soutien aux salarié(e)s de Lejaby à Yssingeaux


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2012-01-31 00:56

http://quoi.info/actualite-politique/2012/01/30/pourquoi-lejaby-est-devenu-un-symbole-de-la-desindustrialisation-1121167/

Pourquoi Lejaby est un symbole de la désindustrialisation ?

http://d.static.quoi.info/wp-content/thumbnails/uploads/2012/01/lejaby-ouvrieres...

Toute la classe politique se mobilise autour des salariées de l'usine de lingerie Lejaby à Yssingeaux en Haute-Loire. Un cas d'école sur la désindustrialisation de la France.

Il y a une dizaine d'années, encore, l'entreprise Lejaby était considérée comme un des fleurons de la lingerie française. 900 salariés travaillaient pour cette société fondée en 1930. 70 % de la production était réalisée en France.

Depuis le 18 janvier 2012, Lejaby appartient à l'un de ses anciens sous-traitants, le groupe Isalys, installé à Sfax en Tunisie. Pays où le nouveau propriétaire entend bien rapatrier ce qui reste de production fabriquée en France - un peu moins de 10 %.

Sur les 450 salariés, seuls 195 sont assurés de conserver leur emploi. Les autres recevront leurs lettres de licenciement dans les semaines qui viennent. Parmi ceux-ci, les 93 ouvriers - dont 90 femmes -de l’usine d’assemblage d’Yssingeaux (Haute-Loire) qui ferme ses portes.

Entrées pour la plupart il y a 30 ans chez Lejaby, payées au SMIC, ces femmes n'ont aucun espoir de retrouver un emploi.

Particulièrement mobilisées, elles ont alerté l'ensemble des responsables politiques. Arnaud Montebourg s'est rendu sur place pour les assurer de son soutien. Mandaté par François Hollande, il avait emmené avec lui Assya Hiridjee, co-fondatrice de Princesse Tam Tam, marque de lingerie bien connue, qui souhaite développer une nouvelle ligne en France.

Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et surtout maire du Puy-en-Velay, la préfecture de la Haute-Loire, cherche également des repreneurs pour l'usine promise à la fermeture. Neuf candidats potentiels auraient été identifiés à ce jour.

Dimanche soir, le président de la République est à son tour monté au créneau :"Je ne laisserai pas tomber les gens de Lejaby", a-t-il affirmé lors de son intervention télévisée."J'espère que dans quelques jours on aura trouvé la solution" a ajouté le chef de l’État.

Si Lejaby mobilise tant la classe politique, c'est parce que l'entreprise est devenue un cas d'école de la désindustrialisation. Trois rachats successifs en à peine dix ans auront suffi à délocaliser l'ensemble de la production de ce symbole du savoir-faire français.

Longtemps restée entre les mains de la famille des fondateurs, Lejaby est devenue, en 2002, propriété du groupe américain Wanarco.

L'entreprise se sépare alors de 250 salariés et ferme quatre de ses centres de production. La production se délocalise progressivement vers la Tunisie.

En 2008, la marque est rachetée par l'Autrichien Palmers. Nouvelle réduction d'effectifs de 193 personnes. Trois autres sites sont fermés. Cette fois, c'est 93 % de la production qui est délocalisée en Tunisie.

Appétit exagéré des actionnaires, gestion à courte vue, concurrence : le chiffre d'affaires de l'entreprise chute de 70 millions en 2007 à moins de 40 millions d'euros en 2010.

L'entreprise est finalement mise en liquidation judiciaire le 22 décembre 2011.

Le 18 janvier de cette année, Lejaby est racheté pour un euro symbolique par le repreneur tunisien Isalys, associé à Alain Prost (aucune parenté avec le champion de F1), un ancien dirigeant de La Perla, marque leader de lingerie. Plus aucun soutien-gorge, plus aucune culotte ne seront désormais fabriqués en France...