Les Rroms ont des droits !

Les Rroms ont des droits, les responsables politiques ont le devoir de le dire.

Nous sommes indignés par les propos tenus dernièrement par M. le porte-parole du gouvernement au sujet de la place des Rroms en France. Nous invitons les citoyens à signer la lettre ouverte à M. le Président de la République (cf. ci-dessous) pour qu’il exige de son gouvernement qu'il s'interdise toute déclaration discriminante, contraire à l'état du droit.

 

Une initiative du collectif antonien « Migrants, changeons notre regard »
Ce collectif a été constitué à l'initiative de : Attac groupe local, La Cimade, CCFD-terre solidaire, LDH section d'Antony, La Vie nouvelle vallée-de- la Bièvre, l'Observatoire citoyen du centre de rétention de Palaiseau, les Amis de l’Avenir, RESF Antony-Bourg-la-Reine.


Avec le soutien de :
Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines rroms (ASEFRR)
Association Solidarité à Villebon avec les familles rroms et roumaines (SAVALFER)
Association Intermèdes Robinson (prix des Droits de l'Homme de la République Française)
Le groupe EELV local d'Antony
Le groupe Amnesty des "Hauts de Bièvre"

Isabelle DELPECH, conseillère municipale FDG d’Antony
Annie-Laure HAGEL, conseillère municipale d’Antony et communautaire des Hauts de Bièvre
François MEUNIER, conseiller municipal d’Antony et communautaire FDG des Hauts de Bièvre
François RIVET, conseiller municipal d’Antony et communautaire des Hauts de Bièvre
Pierre RUFAT, conseiller municipal d’Antony

Premiers signataires :
Janet BORG, astrophysicienne
Corinne BOUCHOUX, sénatrice EELV
Marie José CHOMBART DE LAUWE, résistante déportée, chercheur CNRS retraitée
Eric FASSIN, enseignant-chercheur, sociologue
Renaud LECUYER, directeur de la compagnie de théâtre PERSONA
Laurent OTT, président de l'association Intermèdes Robinson
Dominique PLIHON, universitaire, membre d’Attac.

 

Lettre ouverte au Président de le République mai 2014

Monsieur le Président,

Le 16 avril 2014, sur la chaîne de radio RTL, le porte-parole du gouvernement s’exprimait ainsi à propos des Rroms actuellement sur le territoire français :

«Il faut chercher à les faire retourner d’où ils viennent, en Roumanie ou en Bulgarie, et éviter qu’il y en ait qui reviennent ou qui viennent ».

Nous sommes indignés par ces propos dont la teneur est au demeurant celle des propos tenus par M. le Premier Ministre, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Nous sommes inquiets de l’absence de réaction des responsables politiques à l’égard de ces affirmations lancées comme des évidences.

Nous sommes encore indignés par la note du commissariat de police du 6e arrondissement, révélée deux jours plus tôt par les médias, demandant aux agents de surveiller les familles Rroms afin de les « évincer ». M. le ministre de l’Intérieur a fait supprimer ce dernier mot mais reste l’intention de viser des personnes non pas en fonction de leurs actes mais en raison de leur appartenance à un groupe social dit groupe ethnique.

Ces déclarations faites au plus haut niveau sont d’une gravité extrême : elles ne font qu’attiser la haine et le rejet à l’égard d’un groupe humain, déjà victime du racisme dans son pays d’origine. Elles nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire…

Est-il nécessaire de rappeler les dispositions européennes qui donnent aux Rroms, citoyens de l’Union européenne, le droit d’accès au territoire français et leur ouvrent la possibilité de s’y installer dans le cadre des politiques définies par l’Union européenne ?

Comment dans ces conditions M. le porte-parole du gouvernement peut-il s’adresser au public en lui proposant de tout faire pour que certains citoyens européens ne puissent être présents sur le sol français ?

Nous demandons votre intervention pour que les membres du gouvernement s’opposent à la désignation des Rroms comme boucs émissaires et pour qu’ils renoncent à rassembler les citoyens dans des thématiques de rejet de l’autre.

Nous vous demandons de mettre en œuvre les engagements de la France pour l’inclusion des Rroms qui souhaitent s’installer en France, engagements pour lesquels notre pays pourrait, s’il le demandait, recevoir des fonds de l’Union européenne.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de notre haute considération.