Migrants : le Pays Voironnais doit être solidaire

RLF Voironnais

/ #33 Les Voironnais sont-ils prêts à accueillir des réfugiés ? (Dauphiné Libéré, 11/09/2015)

2015-11-12 11:47

Tout l’été, l’actualité a été rythmée par ces terribles naufrages de migrants, traversant la Méditerranée sur des coques de noix et y laissant la vie. Et puis il y a eu la photo. Un enfant syrien retrouvé mort, échoué sur une plage turque. L’opinion publique s’est glacée. Et quelques dirigeants européens ont décidé d’ouvrir les frontières à un certain nombre de réfugiés fuyant les zones de conflits.

« Je ne suis pas en capacité de faire des miracles »

En France, des maires ont proposé d’accueillir des familles. Et à Voiron ? Julien Polat ne compte pas se porter volontaire. « J’attends les directives du gouvernement. C’est de la compétence de l’État. Je ne suis pas en capacité de faire des miracles. Nous avons déjà du mal à trouver des solutions pour les gens qui cherchent un logement toute l’année, alors je ne vois pas comment mettre des logements à disposition de familles étrangères. Et comment m’assurer que les personnes qui me sont présentées sont des réfugiés et pas des migrants économiques ? On ne peut pas conduire de politique publique sous le coup de l’émotion, toute légitime qu’elle soit. »

Et du côté des Voironnais ? La photo a-t-elle eu un effet ? « Quelques personnes nous ont proposé leur aide, confirme Martine Lecomte, coresponsable de l’antenne voironnaise du Secours catholique. Quelqu’un a même proposé un appartement. Le Secours catholique de Grenoble va avoir besoin de notre aide. On attend de savoir combien de réfugiés pourraient être envoyés à Grenoble. Des gens ont sûrement des logements libres ici, qui pourraient servir. Il va aussi falloir des vêtements. Mais ça devrait être aux pouvoirs publics d’appeler à la solidarité, pas à nous. »

Dans les faits aujourd’hui, des migrants qui vivent clandestinement à Voiron, il y en a déjà, nous assure-t-on. Certains dorment même dans la rue. « Il y a une quinzaine de personnes sans domicile, confirme Martine Lecomte. Ce ne sont pas forcément des réfugiés politiques. Il y a aussi des migrants économiques. Ils sont sans papiers et se cachent, personne ne les voit. »

Pour l’instant, le mouvement citoyen est embryonnaire. Mais du côté des militants du Réseau éducation sans frontière (RESF) de Voiron, on veut surfer sur la vague.

« RESF et Ras l’front ont lancé une pétition que l’on fera signer sur le marché samedi, explique Christian Borg, membre du collectif. Nous appelons les gens à se mobiliser et les politiques à prendre leurs responsabilités envers les migrants. Tous les migrants, pas seulement les réfugiés politiques, nous ne faisons aucune distinction. Nous remettrons ensuite cette pétition aux élus du Pays voironnais. On sent qu’il y a un mouvement et on ne veut pas qu’il s’arrête. »

RESF : 06 83 10 39 96 ou 06 76 81 94 40. Secours catholique : 04 76 65 74 44.

LA PHRASE

La France, en tant qu’État membre de l’ONU, est dans l’obligation d’accorder asile aux réfugiés. C’est la loi, tout simplement.

Martine Lecomte, membre du Secours catholique
Par Marie ROSTANG | Publié le 11/09/2015