Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)

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Mitch

#3226 Message aux anciens eleves de Sup'Aero

2013-12-13 08:01

Voila ce que j'ai recu hier:

QUOTE
Les professeurs de classes préparatoires protestaient, lundi dernier encore, contre un projet de réorganisation des temps de service ayant des incidences fortes sur leur rémunération globale.

Il s'agit là d'un problème propre à la relation entre les professeurs et leur employeur sur lequel nous ne sommes pas compétents.
Mais nous notons que la réforme est présentée comme un rééquilibrage des temps de décharge entre les professeurs de classes préparatoires et ceux de zones défavorisées. Ce n'est pas ainsi, en répartissant la pénurie, que les affaires devraient être abordées. L'organisation du service et la rémunération des professeurs ne devraient procéder que d'une analyse objective de leur expertise, de leurs responsabilités, et des sujétions de leur métier.
Nous constatons aussi d'injustifiables remises en cause du travail de ces professeurs. Nous, anciens élèves, parfois devenus parents d'élèves de classes préparatoires, sommes légitimes à dire notre attachement à ce système d'excellence et notre reconnaissance à des professeurs impliqués, motivés, alliant l'excellence académique et un accompagnement de qualité des étudiants.
Les classes préparatoires sont un modèle à imiter. Personne ne trouverait avantage à pénaliser un système qui marche.
Bien amicalement
Philippe Lugherini (1982)
Président de l'Amicale ISAE
UNQUOTE
MLCD

#3227 Re: Re:

2013-12-13 09:32

#3204: Mitch - Re:

Et moi qui suis un libéral dans l'ame (à ne pas confondre avec un conservateur) aussi j'ai trouvé ça amusant...

 

PS : En tant que vrai libéral je suis pour des droits de succession proches de 100% et un ISF significatif.

MLCD

#3228 Re: Re:

2013-12-13 09:34

#3213: - Re:

Je réponds avec des arguments aussi "construits" que ceux que j'entends :)

Je m'adapte...


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#3229 Re: Re: Re:

2013-12-13 10:09

#3227: MLCD - Re: Re:

on s'en fout de ta vie

Mitch

#3230 Re: Re: Re:

2013-12-13 10:35

#3227: MLCD - Re: Re:

Alors je ne dois pas etre un 'vrai' liberal car je suis archi contre l'ISF: contre productif, inquisitoire et egalement contre des droits de succession a 100% car la encore contre productif (meme si en theorie cela parait seduisant puisque cela remettrait tout le monde a 'equalite').

Des impots aussi minimes que possible et un 'social' en rapport avec les impots (minime donc).

De ce point de vu, certaines mesures comme la retraite a 60 ans et les 35 heures (entre autres) ont ete des conneries sans nom et sont le fruit d'un manque de vision et d'un clientelisme irresponsable. De plus, cela a cree des injustices, la generation presente devant assumer dans un contexte plus que difficile la retraite de gars qui sont partis a 60ans (et parfois bien avant, regimes speciaux vous avez dit).

D'ailleurs si les politicards avaient un peu plus de courage, ils mettraient sur la table ces regimes speciaux, puisque c'est pas de €20M (1) dont il s'agit.

(1) Rappel: €20M aurait ete la somme degage par cet idiot de Peillon si la 'reforme' des CPGE avait ete applique, soit 0.02% du budget de l'EN.

Ne jamais oublier que le social des uns est l'impot des autres et que rien n'est un du.


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#3231 Re: Re: Re: Re: Re: INFO OBS. Classes prépas : Peillon recule

2013-12-13 10:46

#3208: - Re: Re: Re: Re: INFO OBS. Classes prépas : Peillon recule

Ce matin sur France Inter : les classes préparatoires ont été mises sur le même plan que la corporation des opticiens. Les fautes des enseignants de prépa seraient donc les mêmes que celles dont les opticiens sont accusés :  malhonnêteté commerciale, défense égoïste de 'privilèges' exorbitants contre l'intérêt des usagers, levée de boucliers de nantis payés à ne rien faire ou presque (en effet, '3 paires de lunettes vendues par jour', vous imaginez la charge de travail !) à la moindre perspective de changement...

Il a même été dit explicitement que les profs de prépa ne devaient le recul de Peillon qu'à leurs relations en haut lieu! Insinuerait-on sur France Inter que les dites 'relations' ont touché des avantages en espèces ou en promesses électorales pour défendre leur point de vue ? Et les témoignages des élèves (de prépa et d'ailleurs : voir par ex les comparaisons entre 'prépas intégrées' dans les universités et prépas classiques en lycée), des professeurs (de prépa et d'ailleurs), et des parents d'élèves, ne comptent-ils pour rien ?

J'aimerais que tous ces gens qui savent tout et qui, avec un plaisir non dissimulé, accusent régulièrement et facilement les profs de 'conservatisme', nous disent par exemple ce qu'il savent exactement des réformes de l'Education Nationale au cours des deux dernières décennies, ou encore des programmes du nouveau concours d'entrée à l'ENS Lyon, comme ça, au pied, levé, juste pour voir...

Je croyais que France Inter était une radio de qualité. Je vais commencer à en douter.

 

PS : on m'a rappelé ce matin que les élus et les journalistes jouissaient de gros privilèges dont il font rarement état (ex : frais dentaires 70% moins élevés que pour le facteur du quartier, allègements fiscaux, etc...). Bon, pour l'instant je ne fais que rapporter ce qu'on m'a dit, mais on peut vérifier si vous voulez...

Mitch
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#3232 Re: Re: Re: Re: Re: Re: INFO OBS. Classes prépas : Peillon recule

2013-12-13 10:57

#3231: - Re: Re: Re: Re: Re: INFO OBS. Classes prépas : Peillon recule

France Info n'est elle pas une Radio financée par les deniers public? (reponse: oui)

Le directeur de l'audiovisel n'est il pas nomme par le gouvernment? (reponse: oui)

CQFD

giselle

#3233 A Bruxelles!

2013-12-13 11:24

Peillon Comme Tous Les Politiciens Grillés Ira à Bruxelles en 2014,
http://t.co/wdeKN6uhcK
Vincent Peillon, L'homme qui concocte des réformes impossibles à mettre en place en l'état, réformes qui seront à leur tour réformées par d'autres réformes.
L'Education Nationale dans toute sa splendeur!
En annonçant sa candidature aux Européennes Peillon s'assure simplement une porte de sortie vers le futur. Ces gens savent mieux gérer leur propre intérêt que celui des Français "lambda" qu'ils prétendent représenter...

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#3235 Re: Re: Re: Re: Re: Re: INFO OBS. Classes prépas : Peillon recule

2013-12-13 11:28

#3231: - Re: Re: Re: Re: Re: INFO OBS. Classes prépas : Peillon recule

Radio France sera toujours le porte-parole du gouvernement, quel qu'il soit, puisque subventionnée par les deniers de l'Etat.

 

Oust.

#3236 Re: Re: Re: Re:

2013-12-13 11:38

#3230: Mitch - Re: Re: Re:

Mitch, il y a un pays taillé sur mesure pour vous. Il s'appelle la Papouasie.

Pas de services publiques efficaces, peu d'impôts et des comportements dignes de l'âge de pierre, tout ce qu'il vous faut.

Si vous aviez un peu plus de courage, vous y seriez depuis longtemps.


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#3237

2013-12-13 12:02

Les classes préparatoires aux grandes écoles, publiques, sont une garantie d'égalité des chances pour rentrer dans les grandes écoles publiques, et méritent des enseignants très pointus, qu'il est normal de rémunérer à leur juste valeur. Diminuer la rémunération des enseigants aux CPGE, ce serait donner au secteur privé - payant et donc pas accessible à tous - la primeur des préparations de grande qualité et donc renforcer les inégalités !

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#3238 Re:

2013-12-13 12:35

#3224: -

Qui s'en plaindra ?


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#3239

2013-12-13 12:57

Par soutien à votre profession.
HR

#3240 Re: Privilèges: parlons-en!

2013-12-13 14:11

#3234: - Privilèges: parlons-en!

Je partage tout à fait votre avis. Les journalistes sont des néantis. Vous pouvez essayez de lancer une pétition "Pour la suppression des frais professionnels des journalistes.

Mitch

#3241 Re: Re: Re: Re: Re:

2013-12-13 14:11

#3236: Oust. - Re: Re: Re: Re:

Voila, c'est exactement ca: la Papouasie.

Tu sais, j'ai meme fais pire que ca puisque j'ai vecu pendant longtemps dans des endroits encore plus sordides: des pays Anglo-saxons.

Tu sais, ceux la meme decrit dans les medias, comme des enfers sociaux. Medias, que vous accussez d'ailleurs de la pire des propagandes quelques lignes au dessus.

Se pose la question de l'efficacite des dits services publics vs ses couts. 57% du PIB 're-investis' (je sais le verbe n'est pas adequate) dans les depenses publiques (record des pays de l'OCDE devant des 'enfers sociaux' comme la Suede ou le Danmark) c'est juste intenable et vous serez bientot les premiers a defiler avec votre bonnet rose fluo (sans doute une des rares couleurs encore dispo) car vous en aurez marre de payer tous ces impots.

Un peu de lecture pour ceux qui veulent savoir (il y en a, c'est meme la majorite mais on ne les entends pas, eux): http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=16&sous_theme=3

Allez, lachez-vous avec les arguments massues: la taupe du gouvernment, va en Papouasie (ou ailleurs), l'age de pierre, le clone de MLCD, ...


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#3242

2013-12-13 14:16

Ma fille est en classe en pc* a Brest en 5/2.si le rythme est très soutenu c'est parce qu'il y a investissement et soutien de profs tout au long de l'année;y compris en période de concours et au mois d'aout!ils sont joignable à tous moment, pour leurs élève et de bons conseils en plus de leurs cours et copies à corriger!ils sont de haut niveau et un pilier très fort face à la sélection.pourquoi baisser leur salaires puisqu'ils effectuent réellement leur présence?Cela ne veut pas dire qu'ils ne faille pas augmenter les autres...cela n'a pas de sens...

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#3243

2013-12-13 14:18

Élargir ce qui marche et non le sanctionner.

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#3244 Re: Re: Privilèges: parlons-en!

2013-12-13 15:11

#3240: HR - Re: Privilèges: parlons-en!

J'adore le lapsus les néantis. Les journalistes sont des néants nantis , c'est tout à fait ça....


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#3245

2013-12-13 15:42

Peillon étant un pur produit de l'université, il ne pouvait supporter l'existence des grandes écoles et de l'excellence par les concours.
Peillon n'a fait ni Normal Sup et n'a pas l'agrégation. Que vaut-il? Ma réponse: rien. Il est pur bidon!
Un doctorat de Philo? N'importe quel bachelier avec du temps et du pognon peut l'avoir. C'est une question de trainer ses guêtres assez longtemps à l'université, d'être bien vu par le Snes Sup et de trouver un maitre complaisant. Même les frères Bogdanov ont un doctorat d'université. C'est dire si ca ne prouve rien.
C'est autre chose quand il y a 5000 étudiants brillants en lice.
Il fallait que Peillon tue ce résidu d'excellence pour enfin arriver à égalité de la médiocrité pour tous.

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#3246

2013-12-13 15:47

Espérons que cette pétition trouvera un écho au ministère bien qu'il soit permis d'en douter, le gouvernement ignorant tous les problèmes sérieux qui soulèvent les Français.
Oust.

#3247 Re:

2013-12-13 16:16

#3246: -

Et les Français ignorant tous les problèmes sérieux de notre pays. Comme ça, on est sur la bonne voie.

Oust.

#3248 Re:

2013-12-13 16:21

#3245: -

Albert Camus n'a pas non plus fait Normale Sup et pourtant il est considéré par les anglo-saxons comme le plus important intellectuel français du XXème siècle. Alexander Grothendieck est aussi un pur produit de l'université française et il est le plus grand mathématicien mondial de la seconde moitié du XXème siècle. Bon, comme quoi, tout cela ne prouve rien.

Et Peillon, pour incroyable que cela puisse paraître, est bien agrégé.

CGPE vs Université

#3249 Tribune. Et si l’université apprenait des classes préparatoires?

2013-12-13 16:38

SOCIÉTÉ - le 13 Décembre 2013
Tribune. Et si l’université apprenait des classes préparatoires?
http://www.humanite.fr/societe/tribune-et-si-l-universite-apprenait-des-classes-p-555294


Par Corine Castela, Maitre de Conférences à l’ESPE de Rouen, chercheure en didactique des mathématiques. J’hésitais à entreprendre ce courrier ce Vendredi 13 décembre quand j’ai entendu la revue de presse de France Inter et les allusions aux articles du Monde et de Libération sur la question des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE dans ce qui suit). Cela a vaincu mes hésitations.

Les lecteurs de l’Huma sont bien au fait du mouvement grâce à plusieurs articles. En tant que chercheure en didactique des mathématiques, je travaille sur la question du travail personnel des élèves des CPGE. J’ajouterai aussi que je fais partie des très nombreux élèves qui, d’origine très modeste, ont grâce au passage en prépa scientifique accédé à une école normale supérieure, à l’agrégation et enfin à la recherche universitaire. Je ne peux pas oublier que c’est cette institution-là qui m’a conduite où je suis.

Dans ce courrier, je me contenterai de conseiller deux lectures, qui peuvent outiller la lutte des enseignants de CPGE mais aussi faire réfléchir sur ce que pourrait tenter l’université pour s’attaquer à l’échec massif de ses étudiants. Il s’agit de la thèse de Jacques Benoit Rauscher intitulée « Les professeurs aux grandes écoles. Une élite au service des élites ? » et du livre de Muriel Darmon parue chez La Découverte en 2013 sous le titre « Classes Préparatoires. La fabrique d’une jeunesse dominante ». M. Darmon décrit les CPGE comme des institutions qu’elle qualifie d’enveloppantes, c’est-à-dire des institutions extrêmement exigeantes vis-à-vis des élèves, attendant énormément d’eux, mais en même temps très attentives aux individus jusque dans leur santé, leur moral, leurs activités extrascolaires. A ceci s’ajoute le souci de favoriser un dynamisme coopératif dans chaque classe, classe stable d’effectif d’environ 40 élèves (même si la tendance actuelle est à l’alourdissement). Contrairement à ce qui est soutenu par des journalistes qui ne fonctionnent que sur des a priori mal informés, le fonctionnement des CPGE repose, non sur la concurrence entre élèves, mais sur la solidarité encouragée par les enseignants de toutes les disciplines. Seuls quelques très grands lycées, pratiquement tous parisiens, font peut-être exception sur ce plan. Au fond on pourrait comparer les enseignants de CPGE aux entraineurs de sportifs de très haut niveau, plus précisément dans le cas de sports collectifs. Le travail de J-B. Rauscher montre amplement que l’immense majorité des enseignants de CPGE choisit cette institution pour deux raisons : le niveau des savoirs (par opposition au secondaire) et la relation éducative étroite avec les élèves (par opposition à l’université) : ils aiment enseigner.

"L'encadrement est un très lourd investissement pour les professeurs"

Le travail de M. Darmon analyse en détails les différents dispositifs par lesquels les CPGE mettent leurs élèves au travail et changent ainsi les pratiques d’étude d’un nombre important d’entre eux. Des travaux en didactique des mathématiques ont étudié cette dimension, une thèse sur le cas des classes préparatoires aux écoles de commerce est en cours et converge vers les résultats de M. Darmon. L’encadrement repose sur un très lourd investissement des enseignants qui explique qu’ils déclarent en ce moment atteindre la soixantaine d’heures de travail hebdomadaire. Certaines correspondent aux interrogations orales par petits groupes qui leur sont rémunérées : c’est un dispositif clé du suivi individualisé des élèves, reconnu par ceux-ci comme valant cours particulier. D’autres sont consacrées à la correction de travaux écrits réguliers (voire l’interview déjà publiée dans L’Humanité). Ajoutons un dernier élément qui contredit la réputation des CPGE : M. Darmon montre que l’enseignement n’y est pas limité à un bachotage orienté vers la réussite au concours, il initie les élèves aux contenus et échelles de valeurs de chaque discipline enseignée.

Pour toute personne ayant connaissance de l’université et surtout de la direction dans laquelle le gouvernement actuel tend à l’orienter, il est clair que le fonctionnement rapidement décrit ci-dessus des CPGE s’oppose en tout point à l’enseignement universitaire de licence : enseignement en amphithéâtres de très grands effectifs, faible connaissance des étudiants entre eux, quasiment pas de relations individuelles entre enseignants et étudiants (à l’université de Rouen, une règle toute récente interdit la participation de la plupart des chargés de Travaux Dirigés, les seuls qui connaissent un peu les étudiants, aux jurys d’examens), quasiment pas de travaux écrits corrigés, très peu de dispositifs obligeant les étudiants à un travail régulier. Pour justifier un tel fonctionnement, on évoque l’âge des étudiants en postulant qu’adultes, ils doivent savoir travailler seuls dès la première année, qu’il ne faut pas les « materner ». Cet argument bien commode par les temps de réduction des budgets universitaires conduit à envisager même la baisse du nombre d’heures d’enseignement à l’Université de Rouen par exemple. Je placerai la grande mode du numérique et des MOOC (Massive Course On Line) dans la même perspective d’économie et pire encore, d’un isolement encore renforcé des individus, comme celui qui pèse sur les chercheurs et plus largement sur les travailleurs dans les entreprises ou administrations.

Quant aux enseignants, nombre d’entre eux sont aussi chercheurs : ils sont évalués uniquement sur le nombre et la qualité de leurs publications de recherche, avec une pression individualisée de plus en plus forte sur laquelle le gouvernement actuel n’est absolument pas revenu. Ils en viennent donc à consacrer à leur mission d’enseignement un temps le plus réduit possible, on ne peut vraiment pas le leur reprocher. A quoi j’oserai ajouter que pour nombre d’entre eux, c’est leur discipline et la recherche qui constituent leur véritable vocation, pas l’accompagnement humain de jeunes qui ne connaissent pas et ne comprennent pas d’emblée les normes du travail universitaire. Si l’on en croit le travail de J-B Rauscher, c’est une différence de fond avec les enseignants de CPGE.

"Être élève de CPGE c’est accepter de consacrer pendant deux presque toute sa vie au travail"

En résumé, les CPGE ont plus de moyens que les universités, l’encadrement du travail des élèves y est plus insistant et plus exigeant, l’accompagnement plus individualisé et la solidarité entre élèves plus développée. On pourrait penser que ces caractéristiques en font un cursus adapté pour des élèves qui ont besoin d’être guidés dans leur intégration au supérieur. Or il se trouve que le recrutement des CPGE est socialement très inégalitaire et c’est sur ce point que la « gauche » de gouvernement ou de presse, L’Humanité exceptée, s’appuie pour les dénigrer. Il me semble qu’on peut dire que la composition sociale du public des CPGE résulte d’une part de l’incapacité du système scolaire français à produire la réussite scolaire de tous les élèves, quelle que soit leur origine sociale et d’autre part d’une autocensure des jeunes d’origine populaire qui ne présentent pas leur candidature en CPGE (pourtant le nombre de classes puis d’écoles est tel qu’actuellement rares sont les élèves qui n’intègrent pas une école). Faut-il en déduire qu’il faut déstabiliser cette institution pour diluer les moyens récupérés dans les ZEP ou les universités : goutte d’eau dans un océan ?

Je terminerai en nuançant le portrait des CPGE que j’ai dressé jusque là. Malgré certaines évolutions depuis une dizaine d’années qui renforcent nettement les aspects de suivi et solidarité décrits précédemment, être élève de CPGE c’est accepter de consacrer pendant deux presque toute sa vie au travail, de vivre une pression institutionnelle très forte et de se situer dans la perspective pragmatique des concours. Certains ne s’y reconnaissent pas, ils se réorientent vers un parcours plus universitaire centré sur le savoir, d’autres vers des formations professionnelles de moindre ambition théorique. Mais d’autres encore ne supportent pas la pression psychologique et le rythme. M. Darmon avance une hypothèse très intéressante qui concerne la dimension socialement différenciatrice du fonctionnement des CPGE, une dimension que les critiques superficielles actuelles n’évoquent jamais : l’idéal pour vivre bien une classe préparatoire serait d’être capable de se mettre intensément au travail, à chaque fois qu’on décide de le faire. On peut penser qu’un des effets transformateurs des CPGE est de développer cette disposition chez les élèves. M. Darmon avance qu’elle est, à l’entrée en prépa, très inégalement répartie, transmise dans de rares familles ayant depuis plusieurs générations un rapport au travail et au temps basé sur l’efficacité et l’intensité. On rejoint les travaux de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon sur la grande bourgeoisie. J’ai souhaité conclure cette contribution par cette remarque dans la mesure où elle apporte un élément d’analyse dont les enseignants de CPGE pourraient s’emparer : les élèves sont socialement inégalement préparés à affronter une dimension clé de ce cursus, peuvent-ils y faire quelque chose ?

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#3250 Re: Re:

2013-12-13 16:40

#3248: Oust. - Re:

cher collègue, ne tombez pas dans ce raccourci grossier qui consiste à juger de la qualité d'une personne à l'aune de son diplôme. l'abbé Pierre et Coluche n'étaient pas agrégés et ils valaient infiniment mieux que vous et votre serviteur, même bardé de son option A...

il me semble que le problème de peillon c'est ce relent de stalinisme avec son corollaire de nivellement par la base (ainsi on parait plus grand sans doute), qui ne disparaitra pas avec cette timide reculade.