Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)


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2013-11-24 17:50

M. le Ministre, vous semblez n'avoir pas mis les pieds en prépa depuis bien longtemps (si toutefois cela vous est déjà arrivé) ou être pour le moins mal renseigné au sujet de nos étudiants, vous qui parlez sur votre blog de "parcage des CPGE dans les lycées", d'"appauvrissement durable des sensibilités", d'"infantilisation", de "traumatismes psychologiques". Peut-être écoutez-vous trop les Marie Desplechin et consort, qui assènent des tombereaux de contre-vérités à ce sujet, et sans doute pas assez les premiers concernés, à savoir les étudiants que nous nous efforçons de former du mieux que nous pouvons. Avez-vous songé un instant que ce que vous vous apprêtez à mettre en place entraînerait tout le contraire de ce que vous affichez dans les médias ? Vous qui parlez d'égalité des chances, réalisez-vous que votre politique de nivellement pas le bas (dont vous n'avez pas seul la responsabilité depuis 30 ans, mais que vous poursuivez avec autant de mauvaise foi que ceux qui vous ont précédés de quelque bord politique qu'ils soient) mettra à terme fin à plus d'un siècle d'école républicaine, au profit d'officines privées que seuls les plus riches pourront se payer pour bénéficier d'un enseignement de qualité ? Mais que je suis naïf, vous le savez très bien ! Vous vous en moquez certainement, vos enfants à vous ne connaîtront pas cette école au rabais. Mais en tant que ministre, vous avez très certainement de la hauteur de vue : si nous parlions des futurs ingénieurs de notre pays, ceux qui seront formés dans quelques années, une fois que vous aurez mis à bas un système qui fait ses preuves encore aujourd'hui ?
La destruction progressive de l'école publique, depuis le primaire (quelle proportion d'élèves ne savent pas lire ou compter à leur entrée au collège, en comparaison aux années 80 ?) jusqu'au bac (la dernière réforme de la filière S n'apporte-t-elle pas la preuve que la France a renoncé à former des scientifiques ?) atteint aujourd'hui un seuil critique. Aurez-vous le courage de dresser contre les experts en marchandisation de l'école qui vous conseillent au nom d'un libéralisme sans limite ? C'est notre indépendance culturelle et technologique qui est en jeu.