Soutien aux étudiants de l’ENSNP


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/ #24 commentaire d'un ancien prof d'agronomie et géologie

2012-11-03 23:12

- Je ne lis rien, toujours rien, qui explique clairement l'abandon du titre d'ingénieur. Que ce soit difficile à construire, à répondre à la CTI, que la demande nous oblige quelque peu, oui, oui et oui. Mais, les années de réflexion ont montré que la CTI devait aussi bouger les curseurs en matière de définition du titre... Si les titres c'est la défense des grands corps de l'Etat, alors oui on comprend, sinon, définir ce qu'est l'ingénierie paysagère a un vrai sens !

- Je ne comprends pas bien, non plus, que la CTI ayant proposé deux ans de plus au printemps dernier, nous ayons refusé cette option. Pourrions nous avoir des explications là-dessus ? Ce temps aurait bien permis de prendre du recul sur les suites, avancer sur le DE ET sur le titre, et comparer ensuite les deux , sereinement...

(...)

- Le titre d'ingénieur, ajouté à celui de paysagiste, renforce bien au contraire cette vision à parité avec les autres ingénieurs..... et donc professionnellement au même niveau de responsabilité et de reconnaissance.

- Petite illustration récréative.. Nous sommes en France quelques centaines de Conseiller de Développement Local Agricole et Rural, (CDLAR) diplôme d'Etat valant grade de DEA (voire plus dans les grilles : bac +6, en VAE). Vous connaissez ? NON ! Alors qu'ingénieur agro, tout le monde connait (VAE : bac +5). Hors du monde agricole (et encore), mon truc n'a aucune valeur, même commerciale, hélas !

- Le diplôme d'Etat, aussi bon soit-il, là n'est pas la question, ne sera reconnu qu'à l'interne du petit monde "paysagiste", le titre d'ingénieur permet une reconnaissance dans tous les domaines de l'aménagement. La liste des fonctions tenues par les potes âgés devrait nous faire réfléchir plus savamment sur l'évolution et la présence dans maints secteurs d'activités. A défaut de cela, des "aménageurs paysagistes", ingénieur, il va sans dire vont apparaitre dans ces lieux inoccupés... Je ne vois pas une Chambre d'Agriculture embaucher un DE, par exemple, qui ne figure pas dans les grilles de reconnaissance . Elle préfèrera un ingénieur, même incertain. Je vous accorde que c'est un peu con... mais c'est comme ça ! J'ai fait partie de commissions de recrutement : un diplômé de ceci ou cela ne répond qu'à la question posée... un ingénieur est censé avoir réponse à tout ! Idem dans la fonction publique. Il conviendrait de tirer la leçon de ce que sont nos anciens devenus. Polytech à Tours a bien développé cette chose.Offrons les mêmes possibilités à nos étudiants : ouvrons leur un maximum de portes. C'est tout ! Et c'est beaucoup !

- Je lis bien que Monsieur SAUPIN (maintenant en charge de la réforme du DE) "ne veut pas de formation tubulaire en 5 ans", c'est pourtant la spécifié pédagogique de notre école que nous voulons tous défendre... Il "doit amener le débat dans une réunion interministérielle". Quelle garantit de résultat? Donc aucune garantie de formation en 5 ans malgré tout ce qu'on dit ! Surtout si Bordeaux et les autres la veulent aussi. Normal ! Une dérive inacceptable pour l'Etat, évidemment !
On a un plan B ? Non, puisqu'on a décidé que c'était le DE et rien d'autre, sans savoir !
Au final on aura des DE en trois ans avec des prépa en tous genres à l'entrée... parce que c'est ce que veut l'Etat ! Il n'y a pas de petites économies. L'Université, dans bien des sections, s'est écroulée de cette volonté de "restructuration", de "rentabilité du service public"... Je ne vous parle pas des amphis de plusieurs centaines, des absences de sorties, des contrôles continus sans retour. Je souhaite vraiment me tromper....! (...) Heureusement qu'il y a des résistances.

En conclusion on travaille sur un leurre qui ne possède aucune garantie d'existence future, une construction managée par le(s) ministère(s). Par ailleurs, il est inacceptable sur la forme, que les critiques les plus vives contre les étudiants (certains les disent tous manipulés, alors que ce sont eux qui se démènent le plus pour avoir des informations) qui s'interrogent à bon escient, soient exprimées par des "nantis" qui peuvent se passer effectivement d'un titre et ne regardent que par rapport au fonctionnement dans leurs agences. C'est quand même leur avenir et non le nôtre qui est en jeu. Qu'ils remettent en perspective 2012 leur propre cursus, changerait sans doute leur regard. Et mesurer que l'environnement social a changé, lui aussi !
Il est donc urgent de remettre à plat les deux pistes (qui ne sont sans doute pas en concurrence) de les rapprocher au mieux, de proposer à la CTI une relecture de leurs demandes et ne pas leur adresser une fin de non suivi... se préparer une possibilité de plan B, s'il s'avérait que le Plan A était effectivement un leurre... Ne serait-ce que par sécurité pour nos étudiants : l'enjeu est bien le leur ! Personne ne peut prétendre que si il y a parité avec Versailles, nos étudiants seront attirés par La Loire car elle est "Patrimoine de l'UNESCO"... Même les intervenants pédagogiques !

Je n'arrive donc toujours pas à comprendre cette décision malthusienne ! A qui profite cette réduction d'ambition ? Cette négation d'un titre que nous possédons? Pour ceux qui n'en veulent pas... ils pourront toujours le passer sous silence et faire sans ! Mais pour tous les autres, les beaucoup plus nombreux...
Je ne comprends pas !