Non à une structure moderne près du site de Djemila ou au-dessus

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Visiteur

#51

2012-02-23 19:24

J'espère que ma signature contribuera à sensibiliser les responsables de ce projet destructeur de ce patrimoine particulier de manière à le préserver.

Réponses

Philippe MESNARD
L'auteur de cette pétition

#52 Re:

2012-02-23 22:55:49

#51: -

Mercà tous et à toutes nous comptons sur vous pour diffuser auprès de vose réseaux. voici un bilan immédiat après une semaine d'action.

 

Il y a une semaine était lancée une pétition pour  obtenir des garanties des organisateurs institutionnels du Festival de Musique de Djemila qu’aucune construction, qu’elle soit temporaire ou permanente,  ne se grefferait dans l’enceinte du périmètre protégé du site archéologique de Cuicul. Dans l’émission carnets d’Algérie les déclarations du directeur de l'Office de Gestion et d’Exploitation des Biens Culturels Protégés furent assez vagues. Elles confirmaient l’option du Ministère d’en finir avec la tenue du festival sur l’esplanade des Sévères et de le déplacer pour la saison 2012 sur un terrain vague situé à 80 m des premiers vestiges, en périmètre protégé, sur lequel aucun sondage n’a permis pour l’instant de préciser l’existence de vestiges anciens.

Au cours de l’interview, il n’a pas été indiqué que les « structures légères et démontables » nécessiteraient ou pas des fondations en durs ce qui aurait pu être le cas.  De plus cette solution a été présentée comme temporaire pour l’édition de 2012 et le spectre de la construction d’un théâtre n’a pas été clairement éliminé.

Nous attendions ces précisions d’autant que l’archéologue reconnue qu’est Nacéra Benseddik, à l’origine de nombreuses initiatives salutaires que nous suivons depuis longtemps, visant à dénoncer des atteintes au patrimoine, au départ invitée dans ce débat a été décommandée d'office (liberté d'expression et débat démocratique oblige) ce qui faisait craindre le pire.

Interrogé par mes soins sur la question de la construction d’un théâtre de plein air  à Tiddis le même directeur m’a répondu qu’il n’y avait pas de projet à Tiddis.

Si l’on compte qu’il aura fallu sept ans pour prendre enfin une décision d’éloignement salutaire alors que les risques étaient connus nous considérons que c’est avec une très grande légèreté que la question des risques attenants au déroulement d’un festival en zone archéologique a été traitée jusqu'à présent, que c’est notre droit le plus absolu de le dire, de le faire savoir et de réunir celles et ceux qui partagent notre opinion qui est de repenser sérieusement cette question(1).

Rien ne  concourre pour l’instant à rassurer la majorité des signataires car bien des garanties ne sont pas réunies. Aucune structure sanitaire digne de ce nom permettant de faire face à un afflux de plusieurs milliers de personnes n’était prévue l’année dernière. On nous assure que les mêmes forces de l’ordre (augmentée des patriotes et gardes communaux comme l’an dernier ?) qui n’ont rien pu empêcher l’année dernière, vont se montrer cette fois plus efficace derrière un cordon de sécurité. Beaucoup de vœux pieux.

Nous continuons à penser que ce prestigieux Festival attendu et réputé et qui marque annuellement un temps fort de la vie de la région devrait se tenir en dehors du périmètre protégé. Il s’agit ici de l’application d’une notion raisonnable de « principe de précaution » visant à ne plus faire courir le moindre risque à ce site unique déjà éprouvé les années précédentes et dont le potentiel touristique est considérable. Notre suggestion s’inscrit aussi dans le cadre d’un développement durable. Il existe certainement sur la commune un  terrain libre qui pourrait être aménagé. L’idée de la création d’un stade de plein air utilisable toute l’année pour la jeunesse de Djemila à été avancée, nous espérons qu’elle fera son chemin. L’édition de 2012 s’approche et si la solution temporaire de substitution qui va être mise en place présente des risques nous sommes optimistes pour qu’une autre solution soit trouvée. C’est à l’État d’être force de proposition pour l’avenir de Djemila-Cuicul sur le long terme, face aux doutes que notre mouvement pose. Mouvement qui petit à petit commence à regrouper des  signataires de plus en plus nombreux. Il nous semble que sur ce sujet récurrent, compte tenu de la multiplication des festivals (je citerai celui de Guelma par exemple) une cellule de consultation dotée de moyens d’actions, libre et indépendante, regroupant des spécialistes algériens, maghrébins et internationaux devrait voir le jour au plus vite pour compléter et renforcer les structures existantes.

(1° ceux qui s’intéressent à la question des préventions des risques iront consulter avec profit les conclusions faites au sujet des dommages causées sur les maçonneries antiques par les échafaudages à Baalbek : Protecting Baalbek Integrity).

Louhal Nourreddine, auteur de : "Chroniques algéroises La Casbah" publié à ANEP

#81 Re: Halte à la malédiction!

2012-03-17 15:19:32

#51: -

Bab-Edjedid: «Dar Essoltane» est en péril

Le palais de souveraineté nationale du dernier Beylik d’El-Djazaïr nous file entre les doigts

Il a fallu l’éboulement d’un rempart de l’admirable résidence de «Dar Essoltane», pour sonner l’hallali à l’encontre d’un péril récurrent qui pouvait être endigué à temps. En effet, «gérer, c’est prévoir» et la conduite d’un chantier de la dimension de la Citadelle d’Alger n’est pas une sinécure. Loin s’en faut. L’œuvre digne de durer dans le temps, requiert de l’attention et de l’esprit d’initiative. Pour l’exemple, et aussi simple que cela puisse paraître, l’architecte-restaurateur Yacine Ouagueni a commencé, à son installation en l’an 2005  à la tête du Comité de Pilotage de la restauration de La Casbah, par l’expulsion de pigeons, dont la fiente menaçait l’ossature même de la sublime résidence.

 

Ce qui devait arriver, arriva. Au petit matin d’un funeste…«lundi» isolé de son inséparable ...«soleil». Et depuis, il n’y a qu’«un peu de soleil dans l’eau froide» (1) qui languit au lieu-dit Souaredj, à la faveur des mares aux canards que nous ont légués les dernières pluies. En effet, dans cet écrin de nature où il n’y a de place qu’au recueillement et à la rêverie, il y eut l’«inévitable» éboulement d’une vingtaine de mètres carrés qui s’est détaché en…«désordre» et d’imprévisible façon d’un pan de l’enceinte de «Dar Eddey Hussein» (La citadelle d'Alger). Pour ainsi dire, l’éboulis a créé dans son sillage, une fissure, dont La citadelle d’«El-Djazaïr El Mahroussa» (Alger la bien gardée) se serait bien passée. Donc, que l’on vient d’El-Biar vers la…«houma» (quartier) de Bab-Edjedid, l’angoissant sinistre est visible du côté droite des remparts de la citadelle d’Alger, d’où l’on a l’idyllique panorama du lieu-dit Souaredj. Ici, et avant de s’y engouffrer dans le premier tunnel de la porte du Sahel, nul ne peut passer à côté de l’horrible craquelure, sans qu’il en ressent un…«frisson» d’horreur à l’idée d’assister impuissant à la disparition de la résidence de souveraineté de l’ultime beylik d’El-Djazaïr d’avant le choc colonial de 1830.

Attention chute de pierres

Etabli dans le tronçon de l’avenue baptisée au nom du chahid Taleb Abderrahmane, soit au cœur même de la zone dite protégé de l’antique médina d’Alger, l’affaissement de la «Batterie 04» n’a occasionné aucune perte humaine, a-t-on su auprès de l'office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogebc - ex-Agence nationale de l’archéologie).

Ci-gît le jardin d’hiver et le parc d’autruches

Renseignement pris, le bosquet d’arbres d’eucalyptus ensemencé depuis la nuit des temps au pied des fortifications de la Citadelle d’Alger, aurait hâté l'«avalanche» de pierres de…«toub» (sic): «En 2010, une requête a été expédiée au siège de la Direction générale des forêts dans le but d'abattre les arbres centenaires limitrophes au rempart de la citadelle et dont les racines ont causé avec le temps des préjudices aux fondations de cet ouvrage du XVIe siècle», a-t-on appris de l’Ogebc (resic). C’est dire que le fortin allait de mal en pis, puisqu’au danger d’une végétation menaçante, il faudrait donc y greffer également l’ininterrompu vrombissement d’un trafic démentiel qui a pris part à la fragilisation des fondations, notamment sur le segment routier qui jouxte l’œuvre d’art, digne de durer dans le temps. Mais d’une part, et quand bien même l’argument s’avère ahurissant, force est d’admettre que rien ne serait arrivé, si l’on s’était pris à temps pour y stopper l’inexorable avancée des racines des arbres qui a mis à mal les assises du fortin et de surseoir à tout mouvement de la circulation routière tout près de l’axe de la résidence du dernier Dey d’Alger et des Bey d’Oran, de Constantine et du Titteri. Qu’on se le dise!

«Souaredj» la bulle verte de La Casbah subira-t-elle le sort du «Retour de la chasse» ?

Donc, à l’heure où l’on n’a de cesse d’évoquer l’arbre et ses bienfaits, faut-il pour autant scier ce boqueteau de «kalitous» où des générations d’oiseleurs ont posé, qui, une boule de glue, qui, une «fekha» (piège) afin de séduire «meqnine ezzine» ? Trop facile çà ! Suis-je tenté de dire, étant donné que le bois de poche de Souaredj est à La Casbah, ce qui était autrefois la forêt de «Retour de la chasse»à El-Biar, avant qu’elle ne soit honteusement tronçonnée et morcelée. Au demeurant, le Casbadji ne peut qu’adhérer à l’initiative de l’Ogebc d’interdire l’accès aux automobilistes sur l’avenue Taleb-Abderrahmane et de restituer ce tronçon au domaine de… Dar Essoltane». Or, et à l’occasion, la municipalité de La Casbah se doit d’accéder à la demande de l’Ogebc et le plus tôt serait le mieux. Effectivement, ce n’est que justice d’autant que le tronçon a été creusé en l’an 1842 dans le jardin d’hiver et d’autruches à l’aide du pic destructeur du génie militaire du corps expéditionnaire de l’armée d’Afrique, conduit alors par l’infâme De Bourmont.

L’armurerie du «Bach Tobdji» est close

Pour l’histoire, la muraille d’une hauteur de treize mètre et sur laquelle veillaient les «Bach Tobdji» (Les canonniers) et leur artillerie, n’est pas à sa première avarie. Loin s’en faut ! Et le laboratoire chargé du génie sismique en a fait l’amer constat.

La restauration dans l’urgence, c’est ce qui se fait de nos jours

Quoi qu’il en soit, l’épisode fâcheux d’un lundi qui fera sans doute date dans les annales,  a abouti à la prompte fermeture de l’avenue Taleb-Abderrahmane et à dépêcher sur le site, deux entreprises expertes dans la restauration des sites et des monuments. Pour conclure, l’on ne se hâte que dans l’urgence de colmater des brèches, au lieu qu’il soit décidé d’une restauration menée contre la…«montre». Car, face à la léthargie des hommes, le temps suit son cours et son œuvre d’affaiblir davantage une…«vieillerie» à laquelle il est prêté peu d’attention. Et c’est le cas !

Louhal Nourreddine

(1)   Titre emprunté à Françoise Sagan

In Le Citoyen d’Alger du 15 mars.