ANR : La recherche publique française asphyxiée

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#51

2016-01-07 09:04

le 07/01/2016 -

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#52

2016-01-07 09:08

J'ai été opérée d'un glyome de haut grade le 24/10/2014 et sans la recherche je ne serais déjà plus là.

Nous avons besoin des chercheurs et de moyens financiers pour qu'ils puissent continuer leurs travaux dans les meilleures conditions.

Tous nos meilleurs chercheurs partent à l'étranger parce qu'en France rien n'est fait pour  faciliter leurs recherches.

En France beaucoup trop d'administratif, leur travail ne doit pas être celui de " rechercher " comment financer leurs travaux mais de se concentrer  sur la recherche elle-même, que deviendront nous sans eux ?????


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#53

2016-01-07 10:31

En tant qu'ancien chercheur(DR1) du CNRS, je constate que la recherche fondamentale n'est plus la priorité de nos gouvernants qui s'appuient sur les avis de scientifiques qu'ils ont convaincu d'adhérer à ce système de sélection ou priment les intérêts financiers et non la qualité du raisonnement scientifique. Pourtant de nombreux chercheurs français sont reconnus à l'étranger ou ils s'expatrient pour échapper à la galère de trouver de l'argent. La France grille un de ses meilleurs atouts pour sortir de la crise.

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#54

2016-01-07 10:35

Le système ANR a également créé une situation ou nous dévoilons nos projets de recherche qui sont évalués par des pairs étrangers (plus de 8000 projets déposés en 2015). Le fait que le financement soit si faible et aléatoire fait que nous exposons nos idées sans pouvoir ensuite les réaliser. Combien de collègues m'ont rapporté le fait que des projets refusés pluseurs fois à l'ANR ont été publiés quelques années plus tard par des compétiteurs.


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#55

2016-01-07 10:37

Il y a quelques minutes, ce 7 janvier 2016.

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#56 yaqua

2016-01-07 13:34

Le problème principal de l'ANR n'est pas son mode de fonctionnement et de sélection qui est similaire à bon nombre de d'institutions à l'étranger. Il s'agit principalement d'un manque de moyens financiers résultant d'une absence de courage ou de vision politique quant au soutient de la recherche.

 

 


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#57

2016-01-07 14:09

Le 7 janvier 2015

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#58

2016-01-07 15:25

le 07 janvier 2016

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#59

2016-01-07 16:03

J'ai signé le 7 janvier 2016.

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#60

2016-01-07 17:35

Oui, nous sommes évalués et évaluons en permanence (rapports individuels et collectifs, proposals, articles…) parce qu’on ne nous fait plus confiance (« les chercheurs qui trouvent on en cherche »). Même entre nous c’est la défiance puisqu’on invoque le copinage à tour de bras en cas de succès à un concours ou à un appel d’offre. La société pense de plus en plus fort que nous ne servons à rien voire sommes les serviteurs des grandes méchantes compagnies. Pendant ce temps, les pseudosciences et les experts de tout et de n’importe quoi prospèrent et façonnent les opinions alors qu’on ne voit quasiment plus de vrais scientifiques s’exprimer dans les médias. Comment attendre alors des politiques qu’ils percutent ? Leur obsession de l’innovation n’est-elle pas un signe de cette fracture ? C’est bien de revendiquer mais si nous ne parvenons pas à faire aimer la science à nos concitoyens à nouveau, ce sera foutu dans peu de générations.

De notre côté, prenons le temps de communiquer avec nos concitoyens. Nous devons entre autres faire comprendre aux entrepreneurs que les docteurs que nous formons sont une richesse. Leur seule issue ne sera donc plus le monde académique ou l'exil et l’appel d’air qui en résultera aura des effets bénéfiques pour tout le monde: plus de thèses et plus de science d'un côté et plus d'entreprises créatives de l'autre.

De leur côté, réclamons une évaluation une fois tous les 5 ans, de type HCERES mais en mieux c’est-à-dire en moins superficiel, en moins bidon, et dont le but serait de valider ou d’invalider les projets d’équipe. Une équipe « valide » aurait alors un financement décent garanti pour son quinquennat suivant. L’ANR devrait alors être cantonnée au cofinancement des équipes, ou plutôt au financement de collaborations avec d’autres équipes. Le fait qu’il faille absolument collaborer pour avoir un financement est –comment dire- inepte. Réclamer plus de postes académiques est bien mais il faudrait déjà que ceux ayant un poste puissent travailler normalement, c’est-à-dire consacrer 90% de leur temps à faire de la science et pas à se faire évaluer ou à évaluer. Rajouter encore plus de monde là-dedans ne ferait qu’empirer les choses et les rendre encore plus inextricables. Après, si on arrive à rendre notre dispositif de recherche plus efficace on pourra toujours réclamer plus de % du PIB et réclamer plus de postes, parce que la confiance serait rétablie. D’ailleurs, si on avait ne serait-ce que 50% de notre temps à consacrer à la science, on exploiterait peut-être moins la précarité, vu qu’on ferait les manipes nous-mêmes.


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#61

2016-01-07 22:45

Janvier 2016

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#62 La voix des dauphins

2016-01-07 23:03

« On pourrait mettre en place une agence dotée annuellement de trente millions de dollars. Les chercheurs ayant besoin d’argent pourraient y faire des demandes, en se montrant convaincants. Comptons pour examiner les dossiers dix comités, chacun composé d’une douzaine de chercheurs. Prenons les chercheurs les plus actifs et nommons-les membres de ces comités… Premièrement, les meilleurs chercheurs seraient soustraits à leurs laboratoires et occupés à l’évaluation des dossiers. Deuxièmement, les chercheurs cherchant de l’argent se concentreraient sur des questions jugées prometteuses, et sur lesquelles ils seraient à peu près sûrs de pouvoir publier rapidement. Les premières années, il y aurait certainement une augmentation notable de la production scientifique ; mais à force de rechercher les choses évidentes, bientôt la science se tarirait… Il y aurait des modes, et ceux qui les suivraient auraient les crédits. Ceux qui ne les suivraient pas n’en auraient pas, et apprendraient rapidement à suivre les modes à leur tour. »

Léo Szilàrd, The Voice of the Dolphins, Simon et Schuster, 1961.


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#63

2016-01-08 08:15

Je trouve regrettable d'apprendre que depuis dix ans les mathématiques pures, et en particulier les branches des mathématiques fondamentales de celles-ci, telles que la géométrie algébrique, ne soient pas soutenues par l'ANR. Faut-il rappeler combien de domaines des mathématiques, y compris la géométrie algébrique, considérés "inutiles" pendant des années, parfois des siècles, se sont avérés être sources d'innombrables applications par la suite ? Il me semble que cette attitude révèle une ignorance de l'histoire des mathématiques, l'histoire des sciences en générale; je me demande comment de tels universitaires censés s'occuper de développer la recherche soient appelés à de tels postes de haute responsabilité. Il me semblerait judicieux que à de tels postes soient appelés des chercheurs capables non seulement d'avoir de vues sur le court terme mais aussi sur le long terme. N'est-ce pas ?
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#64 Pourquoi le personnel INSERM ne signe pas?

2016-01-08 10:31

Bonjour,

 

Est ce que quelqu'un a remarqué que parmi les signataires, il y avait beaucoup de gens de l'INRA ou des universités alors que le CNRS et surtout l'INSERM étaient quasiment absents? Regardez dans vos villes respectives.

Ils ne sont peut être pas au courant de la pétition qui circule. Ils ont peut être peur des conséquences vis-à-vis de leur hiérarchie et de leur prochaine évaluation (cela expliquerait les signataires anonymes) ou bien ils n'ont pas à se plaindre de l'ANR car ils sont bien dotés. Est ce que l'INRA se sentirait lésé par l'ANR ou est ce que le personnel peut parlé plus librement?

 

Je regrette également qu'il n'y ait pas de signataires de la plus grosse institution en terme de recherche médicale en France. Je veux parler des CHU dont certains sont officiellement classés comme structure d'excellence (voir IHU et DHU). Eux ont aussi sont concernés car il était question que les PHRC soient gérés par l'ANR. Gabegie garantie! C'est cependant à confirmer.


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#65 Re: Pourquoi le personnel INSERM ne signe pas?

2016-01-08 13:14

#64: Visiteur - Pourquoi le personnel INSERM ne signe pas? 

 Il est vrai que le retrait surprise de l'ANR de l'appel à projets ERACAPS a été un coup de massue pour pas mal de collègues de l'INRA... Les chercheurs de l'INRA s'étaient également très fortement mobilisés contre la mise en place de la PES...

maçon

#66 Re: Le financement piloté par l'actualité !

2016-01-08 13:48

#8: - Le financement piloté par l'actualité !  

On peut aussi cacher d'éventuels conflits d'intérêts derrière une "année internationale des legumineuses" !

SL

#67 Re: Re:

2016-01-08 13:51

#10: visiteur - Re:  

 Tout à fait d'accord, avec 8% de chances d'être financé, c'est 92% de chances que votre compétiteur ait les mains libres pour s'inspirer d evotre projet avant vous.

dudon

#68

2016-01-08 15:47

Dans de telle conditions de compétition, les évaluateurs tirent la couverture sur leur domaines, c'est notoire.  Ainsi seulement la recherche "mainstream" est financée. Ceux qui veulent faire autre chose doivent le faire en marge, en se sentant exclus. 


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#69 Re: Re: Le financement piloté par l'actualité !

2016-01-09 14:15

#66: maçon - Re: Le financement piloté par l'actualité !  

maçon, bravo pour le courage de ce commentaire anonyme, et aussi pour le jeu de mot de haut niveau


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#70

2016-01-10 22:35

le10-01-16

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#71

2016-01-11 08:20

11 janvier 2016

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#72

2016-01-11 08:32

11/01/2016

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#73

2016-01-11 14:48

la notion de taux de succès moyen à l'ANR (de l'ordre de 10% donc) cache une grande disparité et des taux encore bien plus faibles pour certaines thématiques scientifiques. Dans certains cas il est très largement inférieur à 10%, approchant les 2-3 % pour certains instituts du CNRS.
Or ce n'est pas la qualité des équipes proposantes et de leurs projets qui est en cause : les même ont des taux de succès très supérieurs à l'ERC.
On assiste bien à un assèchement du financement de la recherche fondamentale par l'état français. Du financement direct en tous cas, la France étant un contributeur net du budget Européen de la recherche. La raison du désengagement de l'état français dans l'ANR est sans doute là: l'état considère que les chercheurs français n'ont qu'à aller chercher leur argent au guichet Européen. Le ministère a même calculé que le "déficit" de retour dans les équipes françaises de sa contribution au budget Européen de la recherche est supérieur au budget de l'ANR. CQFD...
Cet état d'esprit (que l'on pourrait résumer par cette formule désormais célèbre : "I want my money back") n'est pas sans conséquences graves sur la recherche en France:
- est-il anormal que la France soit contributeur net au budget Européen ? dans le domaine de la recherche comme ailleurs ?
- est-il normal que les chercheurs français patissent de cette nécessité de solidarité et de développement à l'intérieur de l'Europe
- si les chercheurs français doivent aller chercher 100% de leur financement à l'Europe, alors à quoi sert de définir une politique de recherche au niveau français ? à quoi servent les grands établissement de recherche ? à quoi sert le ministère de la recherche ?
- Obtenir et gérer des crédits de recherches Européens exige une administration robuste, rapide et performante, dont bien peu disposent; le recrutement d'agents administratifs est donc la première conséquence de la nécessité d'aller gagner des projets Européens.... cool....
Archibald

#74

2016-01-12 18:16

J'ai signé, mais je crains malheureusement que nous ne soyions plus au stade des pétitions massives, systématiquement ignorées depuis des années, tout comme les manifestations, les grèves et même les déclarations de nos grands scientifiques.

La situation est bien pire qu'à l'époque de la démission de nos DUs il y a plus de dix ans, qui avait entraîné le mouvement Sauvons la Recherche. Et qu'en est-il sorti ? Toujours plus de tracasseries et de jargon délirant, moins d'argent, plus de précarité.

Chaque communauté scientifique se "réveille" épisodiquement lorsqu'elle se sent spécifiquement menacée : aujourd'hui c'est l'INRA. Il suffit de quelques beaux discours ("d'excellence") et saupoudrages budgétaires au bon moment pour que nous retournions sagement à nos labos et à nos projets, si mal financés soient-ils. Nos réactions sont essentiellement corporatistes et à courte vue, désorganisées.

Quand reconnaîtrons nous que nous sommes dans le même mouvement mortifère que le reste de la société, prise au piège de son mirage néo-libéral ? Quand serons nous solidaires de toutes les autres victimes de cette politique, jeunes, chomeurs, employés, agriculteurs, retraités... ? Quand nous attaquerons nous aux vraies causes de nos problèmes, à savoir la concentration et l'opacité des puissances financières qui saccagent nos démocraties ? Attendons nous que le Front National arrive au pouvoir ? Que la planète soit à feu et à sang ?

Pour ma part, tant qu'à faire quelque chose, j'ai plutôt envie de rejoindre ces gens là, qui gênent au moins un peu les bétonneurs, même s'il leur arrive de faucher par mégarde quelques OGMs de l'INRA :

http://zad.nadir.org/ 

 

narek

#75

2016-01-14 09:46

Financement par ANR a couté très-très cher à notre équipe de recherche. Leader dans le domaine de la fabrication et de la caractérisation du silicène, nous nous somme fait doubler par d’autres équipes, à cause de manque de financement, notamment par rejet du projet silicène pendant 4 années consécutives par le comité d’évaluation d’ANR. Ces 2 dernières années nous ne déposons plus de projets. Regardez le nombre de citation avec le mot clée "silicene" pour évaluer la perte que cela présante.