Les élèves de CPGE soutiennent leurs enseignants.

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Marie L.

#402

2013-11-30 13:27

Je suis désolée mais je ne signerai pas cette pétition pour différentes raisons. Tout d'abord, parce que les professeurs de CPGE sont bien mieux payés que les professeurs du secondaire (même ceux de sont qui sont agrégés, qui sont eux même bien mieux payés que les certifiés) et que la diminution prévue ne fera que diminuer cet écart, ce qui ne me semble pas être une mauvaise chose, loin de là. De plus, l'argent économisé sur leurs salaires permettra de donner davantage d'argent aux ZEP qui en ont grand besoin (et même si cela n'améliorera peut-être pas beaucoup leur situation, ce sera toujours mieux que rien).
Mon opinion n'affecte en rien la considération que je porte aux professeurs de CPGE ni à la qualité de leur enseignement, étant moi-même actuellement en classe préparatoire. Cependant je ne peux pas être d'accord avec la description des CPGE donnée pour inciter à signer la pétition. La rivalité en classe préparatoire existe, l'élitisme aussi et de tous les gens que je connais faisant, ou ayant fait une CPGE, rares sont ceux qui viennent d'un milieu pauvre (il y en a, je ne dit pas le contraire, mais la proportion est très faible).
Je peux comprendre que cette baisse ne plaise pas aux enseignants de CPGE (qui a envie de voir baisser son salaire ?) mais je pense qu'elle est nécessaire.
Si je publie ce message c'est pour donner d'autres arguments qui ne sont pas forcément très entendus, surtout sur la page internet d'une pétition contre ce projet, mais si quelqu'un a des contre-arguments à me donner je suis tout à fait prête à les entendre.

Réponses


Visiteur

#404 Re:

2013-11-30 13:50:34

#402: Marie L. -

Ce qui me paraît principalement poser problème dans votre texte, c'est l'adjectif "nécessaire".

D'où vient cette ardente - et subite - nécessité d'amputer la rémunération de plusieurs milliers de fonctionnaires?

Pour le reste, votre réaction repose sur une vision égalitariste : on se situe là sur le plan des opinions et de l'idéologie, et celle-ci n'est ni plus ni moins recevable qu'une autre.

 


Visiteur

#406 Re:

2013-11-30 14:04:07

#402: Marie L. -

Il serait peut-être temps de lire les commentaires précédents, cela fait 393 commentaires que l'on répète que les profs de prépas sont payés en proportion de leur travail, qui est différent de celui au collège ou au lycée. Il y  a des hierarchies dans toutes les professions, pourquoi seule celle des profs pose-t-elle problème ! De plus , ceux qui ont le même niveau de qualification dans l'entreprise par exemple gagne beaucoup plus. Si la réforme concernait toutes les branches les mieux payées, ce serait déjà plus juste. Mais vous pouvez bien constater que ceux qui gagnent le plus (nos chers membres du gouvernement, les grands patrons ou encore les sportifs) ne subissent pas ce genre de réforme...

visiteur

#409 Re:

2013-11-30 14:30:33

#402: Marie L. -

Après 18 ans passés dans le secondaire, je vis ma première année en tant qu'enseignant d'hypokhâgne et peux donc vous offrir mon témoignage. Un premier point à éclairer est la fameuse "différence de traitement". Un enseignant en CPGE qui ne fait que ses heures ne gagne pas plus et même plutôt moins qu'un collègue du secondaire. Tel est mon cas : je gagnais plus dans le secondaire comme agrégé à 16h prof principal (9ème échelon) avec une HSA supplémentaire pour commune non limitrophe que comme prof de prépa à 9h qui fait lui-même à l'année 65h de colles. Mon salaire mensuel était de 3500€/mois, il descend à 3100€/mois. Ma quantité de travail elle a plus que doublé : je suis en fait au maximum de mes capacités. Concrêtement, le décret Peillon me mettrait en sous-service, de sorte que les 65h de colles ne me seraient plus payées (il faut 2h de colles pour compenser 1h de cours manquante), et mon salaire descendrait à 2800-2900€/mois. Ou alors il faudrait que j'ai une classe en plus, soit 50 élèves en plus, 2h en HEC ou 4h en hypokhâgne, soit dans le premier cas une heure sup et dans le deuxième trois : alors je gagnerais davantage qu'aujourd'hui, mais pour une charge de travail phénoménale que je me sens incapable d'assumer, et avec la mauvaise conscience de contribuer activement à des suppressions de poste. Suis-je un cas isolé? Dans le lycée où j'enseigne à Paris, la majorité des collègues en lettres n'ont aucune heure supplémentaire et ne gagnent donc pas davantage que leurs collègues du secondaire. Un deuxième point est de ne pas oublier la différence d'âge et d'ancienneté. La moyenne d'âge des enseignants en classe prépa est plus élevée qu'ailleurs : la différence de salaire s'explique aussi par l'ancienneté. Un troisième point est que outre une baisse de salaire pour la même quantité de travail - qui dans le secondaire ou le primaire l'accepterait? On voit bien que ceux qui ne sont pas choqués voire réjouis que cela puisse arriver aux profs de prépa présupposent que ceux-ci sont bien plus payés qu'eux et sans raison valable- la réforme Peillon produirait à terme des suppressions de poste bien réelles, pas seulement en prépa mais potentiellement aussi dans le secondaire, en mettant une catégorie de personnel au pied du mur face à un sous-service : accepter une classe supplémentaire, de prépa ou de lycée. Elle est dans la droite ligne de la réforme des lycées qui a de fait imposé à nombre de collègues une classe supplémentaire.

Laure

#410 A Marie L

2013-11-30 14:31:44

#402: Marie L. -

Si tu es en prépa, tu es étudiante. On a en face de nous des profs dont la compétence est celle d'universitaires et beaucoup sont vraiment brillants. Je trouve absurde qu'on les paye comme mes profs au lycée ou, encore plus, au collège. il faudrait être aveugle pour ne pas voir la différence ! Dans tous les matiers, c'est normal quil y ait une échelle des salaires.


Visiteur

#411 Re:

2013-11-30 14:32:33

#402: Marie L. -

La défense et la diffusion de ce genre d'idées, à savoir que les niveaux de compétence et d'études ne doivent pas se refléter dans la remunération (parce que, oui, les profs de prépa sont sélectionné pour leurs compétences parmi les agrégés, qui eux-mêmes ont réussi un concours plus difficile que les certifiés), ne peut conduire qu'à une seule chose : le nivellement des salaires par le bas et tout le monde au smic.

Rassurez-vous, cela ne concernera que les gens qui travaillent, et pas les héritiers ou les rentiers, et je fais confiance aux grands patrons pour s'auto-gérer différemment.


Visiteur

#412 Re:

2013-11-30 14:34:00

#402: Marie L. -

Vous êtes hélas victime d'un discours démagogique, que vous reprenez de toute bonne foi. Il est question de diminuer le nombre de ZEP.


Visiteur

#414 Re:

2013-11-30 15:39:49

#402: Marie L. -

Si je comprends bien, ni vous ni vos proches n'ont cotoyé la prépa. Vous parlez donc de ce que vous ne connaissez pas. Et en plus ce que vous écrivez comporte un certain nombre d'erreurs

1/Pour avoir travaillé au lycée et en prépa en tant qu'agrégé, je peux vous dire que le salaire de base est le même. Seules les heures supplémentaires sont davantages rétribuées en CPGE. Ceci s'explique par la charge de travail qui varie du simple au double.

2/ Depuis 2010, les rectorats imposent 30% d'élèves boursiers en classe prépa. Si vous excluez les 4/5 grands lycées parisiens qui constituent la vitrine de la France (il en faut bien ... on a bien l'équipe de France de Football), le reste des prépa sont remplies d'élèves volontaires de TOUTES les couches sociales.

Merci d'arrêter de dire n'importe quoi parce que ça fait bien.

 


Visiteur

#420 Re:

2013-11-30 16:19:56

#402: Marie L. -

Il ne s'agit pas de contre arguments puisqu'on ne peut répondre à un tel niveau d'embrigadement, il te faut ouvrir les yeux

Gilles

#429 Re: Gilles

2013-11-30 19:38:31

#402: Marie L. -

Vous vous trompez : il n'y a absolument aucune différence entre le salaire d'un professeur agrégé en collège, en lycée et en CPGE. La seule différence se  fait sur les heures supplémentaires (mieux payées que dans le secondaire), qui sont souvent imposées aux professeurs de CPGE pour économiser des postes. Pour ma part, j'enseigne en CPGE et je ne fais pas d'heures supplémentaires car j'estime que je me consacre mieux à mes élèves ainsi, et comme je passe déjà tous mes week-ends et mes vacances intermédiaires à corriger des copies ou préparer des cours (peut-être ne suis-je pas assez rapide), je n'ai aucune envie d'en avoir. Ce qui est sûr, c'est que lorsque je travaillais en collège et en lycée, j'avais le temps de faire du ski, d'aller régulièrement au théâtre ou au cinéma et sortais avec mes enfants ; ce n'est plus jamais le cas aujourd'hui. Ma compensation, c'est la satisfaction d'enseigner à un plus haut niveau et de voir réussir des étudiants qui, au départ, me paraissaient fragiles et qui, finalement, parviennent à intégrer les meilleures écoles. C'est aussi le bonheur d'avoir des nouvelles des anciens de temps en temps et de les savoir heureux dans ce qu'ils entreprennent.

maria

#431 Re:

2013-11-30 20:39:52

#402: Marie L. -

Officiellement, le ministère veut rogner la rémunération de ces "nantis" de profs de prépa et augmenter leur charge de travail, pour financer une maigre décharge pour les pauvres profs de l'Education Prioritaire....

Méthode classique (diviser pour mieux régner), qui ne doit pas faire perdre de vue qu'on nous prépare par ailleurs..... une réduction drastique du nombre d'écoles et de collèges classés dans l'Education prioritaire !
Donc une réduction drastique du nombre de profs susceptibles de bénéficier d'une décharge dans le cadre de l'Education Prioritaire.... et au-dela, du nombre d'élèves qui bénéficient d'un (petit) investissement supplémentaire ("donner plus à ceux qui ont moins"), avec tout ce que cela implique pour les résultats de ces élèves fragiles à l'avenir.

Par ailleurs le ministère met également en cause les décharges pour heures de labo, heures de vaisselle, etc des profs responsables du matériel de leur discipline, dans tous les collèges et tous les lycées. Il n'y a pas que les profs de prépa qui sont dans le collimateur.... les profs "ordinaires" aussi !

Et il veut modifier les allègements de service des profs en cas d'effectifs de classe surchargés - là encore, partout.
On comprend d'ailleurs mieux pourquoi, quand on se rappelle que la vague démographique des élèves nés dans les années 2000, qui bourre aujourd'hui les classes en collèges, ne va pas tarder à atteindre le lycée.... Le ministère anticipe donc cette arrivée, en redéfinissant préventivement les règles de calcul des services des profs. Ainsi il pourra bourrer encore plus les classes de lycée à l'avenir, sans que n'existe plus de compensation pour les profs.

Si le ministère entendait réellement donner plus aux profs de ZEP (et aux élèves de ZEP), il augmenterait les moyens dévolus à l'Education Prioritaire.

Ce qu'il pourrait faire, par exemple en s'attaquant sérieusement à la fraude fiscale qui soutire entre 60 et 80 millions d'euros chaque année au budget de l'Etat. Ou en réduisant le "Crédit Impôt Recherche" dont la Cour des Comptes dit elle-même que c'est une niche fiscale. Ou encore le Crédit Impôt Compétitivité (20 milliards sans contrepartie ni contrôle....).

Dès lors qu'il se refuse à envisager ces solutions, pour accueillir davantage d'élèves sans augmenter la dépense d'Etat pour l'éducation, quelle solution reste-t-il ? Eh bien, faire trimer davantage les profs, tous les profs.
Et traiter les élèves encore plus comme des sardines. Très logiquement, le ministère ne revient pas sur la réforme Chatel du lycée, dont l'"optimisation du remplissage" était déjà l'objectif majeur. Et il essaie, sous couvert de "refondation du métier des profs", de dépenser encore moins, sur le dos des élèves.

Il est vrai que l'esprit de concurrence existe dans certaines prépas, pour autant le travail collectif et la solidarité peuvent aussi s'y développer (c'est ce que j'y ai vécu). Pour avoir ensuite exercé comme prof (agrégée) en collège ZEP pendant plus de vingt ans, je peux souligner que le passage par la prépa forme durablement à exercer dans les contextes les plus divers - c'est un de ses mérites. Opposer ZEP et prépas comme le fait le ministère n'est qu'un artifice politicien.