Pour le renvoi de Martineau

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#121 Re: Re: Re: Re:

2016-02-16 03:14

#119: derf - Re: Re: Re:  

Les maisons pour femmes battues ne suffisent pas, elles ne sont pas assez nombreuses et il n'y a pas assez de services d'intervention, il y a rarement de la place et de plus, presque aucunes n'offrent de suivi à l'externe ce qui veut dire que pour avoir un suivi psychologique tu dois être hébergée sur place. Les maisons d'hébergement sont là uniquement en cas de crise mais pour sortir d'une relation abusive, il faut un suivi à long terme. Beaucoup de femmes n'ont plus les moyens d'aller se faire soigner dans le privé, l'argent étant un moyen de controle utilisé par l'homme violent.

Et tu te trompes quand tu penses que ce sont toujours les mêmes femmes qui y retournent. 

Quant aux lois, elles condamnent les violences physiques mais il est très difficile de condamner les violences psychologiques et c'est surtout ce type de violence qui explique le syndrome de la femme battue dont tu parles... 

Les violences physiques sont condamnées par une peine au criminel mais si tu as des enfants avec un(e) ex-conjoint(e) violent(e) (parce que oui, il y a aussi des hommes qui se font battre mais ça Martineau a oublié d'en parler), le civil ne tient pas compte du jugement au criminel dans les droits d'accès. Ce qui veut dire que si ton ex t'a battue, laissée pour morte, tu dois aller avec tes enfants le visiter en prison et quand il sort, si il obtient des droits d'accès sans supervision (il n'y a que 2 maisons de supervisions à Montréal pour les droits d'accès), le juge t'oblige à te déplacer et à revoir ton ex violent, humiliant, maltraitant car c'est soi disant bon pour les enfants. Le savais-tu ça? Penses-tu que c'est aidant comme contexte pour refaire sa vie de devoir cotoyer et partager l'autorité parentale avec ton bourreau?

Ah au fait, saches que les stéréotypes véhiculés par Martineau sont faux et que la plupart du temps, la violence apparait avec par exemple, la naissance d'un enfant car la femme est plus vulnérable et celui qui a une tendance à se laisser aller à la violence conjugale va se révéler dans cette situation et crois moi c'est pas écrit sur leur front qu'ils sont violents, la plupart sont charmants et doux au début... vas lire sur les manipulateurs ce sera plus instructifs que Martineau.

Le syndrome de la femme battue comme tu l'appelles si Martineau voulait tellement le dénoncer, il y avait surement une façon moins humiliante de le faire. Informer le monde au lieu d'y aller avec des stéréotypes dégradants... À ton avis que va penser un homme violent en lisant ce texte? 

Puis pour finir, je reste anonyme car je suis une femme victime de violence et non, je n'y suis jamais retournée, pas une seule fois et ça ne m'arrivera plus jamais! Mais je peux te dire que la loi ne m'a vraiment pas aidée et que je comprends qu'une femme puisse baisser les bras et y retourner... Je maintiens que les lois doivent être revues et condamner lourdement le harcèlement et l'intimidation même quand ils s'exercent au travers de droits sur les enfants. En France, ils l'ont fait et même si ça a été difficile, après avoir formé les différents intervenants de tous les milieux (psy, juge, policier, etc...) la loi et le système reconnaissent la violence psychologique (y compris quand elle est post-conjugale) et les femmes l'utilisent pour se défendre et se protéger.

Au Québec, on parle de tout ça mais la loi ne suit pas.

 

Penses-y...

 

Réponses

derf

#122 Re: Re: Re: Re: Re:

2016-02-16 06:02:43

#121: - Re: Re: Re: Re:  

Je sais tout ça, mais tous ne le savent pas et le texte à Martineau est une manière d'en intéresser quelques un(e)s, c'est un clown, il n'y a pas à se sentir humiliée parce qu'on a eu par le passé le faux pas malheureux dans la vie, surtout en en étant sortie. En une colone il n'aura jamais la prétention de pouvoir donner un portrait entier d'une problématique. Juste le fait de faire parler de la cause et de donner un ou deux arguments est le maximum qu'il peut faire. Le reste c'est au lecteur qui veut voir plus loin de pousser plus loin ses recherches. 

Par exemple je ne dis pas que ce sont toujours les mêmes femmes, je dis qu'une portion significatives des places dans ces centres sont occupées par des femmes qui d'une part revienne pour la Xieme fois du même conjoint violent. Et d'autre aussi, reviennent d'Xiemes fois parce qu'elle ne savent pas faire confiance en des hommes calmes et sans histoires, comme si le dossier criminel de l'éventuel conjoint était un prérequis. (on ne parlera pas des fakeuses qui ne veulent que mettre leur ex dans le trouble par des histoires inventées) au final une bonne proportion, peut-être même la majorité sont des cas de besoin unique et de sortie de crise qui ne sera jamais suivie par une autre.

Mais pour ce qui est de la faiblesse des ressources, si vous êtes un homme au comportement irréprochable mais sans ressources qui se fait expulser de chez lui après un concubinage avec avec une femme violente devant se reloger avec ses enfants ou qui se doit de sortir de la maison avec les enfants après avoir découvert que sa femme maltraitait les enfants (car oui, ça arrive) Ben il n'y en a encore moins de refuges, de ressources et de soutien et eux aussi doivent aller mener les enfants à la prison pour femme et avoir en face la sources de leurs tourments. etc. Mais les hommes en situation de besoin d'aide, ils n'ont rien ou presque rien. Alors les ressources à augmenter elles sont nombreuses mais elles devraient être équitablement réparties selon les besoins des deux sexes.

Pour ce qui est de savoir ce que va penser un homme violent en lisant le texte, il faudrait le demander à quelques'uns d'entre eux, qu'en sais-je moi? Mais je peux me risquer à penser que peut-être que parmis eux il y en a un ou deux qui jusque là se disaient "ben elle revient donc ça veut dire que je n'ai rien fait de mal" et maintenant qu'on leur met en pleine face que la violence extrême amène au syndrome de la femme battue se diraient "ben, si ma femme est rendue là au point à revenir alors ça veut dire qu'il faut que j'aille me faire soigner et qu'elle aussi." J'espère que les parents et amis des victimes et des violents impliqués auront une lumière qui allumerait avec ce texte, ou directement même une des victimes, ou simplement des parents qui en sont encore à éduquer leurs enfants et qui ont juste juste pas encore pensé à aborder ce sujet avec leur enfants. Parfois, les victimes s'ignorent, elles (ou ils) lisent les textes sur le sujet et se disent que ça parle d'autres personnes. ça ne peut pas être eux. Parfois d'avoir un texte un plus ferme, un plus caricatural de la situation et un lien se fait plus facilement. J'aurais du mal à dire que c'est que du négatif ce texte. Autant il en choquera, autant que des gens concernés peuvent en avoir tiré du positif.

Aussi, est-ce que le fait de ne pas être docteur en psychologie criminaliste devrait empêcher les gens normaux d'exprimer des opinions au cas où ces opinions serait comprises de travers par les *&%&* qui ont choisi la voie de la violence? pantoute. La vraie issue est de mieux éduquer nos enfants pour éviter qu'ils reproduisent la violence dans leurs vie et pour qu'ils fassent les choix judicieux de refuser de laisser entrer dans leurs vies des être violent(e)s. Donc par l'exemple donné par des valeurs d'équité.

P.S. anonyme,   félicitation pour ta force, dans l'adversité et la lucidité que tu as.