ANR : La recherche publique française asphyxiée

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#26

2016-01-05 19:25

J'ai regardé les projets selectionnes depuis 2005 date de creation de "l'ANR chercheur de haut niveau"
IL Y A ZERO PROJET SELECTIONNE EN MATHEMATIQUES FONDAMENTALE PURES;
ET Les seuls selectionnés en mathematiques APPLIQUES sont EN 2006 : un seul en proba et interactions en 2006
UN SEUL EN 2014: modelisation mathematique de l'adaptation local
un seul en 2015 :interaction du controle, les equations aux derivees partielles et l'analyse numerique.

jE SUIS TRES INDIGNEE QUE L'ON NE DONNE AUX MATHEMATIQUES FONDAMENTALES PURES AUCUNE CHANCE.
signataire du 5 janvier 2016

#27

2016-01-05 21:07

Je suis tout à fait d'accord avec le texte de cette pétition. On pousse progressivement les chercheurs et enseignants chercheurs à bout (combien de chercheurs en burn out ou en difficulté personnelle dans vos labos ???).

combien de temps les chercheurs vont ils encore pouvoir produire une science compétitive avec des moyens si faibles et des structures d'évaluation et de financement si lourdes et chronophages ???

un collègue étranger me confiait récement qu'il "admirait les chercheurs Français pour leur capacité à produire une science de qualité avec de la ficelle"... je lui ai répondu "que la ficelle était sur le point de se rompre..."

dégoûté

#28 Re: Re:

2016-01-05 23:41

#11: bli - Re:  

D'accord à 100% avec les commentaires précédents ! Malgré ma passion pour la recherche scientifique (la vraie), j'ai dû me résoudre à changer de branche. Mes 3 ans de doctorat ont suffi à me rendre à l'évidence. Et c'est bien triste. Comme l'est, malheureusement, l'apathie dont font globalement preuve les personnels de la recherche publique quand il s'agit de défendre une certaine idée de la recherche publique, bien loin de la dynamique actuelle...


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#29

2016-01-05 23:51

La France devrait être à la pointe de la recherche !!!! C'est inadmissible !!!

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#30

2016-01-06 08:07

Pour que la recherche française ne meurt pas... pour l'avenir de la France... pour nos enfants.... que la force soit avec nous !
Un chercheur qui y croit...encore !

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#31 Re:

2016-01-06 08:15

#9: -  

 Oui c'est comme si Toyota demandait à General Motor d'évaluer ses projets ! mdr


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#32

2016-01-06 09:24

 

Euh... Elle demande quoi cette pétition : la fin de l'ANR ou encore plus de financement via l'ANR ???

 

Franchement ce n'est pas clair !


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#33

2016-01-06 09:33

Je suis vraiment frustré après la participation aux plusieurs tentatives infructueuses de soumission de projets de recherche à l'ANR. Je trouve les résultats d'attribution de fonds injustes, en regardant la distribution selon les thématiques. J'ai arrêté ces jeux car je n'ai pas de temps pour préparer des tons de paperasse à être jetés à la poubelle du fait que ma thématique est minoritaire parmi les membres du comité d'évaluation et que ceux-ci poussent leurs propres thématiques au dépens des autres.

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#34

2016-01-06 09:41

Avec le mode de fonctionnement actuel, l'ANR n'est devenu qu'un gâchis systématique de ressources publiques. Comme l'ont déjà remarqué plusieurs collègues, une redistribution égalitaire ou même aléatoire de l'argent assignées par l'ANR fournirait une nette amélioration de cette situation insoutenable.

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#35 Re:

2016-01-06 09:42

#32: -  

 Elle demande un changement de cette situation ridicule.


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#36 Re:

2016-01-06 09:47

#4: Visiteur -  

 "Chercheur de financements" décrit très bien ce que nous sommes devenus.

Biochimiste

#37 relation industrie-recherche fondamentale-formation des étudiants

2016-01-06 10:33

Lors d'un congrès j'ai longuement discuté avec un responsable biocatalyse d'une grande entreprise produisant des produits pharmaceutiques. Il nous a remercié, nous chercheurs, pour tout le travail publié et, ce sont ses termes, que lui industriel pille pour mettre en place des procédures innovantes. Peu lui importe qui a produit la connaissance dont il a besoin, ni où elle a été produite. Le lien recherche/ industrie n'est pas (pas toujours) un lien direct et le financement de la recherche doit laisser une marge [un financement récurrent suffisant] pour les travaux de recherche pour lesquels il n'est pas possible de percevoir immédiatement les applications.

Nous avons reçu comme évaluation d'un projet de recherche la critique suivante: "pas assez innovant" Comment peut-on prétendre qu'un projet qui vise à produire de la connaissance nouvelle ne soit pas innovant ? Cela est confondre les domaines et utiliser dans le domaine de la recherche une sémantique issue de l'industrie-et efficace dans ce domaine-mais qui est totalement inadaptée à la recherche. 

Quand un chercheur passe son temps à écrire des projets, il perd le contact avec la paillasse, il perd sa compétence pratique, devient moins efficace et surtout, plus grave, ne pourra par conséquent pas la transmettre correctement aux étudiants qu'il forme. 

dégoûté

#38

2016-01-06 11:06

Dans la même veine que beaucoup de commentaires précédents : malgré ma passion pour la recherche scientifique (la vraie), j'ai dû me résoudre à changer de branche. Mes 3 ans de doctorat ont suffi à me rendre à l'évidence. Et c'est bien triste. Comme l'est, malheureusement, l'apathie dont font globalement preuve les personnels de la recherche publique quand il s'agit de défendre une certaine idée de la recherche publique, bien loin de la dynamique actuelle...


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#39

2016-01-06 12:43

L'ANR a été crée en siphonnant une partie des financements des laboratoires de recherche publiques. Désormais, pour obtenir l'argent qui était autrefois accordé de manière automatique et régulière tous les ans (mais avec contrôle à postériori comme les laboratoires sont évalués par l'AERES), il faut remplir des dossiers administratifs (parfois à la limite de l'absurdité). Le faible taux de réussite pour les dossiers déposés à l'ANR oblige par ailleurs les chercheurs à faire d'autres dossiers pour obtenir des financements via d'autres sources.




Voyons ce système dans sa globalité:

- Les chercheurs des laboratoires publiques passent plusieurs semaines par an à faire des dossiers administratifs pour obtenir des finacements.

Pendant ce temps de constitution de dossiers, les chercheurs sont payés mais ne font pas de recherche.

- Plus de dossiers à remplir, mais aussi plus de dossiers à évaluer (car il faut des chercheurs pour évaluer des dossiers scientifiques).

Pendant ce temps d'évaluation, les chercheurs sont payés mais ne font pas de recherche.

Conclusion: avec ce système, à financement égal, il y a nettement moins de temps consacré à la recherche.




De plus, les projets déposés à l'ANR concernent des courtes durées (2 à 4 ans seulement). Cette absence de visibilité sur les financements à moyen terme fait que l'argent est souvent moins bien dépensé qu'avec un financement régulier sur le long terme.


Pour restaurer la compétitivité de la recherche française, il est urgent de diminuer l'importance de l'ANR, en augmentant le budget récurrent des laboratoires publiques.

(ceci peut se faire à budget constant pour la recherche française - par exemple si on diminue d'autant le budget de l'ANR)

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#40

2016-01-06 12:47

Tout à fait d'accord avec cette pétition qui présente parfaitement le (dys)fonctionnement actuel de l'ANR et les conséquences très négatives pour la recherche française
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#41 Re: Re:

2016-01-06 15:17

#10: visiteur - Re:  

 Le parallèle avec les ingénieux Airbus est pertinent.


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#42 Chercher ou réfléchir, il faut choisir...

2016-01-06 15:19

Après lecture de cette pétition, voici un point de vue toujours d’actualité :  

« En notre période de vaches maigres, le mythe d’une recherche « fondamentale », affichée comme science pure et désintéressée, s’écroule sous la plume de ceux-là mêmes qui le prêchaient encore, il y a peu. A croire qu’en se desséchant de ses crédits, la recherche publique laisse paraître son squelette et – au rebours de ses prétentions à « développer la culture », voire à « donner un sens à nos vies » – assume enfin sa raison d’être : contribuer à la modification du monde en perfusant la croissance économique à grand renfort de ces innovations qui imbibent toujours plus nos existences, et que nous n’avons jamais réclamées. » http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/En_roue_libre-2.pdf

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#43 Re:

2016-01-06 15:24

#17: -  

 La bonne question à poser!!! Qui est l'auteur de cette pétition?


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#44 La réponse est dans le #24: cette lettre a été rédigée par les trois premiers signataires de la péti

2016-01-06 15:54

#43: Visiteur - Re:  La réponse est dans le #24: cette lettre a été rédigée par les trois premiers signataires de la pétition, trois chercheures de l'institut Jean-Pierre Bourgin de l'INRA de Versailles: Martine Pastuglia, Mathilde Grelon et Christine Mézard. Nous avons choisi de ne pas nous mettre en avant en signant au bas de la lettre. Nous nous en excusons si ce la vous pose des problèmes

 


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#45 Re:

2016-01-06 17:06

#9: -   Oui, des collègues étrangers sont réellement sidérés et m’ont fait part de leur étonnement d'être payé pour avoir le détail de nos projets et de nos idées ! La solution, ne pas mettre trop de détail mais la note baisse !… Enfin,  certains refusent car ils ne souhaitent pas cautionner ce système ou estiment être trop sollicités. D'autres moins honnêtes doivent acceptés avec plaisir … et il est fort à parier que le système finisse par les sélectionner !

 

Bonne année 2016

#46 Quelques commentaires sur le sujet

2016-01-06 17:31

Je suis surpris qu'environ 3000 personnes signent une pétition sans savoir qui est à l'origine du texte. Ceci étant, il y a de forte chance que le premier signataire soit à l'origine de cette lettre dont les objectifs sont mal définis à mon sens alors que le reste est bien argumenté. Au demeurant, je salue cette initiative. Elle est salutaire.

Je peux comprendre la frustration de ne pas avoir de financement pour certains titulaires travaillant dans des EPST si je me base sur de nombreux signataires de cette pétition. Leur salaire est tout de même assuré quoi qu'il advienne, ce qui est loin d'être le cas de nombreux contractuels et postdocs vieillissants (et ils sont plusieurs dans les signataires). Ces derniers ont souvent contribué au passage d'échelon des titulaires sans avoir eu aucun retour. Là non plus, il n'y a pas de justice et cela n'empêche personne de dormir. Les vertueux me diront certainement le contraire.

J'aimerais souligner que le succès pour les projets ANR est bien là pour certaines équipes. Celles-ci ont le vent en poupe et ont de bons chercheurs. Il y a des gens qui ont du talent, d'autres qui en ont moins (je fais partie de la deuxième catégorie). C'est la vie, c'est comme cela. Lors de sa création, l'ANR avait surtout comme objectif politique (et tacite) de resserer les équipes de recherche en éliminant les plus faibles. La création de l'ANR est contemporaine du collectif "sauvons la recherche" ou les membres fondateurs faisaient partie de nos plus éminents chercheurs. A la première vague d'attribution des financements, beaucoup de ces chercheurs de première classe ont eu des dotations. L'ANR voulait alors privilégier l'excellence. Le saupoudrage que pronent certains avait atteint ces limites.

Quand est-il maintenant de la qualité scientifique des projets financés par l'ANR? J'ai l'impression que les qualités demandées pour que le projet soit bon ne sont pas celles requises pour voir son travail publié dans un journal renommé. En d'autres termes, l'obtention d'un projet financé ne rime pas nécessairement avec publication(s). Je pense que plusieurs d'entre nous ont fait le même constat. Je faisais remarquer que plusieurs bonnes équipes avaient régulièrement des financements par l'ANR. A mon avis, la réalité est le suivante, l'ANR ne finance pas les bons projets mais elles financent les "bons élèves" (comprennez par "bons élèves", chercheurs mais aussi grandes institutions). En cette période de disette prolongée, on peut comprendre l'organisme financeur qui veut savoir où il place son argent. C'est là où l'ANR semble également avoir atteint ces limites comme pour le saupoudrage d'antan, elle ne prend plus de risque.

Je ne pense pas qu'il faille supprimer cette agence. Il faut en revanche que les politiques fassent le bilan de l'efficacité de la structure. Je regrette que les initiateurs de cette pétition n'est pas fait clairement cette demande à nos représentants nationaux. Il faudrait organiser une rencontre de plusieurs acteurs de la recherche en France avec M. le Secrétaire d'Etat en charge de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Thierry MANDON. On juge un arbre à ces fruits et l'ANR est un arbre qui donne peu de fruits ces temps-ci. Il y a peut-être des solutions et déjà quelques interogations:

Faut il par exemple que le projet ANR type fasse appel à un réseau de 5 à 10 laboratoires, faisant ressembler le consortium plus à une machine à gaz qu'à une structure efficace?

La transversalité des thématiques à tout prix, est ce vraiment pertinent?

Peut on penser à financer des petites structures (une équipe) avec des fonds ne dépassant pas 50000 euros sur trois ans pour une thématique? Question corollaire, quelle est la faisabilité d'un projet où on promet monts et merveilles dans un projet impliquant 10 laboratoires pour la modique somme de 500.000 euros à se partager sur trois ans?

Ne serait-il pas judicieux de recomposer les comités de sélections en rajeunissant les membres en prenant comme modèle les commissions du NIH pour les grants R01 (un grant R01, 25 pages max, 200 à 400.000 dollars par labo pour trois ans)? Il y a un effet mécanique au rajeunissement des comissions, les décisions gagnent en neutralité. Et puis je trouve assez sain que les juniors jugent les séniors pour une fois.

Est ce que créer un Master de l'administration de la recherche était vraiment la priorité?

Ne faudrait-il pas fusionner ANR et HCERES pour faire des économies (même si cela dérange certains) ?

Si l'ANR veut privilégier les relations avec l'industrie qu'en est-il alors de la compétitivité de nos laboratoires et des industries françaises quand la vaste majorité des projets est évaluée par nos collègues étrangers qui ne sont pas toujours très honnêtes? Dans ce cas là, une clause de confidentialité a peu de sens.

 

Il me reste à vous souhaiter une bonne année et beaucoup de succès dans vos travaux

 

 


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#47

2016-01-06 17:31

le 6/01/2016; Cette pétition est opportune,car la recherche
française en biologie et en biomédecine est en grand péril

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#48 Re: Quelques commentaires sur le sujet

2016-01-06 21:00

#46: Bonne année 2016 - Quelques commentaires sur le sujet 

 Quelques fautes dont "quand est il" au lieu de "qu'en est il"

 

Je vous pris de m'excuser

 

L'auteur

Ben

#49 Re:

2016-01-07 08:38

#4: Visiteur -  

 Oui je souscrit également totalement à ce commentaire. Je suis du coup parti à l'étranger. Mais force est de constater que de manière générale pour les nouvelles générations le métier de chercheur n'existe plus du au systeme. c'est plutot le métier de manager économique avec effectivement recherche de financements. Avec le coût en temps extremement haut que cela entraine. Plus de place pour la recherche. Encore moins pour le bench. Si il y'avait une application qui mesurerait le temps passé par un chercheur de nos jours sur le bench comparé a il y'a 30 ans on verrait que c'est passé à  la majeur de son temps à pratiquement 0%. Ce sont uniquement les doctorants qui font tenir la baraque. Pour ne pas trouver de job derriere.


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#50

2016-01-07 08:48

Nous ne pouvons pas continuer à passer plus de temps à chercher de l'argent qu'à travailler, dans un système où 92% des projets partent à la poubelle. Si on chiffre en termes d'heures de travail de personnel surqualifié gaspillées en vain, c'est effarant. D'autre part, l'ANR entretient l'emploi précaire et n'est qu'un leurre pour nombre de post-doc qui se retrouvent vite inenmployables (loi Sauvadet) et reculent à cause de ces contrats improbables et morcelés leur véritable entrée dans la vie active. Dans le domaine des SHS, ce n'est pas un cadeau qu'on leur fait là.