Migrants : le Pays Voironnais doit être solidaire

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Laurent G

#26 Déjà en 1850, c'était "l'invasion migratoire", et le "Grand Remplacement" ... par les savoyards

2015-11-11 07:49

Des étrangers, les Savoyards, inondent la France et portent préjudice au pays »

|  Blog Médiapart , par Arpitan

Voici quelques passages d'une affiche placardée sur les murs de Paris vers 1850. Elle est signée: “Un ouvrier”. Elle visait les Savoyards qui allaient gagner leur vie dans la grande ville française. Il faut dire que la Savoie ne sera annexée par la France que dix ans plus tard, en 1860, soit 30 ans après l'Algérie! Remplacez le mot “Savoyards” par “Rroms” ou “musulmans”, les bouc émissaires d'aujourd'hui, et ce texte nous renvoie alors à ce racisme toujours plus assumé et qui gagne du terrain partout dans le monde et notamment en France.

 


“Des étrangers, les Savoyards, inondent la capitale. Cette peuplade envahissante porte un grand préjudice au pays. Ne serait-il pas temps d'y mettre un terme et d'arrêter ce torrent qui déborde sur la France?

Le gouvernement doit protection à la classe ouvrière… Est-il juste que des étrangers viennent moissonner les ressources du pays?”

Il y a en France 94 000 Savoisiens. Ils sont économes, gagnent beaucoup et dépensent peu ; le moins qu'ils peuvent mettre de côté chaque année s'élève au minimum à 500 francs. Je ne veux pas qu'on dise que j'exagère: je réduis cette somme de moitié ; je multiplie 250 par 94 000: cela donne la somme de 23 MILLIONS 500 000 francs! Cette somme est enlevée au commerce de détail. Soyons généreux, mais que cette générosité ne soit pas douloureuse!

De quelle utilité nous sont les Savoyards? Quelle industrie ont-ils apportée en France? Si ce n'est elle de nous agripper nos pièces de 5 francs!

Les commissionnaires de tous les chantiers de Paris sont Français. Mais le travail est enlevé par les Savoyards et ces malheureux restent les bras croisés. A toutes les stations des chemins de fer: partout des Savoyards! La banque, le Trésor, les messageries, les hôtels de vente, tous les grands établissements: partout des Savoyards… Ils envahissent jusqu'aux sellettes des malheureux décrotteurs, les ponts, les quais, les boulevards, les rues: toujours des Savoyards!

Les pièces de 5 francs qui entrent dans leur gousset n'en ressortent plus!

En Savoie, ils appellent la France leur Californie. Expatriez-vous, Français! Faites place aux Savoyards! On a bien crié, bien fait du bruit contre les Jésuites, mais les Savoyards sont mille fois plus onéreux par leur empiétement continuel…

Ce n'est pas tout: ils ont causé la ruine de plusieurs de nos établissements ; ils empêchent beaucoup d'autres de se former.

S'ils n'étaient pas là, on ne verrait plus d'ouvriers sans ouvrages, plus de domestiques sans place, plus de vagabonds…

Il y a parmi eux des fils de fermiers, des gens aisés. Seuls les malheureux restent dans leurs pays pour cultiver les terres.

Serait-il donc injuste d'exiger une parcelle des trésors qu'ils nous enlèvent chaque année? Ne serait-il pas bien de leur imposer de payer un impôt (patente) de 2 F par mois, 24 F par an: cette somme serait affectée à quelques maisons de retraite, pour des personnes âgées et sans ressources?…

Cette pétition, devant être présentée de nouveau à la Chambre nouvelle, est-il un Français riche comme pauvre, qui refuserait de donner son adhésion?

“Signaler un abus, c'est faire acte de bon citoyen”.

Texte retrouvé par l'Académie salésienne, Annecy. Fondée en 1878, elle constitue l’une des plus prestigieuses Sociétés savantes de Savoie à caractère scientifique, historique et littéraire.

Laurent G

#27 Répondre à la théorie raciste du complot du « grand remplacement » |[de population ]

2015-11-11 07:59

 

Répondre à la théorie raciste du « grand remplacement »

 

VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes) et Solidaires ont réalisé un  argumentaire synthétique  pour déconstruire la théorie raciste du « grand remplacement », en vogue dans les milieux d’extrême droite depuis plusieurs années, mais que l’on trouve parfois repris en dehors du cercle qui l’a vue naître. En cliquant sur l’image ci-contre, vous pouvez télé...
Depuis 2010, l’extrême-droite fait référence au « Grand Remplacement » afin de justifier son discours raciste. Né sous la plume de l’écrivain Renaud Camus, ce mythe fait débat au sein des diverses compositions qui forment le fascisme. La mythologie de la disparition de la civilisation occidentale et chrétienne est le pivot central de cette théorie pour le moins fumeuse mais qui semble aussi produire son effet auprès de personnages qui sont régulièrement invités sur les plateaux télé. Banalisée, cette théorie se distille de façon nocive dans les discours et dans les idées mais surtout par la profusion d’images falsifiées qui traînent sur le net. Déconstruire le « Grand Remplacement » fait partie de notre tâche syndicale afin de contenir et de détruire toute idéologie fasciste au sein du monde du travail et dans la perspective de transformation sociale [...........]

 

RLF Voironnais

#28 Vercors : un collectif de citoyens prêt à accueillir une famille de migrants (Dauphiné Libéré)

2015-11-12 11:15

« Dès le printemps, j’avais du mal à supporter ces images à la télévision, je me sentais mal à l’aise. J’étais bien dans mon petit confort et eux vivaient l’enfer ». À Lans-en-Vercors, Nadine Schwerdtfeger ne s’est donc pas arrêtée à la seule émotion médiatique : « J’ai eu une enfance tournée vers la solidarité dans la Drôme. Mes parents avaient accueilli une famille cambodgienne issue des boat people alors que j’étais adolescente. J’avais le beau rôle ! Mais là, cette action était profondément ancrée en moi, il y allait de ma conscience. J’en ai alors parlé autour de moi, à mes amis, sur ce territoire qui a une vraie vie, du lien social ». Et les habitants approuvent, la rejoignent jusqu’à former un collectif de 40 familles décidé à accueillir des migrants. « Plusieurs m’ont dit “c’est génial ton idée, je voulais faire quelque chose mais ne savais pas quoi”. Or, pour moi, c’est facile d’aller vers les autres ».

De réunions en réflexions, le collectif a bâti son projet, sans omettre les difficultés liées au territoire - « on est loin de la ville et on sait aussi que tout le monde ne saute pas de joie ici à cette idée ». Avec une question centrale, l’hébergement : « Nous avons demandé à une voisine qui possède une maison secondaire à Lans et qui habite Marseille. Elle était ravie. À la condition que l’on paye les charges de chauffage et qu’elle puisse louer sa maison pendant les vacances de Noël et de février. Par ailleurs, nous avons indiqué que nous souhaitions accueillir une famille avec des enfants qui soit positionnée sur la demande d’asile (syrienne, érythréenne, irakienne…) ». Le projet a aujourd’hui suffisamment avancé pour que « dans les prochaines semaines », une famille arrive dans le Vercors. Loin du fracas, en paix.

Par Jean-Benoît VIGNY | Publié le 10/10/2015
RLF Voironnais

#29 Lans. Bientôt une association de “Vertaccueillants” pour venir en aide aux réfugiés ? (D.Libéré)

2015-11-12 11:20

Lans-en-Vercors

Bientôt une association de "Vertaccueillants"?

Le collectif pour l’accueil de migrants en Vercors (voir notre édition du 10 octobre) s’est réuni vendredi soir, salle Saint-Donat, à Lans-en-Vercors. Une soixantaine de personnes venues de plusieurs communes des massifs du Vercors et de Chartreuse a rencontré, écouté et interrogé des membres de l’Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection (Apardap).

Cette entité se définit comme une « association républicaine fondant son action sur la devise “liberté, égalité, fraternité”, laïque, indépendante, sans appartenance politique, communautaire ou religieuse.

Elle a pour objet de contribuer au bon accueil des étrangers et à la défense de l’acquis républicain que constitue le droit d’asile », a-t-on pu entendre lors de cette rencontre.

Sur cet exemple, le collectif du Vercors envisage de se constituer en association de “Vertaccueillants”, qui fonctionnerait en réseau avec des associations de l’agglomération grenobloise poursuivant le même but.

La soirée a été consacrée à une présentation de témoignages et d’expériences, et à des échanges au sujet de l’accueil des migrants, des réfugiés, des demandeurs d’asile, sur les difficultés rencontrées et la manière de les surmonter selon les cas.

Par J.T. | Publié le 10/11/2015
RLF Voironnais

#30 Un élan spontané dans le Trièves (Dauphiné Libéré, 10 oct. 2015)

2015-11-12 11:25

Les premières réunions se sont faites chez l’un d’eux, à 6 personnes sur un bout de canapé, raconte Nadine Barbançon de Roissard. « On parle beaucoup du vivre ensemble alors on en a discuté. Qu’est-ce qu’on a envie de faire pour les migrants ? ».

Via les contacts des uns et des autres, « une première réunion informelle s’est tenue à Mens en septembre avec 70 personnes ». Depuis, un comité de coordination s’est formé dont Nadine fait partie. « Nous serons au forum de Grenoble aujourd’hui pour voir ce que l’on peut faire. On a conscience que notre territoire est un peu éloigné. On a envie d’être dans l’accompagnement mais peut-être que cela n’a pas de sens ». Déjà, plusieurs familles sont prêtes à accueillir des réfugiés. « On essaie aussi de solliciter les communes mais rien ne s’est dégagé pour l’instant ».

Pour les Trièvois, une réunion d’information est programmée le 20 novembre à Mens (salle des Sagnes à 20 h). Une rencontre pour s’informer de la situation géopolitique en présence de l’Apardap (Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection). « Deux familles, une qui a accueilli, l’autre qui a été hébergée, témoigneront également ». Ce n’est qu’un début mais l’élan est pris.

Contact du comité : trievessansfrontieres[at]gmail.com

Par E.Z. | Publié le 10/10/2015
RLF Voironnais

#31 À La Tour-du-Pin, une mobilisation citoyenne (Dauphiné Libéré, 16 oct. 2015)

2015-11-12 11:33

Du côté de La Tour-du-Pin, c’est de la rue qu’est venue la mobilisation concernant l’éventuel accueil de réfugiés dans la ville.

C’est que Fabien Rajon, le maire, s’était positionné très clairement sur le sujet : « Un maire n’est ni un responsable caritatif, ni un législateur et je comprends mal à quel titre les communes sont saisies de telles questions, qui dépassent largement leur domaine d’intervention réglementaire. »

Prenant acte de la décision municipale de ne pas favoriser l’accueil de migrants dans la sous-préfecture, un certain nombre de citoyens, représentants d’associations et paroisse, se sont malgré tout mis en marche. Une première réunion, regroupant une trentaine de personnes, s’est déroulée la semaine dernière. En a découlé la constitution d’un groupe de travail opérationnel, autour de six membres. Aujourd’hui, ils sont à l’œuvre : « Des rendez-vous sont en cours, notamment avec les bailleurs sociaux, afin d’envisager l’opportunité de loger une à trois familles. Nous voulons agir dans la légalité de la République française. C’est pourquoi, nous souhaiterions accueillir des réfugiés qui ont obtenu ce statut par l’administration, à savoir l’OFPRA, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. On veut faire peu, mais on veut faire bien. »

Par Aurélie SOLEGER | Publié le 16/10/2015
RLF Voironnais

#32 Forum des associations d’accompagnement au Accueil des migrants (Dauphiné L, 10 oct. 2015)

2015-11-12 11:42

lls sont militants depuis la première heure. Ils représentent les collectifs d’associations qui viennent en aide aux migrants venant de Syrie ou d’ailleurs. Et, aujourd’hui, ils lancent un appel à toute la population et aux institutions pour une meilleure coordination des moyens.

 

C’est un appel au réveil des consciences, un appel aux citoyens comme à la préfecture de l’Isère. Le réseau Alerte, le Cisem et Migrants en Isère, trois collectifs qui représentent 80 associations iséroises, organisent un forum aujourd’hui dès 10 heures au Jardin-de-Ville à Grenoble. Un forum pour un accueil digne et solidaire de tous les migrants. Une formule lancée comme on fait un vœu après le choc qu’a provoqué la photo du petit Aylan, syrien kurde, mort, échoué sur une plage turque. C’est aussi pour eux l’occasion d’informer et de tordre le cou aux idées reçues. « Le problème n’est pas nouveau. Si les gens quittent leur pays, c’est pour fuir l’horreur de la guerre », commence Jo Briant du Cisem, qui se réjouit de voir que la Ville de Grenoble s’est portée volontaire pour l’accueil des Syriens. À la suite de l’annonce de l’accueil de 24 000 Syriens en France en tant que réfugiés, Grenoble s’apprêterait à accueillir environ 400 personnes sur une période de deux ans. Un nombre que Jean-Paul Bonnetain, préfet de l’Isère, ne confirme pas. De son côté, la Métropole s’est engagée à accueillir 100 personnes et à les accompagner sur trois ans.

« Mais nous ne voulons pas réduire la question des migrants à l’accueil des Syriens, prévient Alain Nouvelot d’Alerte, il y a déjà des migrants à Grenoble. Aujourd’hui, on a dénombré 1 900 personnes qui n’ont pas de solution d’hébergement pérenne et, parmi eux, il y a même des Français. Des solutions sont possibles, la Fondation Abbé-Pierre a acheté 17 caravanes qui seront installées sur un terrain à Fontaine et cela coûte bien moins cher que les chalets au Rondeau ».

Pour ces militants de la première heure, le problème réside dans le manque de coordination. Ce matin, ils espèrent pouvoir coordonner l’offre des citoyens bénévoles et volontaires. La Ville de Grenoble a mis en place une plateforme à la Maison de l’international et a recueilli environ 300 propositions de bénévolats.

L’hébergement d’urgence a coûté 8 millions d’euros

« Aujourd’hui, nous allons présenter le panorama de soutiens aux étrangers, nous voulons montrer la générosité des Grenoblois face au discours xénophobe », ajoute Denis Hatzfeld de la Cimade qui rappelle qu’à l’heure actuelle, peu de Syriens ont répondu à l’offre de l’OFPRA (Office française des réfugiés apatrides) qui s’est rendu dernièrement en Allemagne. « Pourquoi ? Parce que la France n’est pas réputée par son offre de travail alors que beaucoup de Syriens sont qualifiés. Un migrant ne prend pas le travail d’un Français, tous les économistes vous diront que les migrants, une fois qu’on leur permet de travailler, font appel à leur propre réseau, ils se débrouillent, mais encore faut-il leur permettre de travailler et, là, c’est la préfecture qui décide », dit-il avant de donner des chiffres : « L’hébergement d’urgence a coûté 8 millions d’euros, c’est cher parce qu’il n’y a pas de concertation ».

Seulement, et c’est une question que beaucoup se posent : comment accueillir davantage de migrants quand on sait que ceux qui sont déjà là ne trouvent pas de solution pérenne ?

Et c’est Bernard Pouyet, de Migrants en Isère, qui répond par d’autres questions : « pourquoi la sixième puissance du monde n’arrive-t-elle pas à traiter ce type de problème ? Est-on capable de dépasser la culture de la méfiance et de repli sur soi ? Si on n’y arrive pas à Grenoble, on n‘y arrivera nulle part ».

RLF Voironnais

#33 Les Voironnais sont-ils prêts à accueillir des réfugiés ? (Dauphiné Libéré, 11/09/2015)

2015-11-12 11:47

Tout l’été, l’actualité a été rythmée par ces terribles naufrages de migrants, traversant la Méditerranée sur des coques de noix et y laissant la vie. Et puis il y a eu la photo. Un enfant syrien retrouvé mort, échoué sur une plage turque. L’opinion publique s’est glacée. Et quelques dirigeants européens ont décidé d’ouvrir les frontières à un certain nombre de réfugiés fuyant les zones de conflits.

« Je ne suis pas en capacité de faire des miracles »

En France, des maires ont proposé d’accueillir des familles. Et à Voiron ? Julien Polat ne compte pas se porter volontaire. « J’attends les directives du gouvernement. C’est de la compétence de l’État. Je ne suis pas en capacité de faire des miracles. Nous avons déjà du mal à trouver des solutions pour les gens qui cherchent un logement toute l’année, alors je ne vois pas comment mettre des logements à disposition de familles étrangères. Et comment m’assurer que les personnes qui me sont présentées sont des réfugiés et pas des migrants économiques ? On ne peut pas conduire de politique publique sous le coup de l’émotion, toute légitime qu’elle soit. »

Et du côté des Voironnais ? La photo a-t-elle eu un effet ? « Quelques personnes nous ont proposé leur aide, confirme Martine Lecomte, coresponsable de l’antenne voironnaise du Secours catholique. Quelqu’un a même proposé un appartement. Le Secours catholique de Grenoble va avoir besoin de notre aide. On attend de savoir combien de réfugiés pourraient être envoyés à Grenoble. Des gens ont sûrement des logements libres ici, qui pourraient servir. Il va aussi falloir des vêtements. Mais ça devrait être aux pouvoirs publics d’appeler à la solidarité, pas à nous. »

Dans les faits aujourd’hui, des migrants qui vivent clandestinement à Voiron, il y en a déjà, nous assure-t-on. Certains dorment même dans la rue. « Il y a une quinzaine de personnes sans domicile, confirme Martine Lecomte. Ce ne sont pas forcément des réfugiés politiques. Il y a aussi des migrants économiques. Ils sont sans papiers et se cachent, personne ne les voit. »

Pour l’instant, le mouvement citoyen est embryonnaire. Mais du côté des militants du Réseau éducation sans frontière (RESF) de Voiron, on veut surfer sur la vague.

« RESF et Ras l’front ont lancé une pétition que l’on fera signer sur le marché samedi, explique Christian Borg, membre du collectif. Nous appelons les gens à se mobiliser et les politiques à prendre leurs responsabilités envers les migrants. Tous les migrants, pas seulement les réfugiés politiques, nous ne faisons aucune distinction. Nous remettrons ensuite cette pétition aux élus du Pays voironnais. On sent qu’il y a un mouvement et on ne veut pas qu’il s’arrête. »

RESF : 06 83 10 39 96 ou 06 76 81 94 40. Secours catholique : 04 76 65 74 44.

LA PHRASE

La France, en tant qu’État membre de l’ONU, est dans l’obligation d’accorder asile aux réfugiés. C’est la loi, tout simplement.

Martine Lecomte, membre du Secours catholique
Par Marie ROSTANG | Publié le 11/09/2015
RLF Voironnais

#34 Voiron- Victorine a fui le Congo avec ses deux enfants sous le bras (Dauphiné Libéré 11/09/2015)

2015-11-12 11:49

Victorine habite Voiron, dans un tout petit logement géré par le Logis des Collines. Elle vient de la République démocratique du Congo, est arrivée clandestinement et a obtenu le statut de réfugiée. Aujourd’hui, elle a une carte de séjour, travaille et a deux enfants scolarisés. Son histoire est faite de violences, de précarité et d’énormément de courage.

« Mon compagnon était membre d’un parti opposant à Kabila (président de la RDC). Début 2012, il a été arrêté par la police. Des policiers sont venus un jour chez nous. Il y a eu des violences. Mon compagnon a été mis en prison. Ses amis m’ont dit qu’il fallait que je parte avec les enfants [elle en a trois], car ils allaient revenir pour nous tuer. »

Un oncle et un ami de son compagnon l’aident à passer en France, avec de faux passeports. « J’ai donné tout ce que j’avais, 2 500 dollars. Mon oncle m’a aidée. En tout, je ne sais pas combien ça a coûté, plus de 6 500 dollars. Mais il n’y avait pas assez pour mes trois enfants. Mon oncle m’a dit : “Pars avec les deux derniers, je t’enverrai ta fille aînée la semaine qui suivra ton arrivée en France.” Elle est toujours au Congo. »

« Maintenant, c’est à toi de te débrouiller »

Victorine part donc avec une de ses filles de huit ans et son jeune fils de deux ans et demi. Un ami prend l’avion avec elle jusqu’à Paris. « Arrivé à Paris il m’a dit : “Voilà 20 € pour acheter à manger aux enfants. C’est à toi de te débrouiller. Tu vas y arriver. Prends le TGV pour Grenoble, voilà les billets.” J’ai suivi son conseil. Arrivée à Grenoble, j’ai trouvé la préfecture. Il y avait une file d’attente tellement longue… On n’a pas été reçus. Mon fils pleurait. On a dormi dans une maison en construction pas bien loin. Le lendemain matin à la première heure on est retournés à la préfecture, il y avait déjà énormément de monde. Une personne de l’ADA [Accueil demandeurs d’asile] m’a vue et nous a trouvé un hôtel. Ça n’est qu’au bout de trois semaines que j’ai pu arriver à un guichet de la préfecture. »

« Je devrais être morte quelque part en Afrique, mais j’ai réussi »

Le chemin est encore très long pour obtenir le statut de réfugié, puis la carte de séjour. Elle se retrouve en foyer au Péage-de-Roussillon pendant un an et huit mois, puis doit laisser la place et dort un temps parmi les clochards à Grenoble, toujours avec ses enfants. « J’appelais le 115 tous les jours, j’ai tapé à toutes les portes pour sortir mes enfants de là. Un jour, au 115, on m’a dit d’aller à Voiron. J’y suis allée et le Logis des Collines m’a prise en charge, le Secours catholique aussi. Ce sont des gens merveilleux, qui nous ont tendu la main. Je n’oublierai jamais ça. C’est une vraie famille pour moi. »

Ça n’est qu’en juillet 2014 que Victorine obtient un titre de séjour, avec l’autorisation de travailler. « J’ai réussi. Je devrais être morte quelque part en Afrique mais j’ai réussi, j’ai sauvé mes enfants. Je ne crains plus rien maintenant, je suis libre. Je travaille pour l’association Adéquation, j’en suis très fière. Mais je prie tous les jours pour que ma fille nous rejoigne. J’ai vécu des choses dures et je ne dors qu’avec des médicaments. Et je ne sais rien de mon mari. Est-il en vie ? Je n’ai pas de nouvelles. »

Par M.R. | Publié le 11/09/2015

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#35  Solidarités !?

2015-11-13 18:19

Avec l’afflux de réfugiés, l’actualité internationale s’invite gravement dans le débat public de notre pays et de chacun de ses territoires. Malgré la dramatique situation connue depuis des années en Méditerrannée, l’émotion suscitée par une image aura été le déclic d’une action marquée par la légèreté politique de biens des dirigeants. Mme Merkel, qui ferme les frontières de l’Allemagne quelques jours à peine après avoir annoncé l’accueil de plusieurs centaines de milliers de migrants. Mr Hollande lui emboîtant le pas dans une mesure plus modeste moins confiant sur les capacités d’accueil de son pays. Des dirigeans hongrois, tchèques refusant l’accueil de réfugiés dans leurs pays devenus des zones de passage induites par les annonces des autres. Cacophonie, reflet de l’impuissance européenne à définir une politique d'accueil et d'asile alors que l’Union Européenne est la cible de cette crise migratoire et que les politiques conduites par ses états membres ne sont pas étrangères à la situation. Pour autant, un peu partout, des solidarités citoyennes, individuelles ou collectives, se sont développé pour venir en aide à ces personnes en détresse. Et ici, une municipalité n’ayant pas souhaité s’associer au réseau de villes solidaires des migrants, ce que nous regrettons. Peur d’avoir à affronter une question difficile mais nécessaire, renoncement face à la pensée dominante du repli sur soi, absence de projet considérant la situation réelle de notre société. 

tribune publiée par la liste Citoyens à part entière dans la gazette municipale de Tullins.