Les élèves de CPGE soutiennent leurs enseignants.

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owler

#441 ...

2013-12-01 00:05

Il est facile d’accuser les médias d’être mal informés et de ne répondre qu’aux « grossières caricatures » comme pour éluder les critiques pertinentes…

Comment peut-on parler de promouvoir la « volonté de découvrir » quand la charge de travail est si importante qu’elle réduit à néant le temps de découverte (entendu comme aller de façon autonome s’instruire sur un sujet ) ? La prépa exige un investissement personnel total. La vie des élèves est entièrement organisée autour du travail scolaire. L’encadrement est en effet très rapproché. On y subit une discipline de fer. Il n’y a donc aucune autonomie. On peut tout au plus admettre que l’on y apprend à travailler dur, à travailler plus longtemps. Alors oui, on peut parler de « chemin laborieux »… mais de là à dire qu’il mène vers le savoir ! Il y a un pas que je me garderais bien d’effectuer.

La rapidité avec laquelle il faut ingurgiter les connaissances interdit tout esprit critique envers ces dernières. Au contraire, s’il fallait donner un conseil à un bon petit taupin pour réussir sa prépa ; c’est de trouver tous les raccourcis possibles pour arriver aux résultats demandés… sans trop se poser de question. L’important c’est d’ingurgiter, d’avaler goulûment… et de régurgiter le moment venu. C’est boulimique. Alors qu’on ne s’y trompe pas, la prépa n’est pas un espace de découverte mais de formatage des esprits. L’esprit critique devient un obstacle, et le taupin doit s’en débarrasser rapidement, car il ralentit l’acquisition de ce que l’on pourrait nommer des « réflexes conditionnés » de la pensée. Comme idéal de « savoir » à transmettre aux générations futures… il y a mieux.

La prépa mise tout sur l’exigence, la rigueur, l’effort et un encadrement étouffant… qui annihile l’initiative personnelle. Comme système pour asservir les esprits, c’est excellent… bravo ! Une uniformisation des esprits réussie comme en témoigne, ce consensus des élèves sortant de prépas. Ils clament tous en cœur « la prépa ? Des années si riches ». Riches à quel niveau ? C’est bien beau de brailler « savoir, savoir, savoir » puis « plaisir, plaisir, plaisir » dans un petit texte pétitionné louant les vertus en vogue à savoir l’altruisme et le mérite… mais ce discours sonne creux. Quel concept de savoir répand la prépa ? Celui que je viens d’évoquer !

Enfin, cette pétition semble nier complétement une réalité : la souffrance de certains taupins. Vous parlez seulement de « difficultés ». C’est un cruel euphémisme. Vous niez l’élitisme des classes prépas, pourtant un des objectifs (je ne dis pas que c’est le seul) est d’effectuer une sélection intense parmi les « heureux » (si j’ai bien compris le message de votre pétition) taupins en se basant sur le mérite (et non sur les déterminismes sociaux, c’est bien la signification de cette image « une cuiller d’argent dans la bouche », n’est-ce pas ?)... eh bien cela ressemble bien à de l’élitisme. C’est moins une critique qu’une constatation.

Une exception bien française… étonnamment, aucun pays n’est venu nous voler cette si brillante idée.

Vous l'aurez compris la suppression des classes préparatoires est moins une question d'économie que d'éducation.

Réponses

Matt

#448 Re: ...

2013-12-01 09:55:04

#441: owler - ...

La prépa, c'est le dernier bastion des Humanités, la prépa c'est le Lycée, c'est Thélème.

Ici, c'est la question de l'élitisme social qui est niée, l'élitisme existe bel et bien, mais c'est l'élitisme républicain, sur lequel se fonde notre nation.

Aussi, vous dites qu'aucun pays n'est venu a voler cette idée . c'est faux : la Chine est en train de dévelloper un programme de ce genre et les classes prépa existent depuis longtemps en Angleterre - à ceci prés qu'elles sont payantes, et trés chère, et en ce sens élitistes.

bn

#522 Re: ...

2013-12-02 14:46:18

#441: owler - ...

Vous devez sans doute proner la découverte par la communauté, voire l'apprentissage des professeurs par leurs élèves comme l'université a pris le bon pli depuis 1968.

Votre vision est à cents mille lieux de la réalité, et je peux subodorer que vous avez voulu y entrer, et par dépit, faute de savoir vraiment de quoi vous parlez, vous dénigrez.

La vraie chose qui va éclater aux yeux du gouvernement actuel est que 75% des jeunes diplomés déclarent vouloir quitter le territoire. Non par refus du travail, mais las de cette chappe idéologique et bureaucratique qui dicte ce qui est bien et ce qui est mal.

Bravo, continuons dans cette voie.

humaniste

#790 Re: ...

2013-12-06 13:13:30

#441: owler - ... >Si les prépas formataient les esprits, elles ne seraient pas dans le collimateur du gouvernement, puisqu'elles le serviraient en lui fournissant des citoyens travailleurs et sans aucun sens critique. Deuxièmement, ne pas se poser de questions et "régurgiter" n'a jamais fait réussir qui que ce soit en prépa, c'est même le meilleur moyen de se planter à un oral, en laissant paraître à un examinateur la pauvreté de son sens scientifique et critique. Les cours vont vite, c'est éprouvant, oui, mais le taux d'abandon est bien moindre en prépa qu'en fac, et l'ambiance y est beaucoup plus conviviale et solidaire. Enfin, il est triste de constater que pour vous, n'a de valeur que ce qui est suivi par tout le monde. Car sachez que l'"exception française" pourrait s'exporter, notamment en Chine où le concept séduit, et qu'elle est beaucoup appréciée non seulement des étudiants étrangers qui viennent y étudier, mais aussi des recruteurs étrangers, qui accueillent à bras (et à porte-monnaie) ouverts les Français formés dans les CPGE. Cette exception est un de nos atouts, non une tare.

Alors au lieu d'écrire un déplorable et idéologique appel à la haine envers ceux qui réussissent, (ce qui n'a pas lieu d'être soit dit en passant puisqu'il s'agit d'un espace dédié au soutien des professeurs de CPGE, la critique ayant déjà une place offerte suffisante dans l'espace public), vous feriez mieux de vous renseigner autrement qu'en lisant des articles partisans.

Et puisqu'il faut conclure, je dirais que je préfère mille fois un système qui sélectionne par le travail et le mérite qu'un système qui sélectionne par l'argent (ce qui arrivera inévitablement si l'on essaie de supprimer l'"élitisme" actuel; en effet, il serait naïf de croire que la sélection puisse être éradiquée, alors qu'elle est présente partout, et que l'Homme a par nature besoin d'instaurer une forme ou une autre de compétition).