouger chacun à son échelle pour que ça bouge : prendre le temps d'envoyer les mails types aux organisations syndicales tel que proposé par le site du snes faidherbe me paraît indispensable..donc chaque pétitionnaire doit le faire et le diffuser à sa liste de de diffusion.
voilà

francoise scoccia

#427 décret Peillon et droit social communautaire

2014-03-31 05:04

je mets ici l'argumentaire envoyé aux "juristes" du snes, notamment quand à l'annualisation et la redéfinition du métier, introduits par le nouveau décret..il montre que la porte est très étroite pour "sauver" les décrets de 50....


1) sur l'annualisation : l'article 2 du projet de décret mentionne " Dans le cadre de la réglementation applicable à l’ensemble des fonctionnaires en matière de temps de travail " : la référence c'est le décret 2000-815 sur l'aménagement du temps de travail dans la fonction publique d'Etat qui prévoit une annualisation et 35 heures hebdomadaires (..." la durée du travail effectif est fixée à trente-cinq heures par semaine dans les services et établissements publics administratifs de l'Etat ainsi que dans les établissements publics locaux d'enseignement.Le décompte du temps de travail est réalisé sur la base d'une durée annuelle de travail effectif de 1 607 heures maximum, sans préjudice des heures supplémentaires susceptibles d'être effectuées.").

Le projet de décret qui est proposé ne fait pas référence à ce décret dans ses "visas" mais pour autant il ne peut s'y soustraire , outre la mention qui en est faite dès le début de l'article 2 qui l'y rattache explicitement, pour les raisons suivantes :

a) ce décret de 2000 n'est que la mise en conformité du droit de la fonction publique d'Etat avec le droit communautaire et notamment la directive dite "temps de travail" 93/04/CE (qui depuis a été suivie par notamment la directive 2003/88/CE)

b) cette directive 93/04/CE , prise sur les motifs de préservation de la santé et de la sécurité des travailleurs (le droit communautaire ne fait pas de distinctions entre salariés du privé et fonctionnaires donc s'applique, sauf exceptions mentionnées dans la directive à tout le monde), fixe des minimum de protection que les législations (= le droit communautaire appelle "législations" tout texte à portée juridique et ne distingue pas lois, décrets ) de chaque état membre doivent contenir en matière de temps de travail hebdomadaire , d'amplitude maximum de journée, maxima de temps de travail décompté sur une période pré définie..(notion de cycle).

Cette directive donne aussi une définition stricte du "temps de travail" (afin que son "décompte" pour vérifier si les maxima sont atteints ou pas puisse se faire) .Cette définition est celle reprise par le droit du travail et maintenant par le décret 2000-815 c'est à dire "comme le temps pendant lequel les agents sont à la disposition de leur employeur et doivent se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles."(donc pour le droit communautaire et le décret 2000-815 peu importe le nom que l'on donne au temps passé à "travailler" (temps de service, réalisation des "missions") à partir du moment où, dans les faits, on est à la disposition de son employeur, on doit se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles, on rentre dans le champ d'application de la directive et donc de ce fichu décret...c'est difficilement compréhensible pour quelqu'un qui ne connaît que le droit de la fonction publique car c'est un raisonnement qui vient du droit du travail mais c'est comme cela. Donc peu importe les termes utilisés, pour le droit communautaire et le décret, seule la réalité compte pour définir ce qu'est "le temps de travail effectif" et c'est la seule chose qui lui importe.

c) cette directive et le décret 2000-815 sont conçus comme un motif de "protection" du travailleur, dont chacun doit pouvoir bénéficier ..y compris les enseignants : c'est la raison pour laquelle le décret commence par "dans le cadre de la réglementation applicable à l'ensemble des fonctionnaires en matière de temps de travail"...afin que les dispositions protectrices soient "de fait" intégrées dans le décret...soit à l'article 3 : 'l'organisation du travail doit respecter les garanties minimales ci-après définies.

La durée hebdomadaire du travail effectif, heures supplémentaires comprises, ne peut excéder ni quarante-huit heures au cours d'une même semaine, ni quarante-quatre heures en moyenne sur une période quelconque de douze semaines consécutives et le repos hebdomadaire, comprenant en principe le dimanche, ne peut être inférieur à trente-cinq heures.

La durée quotidienne du travail ne peut excéder dix heures.

Les agents bénéficient d'un repos minimum quotidien de onze heures.

L'amplitude maximale de la journée de travail est fixée à douze heures.

Le travail de nuit comprend au moins la période comprise entre 22 heures et 5 heures ou une autre période de sept heures consécutives comprise entre 22 heures et 7 heures.

Aucun temps de travail quotidien ne peut atteindre six heures sans que les agents bénéficient d'un temps de pause d'une durée minimale de vingt minutes."

d) pour s'assurer que ces garanties minimales sont respectées il convient donc de procéder à un "décompte" du "temps de travail" selon la définition donnée ci dessus et qui ne dépend pas de la dénomination qui est donnée par les textes mais bien de la réalité concrète des choses.

e) en conséquence l'article 1 du décret 2000-815 , même en l'absence de visa dans le projet de décret ,est bien applicable c'est à dire " Le décompte du temps de travail est réalisé sur la base d'une durée annuelle de travail effectif de 1 607 heures maximum, sans préjudice des heures supplémentaires susceptibles d'être effectuées. "


f) le souci est que comme aucun autre décompte que celui du temps d'enseignement n'est organisé,le projet de décret n'intègre pas les dispositions du décret 2000-815 correctement ni les dispositions minimales prévues par le droit communautaire


2) sommes nous sauvés par les statuts particuliers....?

non pour les raisons suivantes :

a) les décrets de 72 ne sont pas "dérogatoires par nature" : ce sont certaines dispositions qu'ils contiennent qui le sont (alors que les décrets de 50 sont tout entier des statuts particuliers dérogatoires )... comme l'évaluation par l'inspection ou le rythme d'avancement..en revanche dans les statuts particuliers de 72 rien sur le "temps de travail " ni le "temps de service" sauf un visa aux décrets de 50 mais ceux ci sont dorénavant supprimés. La seule mention existante est ce qu'un certifié, un agrégé est censé faire "participer principalement en assurant un service d'enseignement aux actions d'éducation"...ce qui donne une idée sur la "nature" du "travail" que l'on peut exiger de lui mais non sur sa "durée".

b) cette mention, l'article 4 des différents décrets "statuts particuliers", est vidée de son contenu par l'article L 912-1 du code de l'éducation (valeur législative supérieure à une valeur décrétale) qui édicte que "les enseignants sont responsables de l'ensemble des activités scolaires des élèves" et déroule toute une série de "missions" qui sont entièrement reprises dans les "missions liées à l'enseignement" de l'article 2 du projet de décret...les décrets de 72, dans certaines dispositions, étaient peut être "dérogatoires" (le mot n'est en fait vraiment pas adapté....mais bref) au statut général de la fonction publique mais ils ne peuvent être dérogatoires au code de l'éducation et c'est toute la force de la loi Fillon d'avoir intégré une nouvelle définition du métier des enseignants non pas en s'attaquant aux décrets particuliers de 72 mais en l'intégrant par la loi dans le code de l'éducation. Là le caractère "dérogatoire" n'est pas opposable . De fait les articles 4 des décrets particuliers de 72 sont vidés totalement de leur substance, notamment sur le caractère "principal" du service d'enseignement.Et le projet de décret, notamment dans la définition des "missions liées à l'enseignement" ne fait qu'entériner ce que je viens de décrire.

Conclusion :1) en tant qu'enseignant, et plus spécialement en tant qu'enseignant du secondaire, ce que nous devons faire est défini depuis 2005 et dans la réalité par une disposition législative à laquelle les décrets de 72 ne peuvent "déroger" c'est ce qui définit la nature de ce que nous devons faire donc de notre "travail"...

2)chaque fois que nous faisons ce "travail" (qui est extensible à l'infini puisque nous sommes "responsables de toutes les activités scolaires des élèves) et que nous sommes " à la disposition de notre employeur" et que nous devons nous " conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles" nous effectuons un temps de travail effectif qui doit respecter les dispositions de "la réglementation applicable à l’ensemble des fonctionnaires en matière de temps de travail " dont j'ai décrit les effets précédemment.

quid des temps de préparation? qui peuvent ne pas correspondre à la définition du temps de travail effectif..dans la réalité il ne sont pas pris en compte s'ils ne se déroulent pas au lycée et s'ils ne font pas l'objet d'un décompte.(le décret 2000-815 ouvre des pistes pour le prendre en compte mais cela n'a pas été fait) c'est sur ce point qu'il faut agir..le décret 2000*815 permet une autre rédaction du décret Peillon dans un sens nettement plus favorable aux enseignants..quant à la redéfinition du métier, là il faut demander l'abrogation de l'article L 912-1 du code de l'éducation...
francoise scoccia

#428 la décret Peillon

2014-03-31 05:15

plus le gel de l'avancement (il faut coupler les deux dans l'argumentation) devrait mobiliser

Salaire des fonctionnaires: le poker menteur de Vincent Peillon ARTICLE DE MEDIAPART

10 février 2014 | Par Lucie Delaporte

Malgré ses dénégations, Vincent Peillon a bien proposé le gel de l'avancement automatique des fonctionnaires, la moins mauvaise des solutions, selon lui, pour contribuer à la baisse des dépenses publiques. Il s'est surtout résolu à sacrifier l'éducation nationale sur l'autel de la politique de compétitivité des entreprises.


C’est l’histoire d’un déjeuner qui passe mal. Et qui laisse, depuis mercredi dernier, à ceux qui y ont participé un arrière-goût amer. Ces jours derniers, Vincent Peillon a multiplié les démentis les plus énergiques concernant son intention de geler l’avancement des fonctionnaires de l’éducation nationale. Le projet dévoilé mercredi soir sur le site des Échos révèle que le ministre doit faire cette proposition à Bercy dans le cadre de l’objectif de réduction des dépenses publiques de 50 milliards d’ici 2017. Jeudi matin, le ministre dément sur toutes les ondes cette « rumeur » : « Je n’ai pas fait cette proposition, je ne la ferai pas », assure le ministre de l’éducation nationale, qui s’indigne devant des affirmations qui n’ont « pas de sens », déclare-t-il notamment sur France Inter. Signe que l’heure est grave, le premier ministre vole à son secours pour lui aussi évoquer une « rumeur » ridicule jeudi matin sur France 2.

À Mediapart, qui interroge l’entourage du ministre pour savoir par conséquent d’où peut venir une telle information, si la fuite peut venir de Bercy, on répond qu’il n’y a « rien à comprendre » puisque la « rumeur a été démentie clairement », avant de répondre, avec une joyeuse ironie, qu’il s’agit peut-être d’un « coup de la droite »…
Vincent PeillonVincent Peillon

L’affaire est pourtant grave. Pour les médias qui ont sorti l’information, Les Échos et Le Figaro notamment, pas question de faire marche arrière. D’autant qu’ils sont particulièrement sûrs de ce qu’ils affirment… puisqu’ils l’ont entendu de la bouche du ministre !

Mercredi, juste avant de se rendre à Bercy où le ministre devait exposer la manière dont son ministère allait participer à la réduction des dépenses publiques, le ministre organise un déjeuner avec cinq journalistes. À sa table, comme Mediapart se l’est fait raconter par plusieurs participants, un petit groupe de journalistes de la presse politique et économique qui se connaissent bien : un éditorialiste des Échos, un journaliste de France Info, le directeur délégué du Figaro, un rédacteur en chef de Challenges et un éditorialiste de Sud-Ouest. Il s’agit de parler de l’actualité politique et surtout, compte tenu de la sensibilité des participants, des difficultés économiques du gouvernement. Vincent Peillon est accompagné d’Alexandre Siné, son directeur de cabinet, un ancien de Bercy, et de sa conseillère en communication Anaïs Lançon. Rien n’est laissé au hasard ni à l’improvisation.

« Très vite la discussion s’engage sur la façon dont le gouvernement va trouver 50 milliards d’économie et comment son ministère va être impacté », raconte à Mediapart un participant. Vincent Peillon, qui avait évidemment anticipé la question, présente alors son plan. Il est clair : pour faire des économies à la mesure du colossal effort demandé par François Hollande, il faut geler l’avancement automatique à l’ancienneté de toute la fonction publique. « Ce n’était pas du tout une petite phrase glissée entre le fromage et le dessert. Nous avons parlé de cela pendant près d’une demi-heure », raconte un participant.

Son directeur de cabinet, un ancien de Bercy, chiffre précisément l’économie potentielle : entre 600 et 800 millions d’euros par an soit 1,2 milliard pour l’ensemble de la fonction publique. Un chiffre directement sorti d'un rapport de la Cour des comptes présenté au mois de juin. Alexandre Siné évoque aussi le rapport de l’inspection générale des finances de 2012, qui avait déjà travaillé à ces scénarios de maîtrise de la dépense publique.

Devant les journalistes un peu surpris de ce qu’ils entendent, surtout à quelques semaines des municipales et qui ne manquent pas d’interroger le ministre sur le risque politique d’une telle mesure, Vincent Peillon – comme l’a d’ailleurs raconté Olivier de Lagarde dans sa chronique de France Info – invoque un nécessaire courage politique face à une situation économique particulièrement dégradée. S’agissait-il de propos off ? Pour un participant, la frontière du « off » et du « on » était particulièrement claire. « Il était absolument évident que nous pouvions tout écrire. La seule chose que sa conseillère en communication nous a demandé, c’était de ne pas le mettre directement dans la bouche du ministre. Il nous a par ailleurs, comme souvent dans ces déjeuners, glissé quelques petites phrases sur tel ou tel ministre. Cela, bien sûr, il n’était pas question de le publier », explique un journaliste présent.

À quoi joue donc Vincent Peillon ? Interrogé sur le récit circonstancié du déjeuner par plusieurs journalistes, le cabinet répond, visiblement agacé : « Ils ont fait le coup qu'ils veulent et ils disent ce qu'ils veulent. Nous démentons fermement. je crois que les choses ont été dites suffisamment clairement par le ministre. » Difficile, même si le ministre en a déjà fait quelques-unes, d’imaginer qu’il s’agit d’une gaffe puisque sa communication n’avait rien d’improvisé. Pourquoi avoir alors dès le soir même couru de radio en radio pour démentir une information qu’il avait longuement et précisément développée le jour même devant cinq grands médias ? « C’est peut-être un ballon d’essai, c’est peut-être un coup de billard à dix-huit bandes… Avec lui on n'est sûr de rien », juge sévèrement un responsable syndical. « Ce qui est certain, c’est que c’est la meilleure manière d’avoir cinq millions de personnes dans la rue avant les municipales. »

À peine les révélations des Échos parues, tous les syndicats de la fonction publique ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme une déclaration de guerre. « Il a peut-être voulu tester cette piste dans l’opinion parce que Bercy sinon veut lui imposer de revenir sur les 60 000 postes programmés sur le quinquennat », estime le même responsable. Or, revenir sur cette promesse emblématique de la campagne de François Hollande serait symboliquement dévastateur.

Une chose est sûre, dans ce nouvel épisode de faux-semblants qui a vu la parole politique décrédibilisée, le virage de l’austérité n’épargnera pas l’éducation et Vincent Peillon s’y est visiblement résolu. Malgré les engagements de sanctuariser les moyens de l’éducation nationale, « priorité des priorités » pour François Hollande, la refondation de l’école passera après la compétitivité des entreprises. Pourquoi ne pas l’assumer publiquement ? Parce que, sans doute, le reniement est trop grand.
Non

#429 Re: Re: Re: Re: Re: Elève

2014-03-31 05:42

#23: J75 - Re: Re: Re: Re: Elève

Le problème est qu'aujourd'hui sont recrutés des enseignants produits de la réforme Haby ; donc  formatés pour ne pas penser .  Si vous êtes prof. , observez vos collègues de 40 ans et moins : ça ne pense pas ; c'est ignorant ; ça a peur du chef , ça obéi ... ça met de bonnes notes à ses élèves , car incapables de voir que ni le savoir , ni la réflexion ne sont au rendes-vous dans les écoles.

 

De bons petits soldats aveugles devant Peillon .

bc-ruedesorchidees

#430 Re: Re: Re: Re: Re: Re: Elève

2014-03-31 07:52

#429: Non - Re: Re: Re: Re: Re: Elève

Detrompez-vous, j'ai - de 40 ans, je suis prof et contre la reforme Peillon. Et il n'y a pas que moi dans mon lycee qui soit prof de - de 40 ans et contre. Stop aux idees reçues ! C'est quoi cette soi disant supériorité des anciens ? J'ai tous mes neurones et je les fais marcher


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#431 Re: Re: Re: Re: Re: Re: Elève

2014-03-31 08:11

Christian
Visiteur

#432

2014-03-31 08:29

Il faut relayer l'info hélas passée au second plan à cause des municipales.


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#433

2014-03-31 08:32

Moi aussi, j'ai moins de 40 ans. Mais je ne pense pas que les jeunes collègues soient si mous que vous le dites.

Par contre, il est vrai qu'à l'IUFM, les formateurs nous ont bien matraqués à coups d'"éthique et responsabilité" et nous ont bien rabachés les devoirs du bon fonctionnaire, à commencer par le devoir de réserve.

Ceux auxquels j'ai eu affaire étaient aux ordres de l'inspecteur et du ministre à un point inimaginable ! De vrais fanatiques qui n'auraient pas dépareillé dans les camps de Pol Pot, mais ce n'est pas le sujet du débat.

Tous au SNES/FSU d'alleurs, tiens...

Le SNES serait-il le syndicat des carriéristes ?

 


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#434 Re: Re: Re: Re: Retrait de signature.

2014-03-31 08:51

#391: Personne - Re: Re: Re: Retrait de signature.

tout à fait d'accord "Personne". Je suis enseignante, je n'ai pas de compte facebook et ne compte pas en avoir.

Bd. P.

#435 Merci à Francoise Scoccia

2014-03-31 09:18

Merci à Francoise Scoccia pour toutes ses analyses précises ci-dessus (Commentaires 426 à 428).
Il faut continuer à faire passer l'information, à faire circuler la pétition, et créer une coordination nationale. Plutôt que de se résigner, ou d'abandonner le bateau, il faut dire que la coupe est pleine: "trop c'est trop". Car la réforme de nos statuts envisagée par notre ministre n'est que l'aboutissement d'une politique, menée depuis plus de vingt ans, de démoralisation, d'infantilisation, de soumission des enseignants - du primaire, du secondaire, et bientôt du supérieur - et ce au détriment finalement de nos élèves. L'Ecole ne parvient plus à faire le contrepoids aux dérives de notre société en crise, car on ne nous donne plus les moyens d'offrir aux élèves la possibilité de satisfaire leur désir de savoir, d'aiguiser leur jugement. C'est tout juste si on ne nous culpabilise pas d'avoir encore le désir d'enseigner, d'instruire. Il serait bon d'ailleurs que les élèves du secondaire (ainsi que les parents qui s'inquiètent du devenir de l'Ecole) connaissent l'existence de cette pétition, et donc des projets de réforme de notre ministre - un pur idéologue, sûr de lui, et qui croit que notre métier a changé, ou plutôt qu'il doit changer pour en tuer l'âme définitivement.
Personne

#436 Re: Re: Re: Re: Re: Retrait de signature.

2014-03-31 09:28

#434: - Re: Re: Re: Re: Retrait de signature.

Moi non plus je ne suis pas sur facebook, c'est pour ça que je l'ai signale sachant que Françoise Scoccia lit tous les commentaires.

!!!! Elle signale page 18 des commentaires au paragraphe 8 que nous pouvons aller sur facebook sans pour cela "y être ".

Merci à Françoise Scoccia pour cette information car je crois que beaucoup sont dans notre cas.


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#437 Re:

2014-03-31 11:01

#433: -

Tout à fait d'accord


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#438

2014-03-31 11:14

Au moins le projet Chatel comptabilisait vos heures et vous augmentait... Il y avait une logique, que l'on soit pour ou non.
Là il n'y en pas, c'est du Kafka, esclavagiste et militaire.

Exigez une pointeuse, c'est le minimum, qui comptablise les heures de correction de copies et préparations (donc finalement plus besoin de créer de tâches supplémentaires? c'est mathématique).

PLUS UNE LOI EST FLOUE, PLUS ELLE EST PUISSANTE

Ceux qui sont pour cette réforme vous lisent sûrement: le PS perd 600 000 voix, sans compter les membres de la familles des enseignants, etc

Si leur seul but dans la vie est de casser les profs, leur vie est encore plus merdique que celle qu'ils vous promettent.



Ce message a été supprimé par son auteur (Montrer les détails)

2014-03-31 11:23



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#440

2014-03-31 12:25

Allez il faut qu'on soit un maximum pour faire plier notre gouvernement!

j'en a marre de toutes ces conneries...
VT

#441 démolition du statut des professeurs de prépas

2014-03-31 12:37

L'abrogation des décrets de 1950, malgré le maintien provisoire de deux articles concernant les horaires hebdomadaires des professeurs de prépas, les concerne en même temps que les professeurs du secondaire, notamment pour des raisons que Françoise Scoccia a expliquées ici (voir par ex le commentaire # 48). Dans le cas des professeurs de cpge, l'objectif est l'absorption par l'Université (avec pertes et fracas pour les professeurs de cpge, et sans aucun profit pour les universitaires). Les grandes manoeuvres ministérielles recommencent sous la forme d'enquêtes auprès des lycées pourvus de prépas: V.Guth a donné l'alerte à ce sujet en publiant les projets de conventions de partenariat université sur le forum du collectif cgpge: http://groups.google.com/group/collectif-cpge .

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#442

2014-03-31 15:01

Comment travailler plus en gagnant moins! Quel tour de force!
VT

#443 Re:

2014-03-31 15:37

#442: -

Nous ne travaillerons pas plus en gagnant moins.

La chose doit être claire, c'est un rapport de force qui s'instaure avec des autorités administratives pseudo-libérales gavées à l'idée d'efficacité dans le travail, c'est-à-dire à l'idée de la mise au travail reposant sur le consentement des salariés à l'idéologie correspondante (cf Le nouvel esprit du capitalisme, L. Boltanski et E. Chiapello, 1998, ça commence à dater pourtant).

Etes-vous d'accord? je ne le suis pas, et mes opinions politiques n'ont rien à y voir, parce que le surcroît de travail imposé est intolérable et n'a pas à être toléré par un salarié. Les professeurs gagnent très peu d'argent, que cela se sache, et peu m'importe la psychologie de certains collègues peine sortis du prolétariat et toujours susceptibles de se tâter du côté de la culpabilité que cette origine leur inspire : vous êtes vous-mêmes surexploités, comprenez-le avant de nous entraîner tous par le fond, dans la direction voulue par les apparatchiks du SGEN ou d'ailleurs qui, soyez en sûrs, n'ont pas les mêmes intérêts que vous: car les créatures d'appareil ont des intérêts spécifiques, qui ne sont pas les nôtres.

Dans le cas des professeurs, il sera très difficile de nous faire croire que nous devons travailler plus pour gagner moins, faisons-le savoir, quelle que soit la réaction des syndicats devenant jaunes. La question doit être posée, quand on arrive à cette aberration, que des syndicats consentent à une réforme imposant des tâches supplémentaires, non rémunérées et en nombre indéfini: c'est le cas des "missions liées" selon le nouveau jargon administratif.

Comme le repète V. Peillon à la suite d'autres demi-habiles, on ne peut pas réformer l'Education nationale contre les professeurs: n'écoutons surtout pas les syndicats coopératifs décidés à empêcher qu'on ne prenne au sérieux cette affirmation.

francoise scoccia

#444 le sgen est content

2014-03-31 16:27

pour avoir une idée de ce qui s'ouvre à nous il faut aller voir chez l'adversaire..le sgen est content et nous explique où tout cela va nous mener :
http://www.cfdt.fr/upload/docs/image/pdf/2014-03/gt6_-_metier_enseignant_quelles_evolutions.pdf

Visiteur

#445

2014-03-31 18:41

Maintien des statuts nationaux. Pour un service public d'éducation au service de la réussite de tous les élèves contre le caporalisme.

Visiteur

#446

2014-03-31 19:13

Incroyable qu'une telle idée aie pu germer à gauche. Même la droite n'aurait pu imaginer pareille réforme. Ils doivent se frotter les mains : la gauche fait le sale boulot !
VT

#447 Où va la cogestion?

2014-03-31 20:16

Si on veut savoir où vont les syndicats décidés à la cogestion, ce n'est pas à
la direction nationale du SNES qu'il faut s'adresser, puisqu'elle croit encore
pouvoir jouer tout en finesse, notamment sur une abstention au CTM du 27-3 dont
la valeur tactique n'échappe pourtant plus à personne. C'est donc le SGEN qui
nous renseignera, puisqu'il a pris ouvertement cette orientation, sans faux
fuyants:

https://fr-fr.facebook.com/Sgenfb/photos/a.10150186009609763.323347.17247504762/10152310277759763/?type=1&theater


On y relèvera avec intérêt,

- la reconnaissance d'un certain nombre de tâches sans contrepartie salariale
(le seul argument est qu'elles existaient déjà, ce qui est faux car, compte tenu
de la rédaction du nouveau décret, toutes sortes de nouvelles tâches jusque là
non obligatoires le deviennent)

- le rôle prometteur du numérique (dont on ferait bien de s'aviser qu'il s'agit
surtout de remplacer les professeurs, sous couvert de modernité, avec des
atteintes inadmissibles à la propriété intellectuelle)

- l'espoir d'obtenir des allègements de service pour les bénis-oui-oui des
"missions complémentaires", qui se frottent déjà les mains. En règle générale,
ce type de projet doit favoriser les petits contremaîtres pour qu'ils gagnent
quelque chose aux dépens de leur petits camarades, mais surtout dans la ligne
voulue par le patron...

- le rôle croissant du C.A. dans la validation des projets, l'ingérence dans la
pédagogie, et la territorialisation qui s'introduit par la voie du C.A.

- sans parler des groupes de travail avec le ministère, auxquels nous faisons
tous confiance pour décider de l'évaluation, des carrières, des cpge, et surtout
si les syndicats s'en occupent, dans l'esprit que le SGEN a déjà montré en acte
le 27-3.

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#448

2014-03-31 21:04

j'ai été été assistante de français au Pays de Galles dans trois écoles secondaires différentes,je connais le système britannique. da Les enseignants du secondaire sont tenus de rester à l'école jusqu'à la fin des cours, temps pendant lequel ils peuvent surveiller les études, tenir la bibliothèque, s'occuper de l'orientation ou remplacer leurs collègues... Tous les enfants de familles favorisées partent dans le privé...
Et le niveau scolaire et culturel moyen des enfants britanniques est, excusez-moi, lamentable à mon sens. Donc faisons tout pour ne pas nous aligner sur le modèle anglo-saxon !

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#449

2014-04-01 03:58

Toc toc
Il y a quelqu'un ?
Je cherche l'Homme !
Je cherche l'Homme qui devrait être au centre de ce dispositif. L'élève ...
Ah il n'existe plus ? L'enseignant non plus ?
Qu'est-ce qu'il reste alors ?

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#450

2014-04-01 06:18

J'aimerai aussi que nos syndicats est du courage et nous propose un blocage des notes de CCF pour tous les BAC pro, au lieu de nous enfoncer !!!!