Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)


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/ #175 Re:

2013-11-24 23:24

#30: -

Il s'agit d'élistisme républicain : celui basé sur les valeurs de travail et d'effort. Valeurs incommensurablement formatrices et permettant d'obtenir des gens  heureux de leur formation. Il n'y a pas de bachottage, les problèmes posés sont différents, il s'agit d'acquérir des méthodes de raisonnement et des techniques qui valorisent alors l'imagination des élèves lorsqu'ils arrivent à résoudre les problèmes originaux qu'on leur soumet, et qu'on leur soumettra plus tard dans leur métier (ils seront payés pour cela).

Le mot élitisme est depuis quelques décennies transformé en grossièreté à bannir, et ce grâce à tous les politiques et médias qui appuient dans le même sens à hu et à dia. L'élitisme républicain n'est pas celui de l'argent. N'importe quel élève ayant un bon (et même assez bon) dossier peut prétendre suivre sa scolarité en CPGE s'il est assez motivé. Le taux de boursier en CPGE est même de 30% en moyenne maintenant (objectif fixé par la précédente présidence). Et si l'on trouve que ce n'est pas assez, c'est avant qu'il faut chercher le problème : dans la perpétuelle dégradation du niveau d'exigence imposée à chaque nouvelle réforme (et ce, quelque soit le gouvernement). A ce sujet, la dernière réforme de l'enseignement secondaire est catastrophique du point de vue de l'enseignement des sciences, le pays le paiera cher dans quelqueq temps, mais comme d'habitude les responsables ne seront nullement inquiétés, ni même recherchés. Et à chaque fois que ce niveau d'exigence diminue, ce sont les plus faibles et les moins bien nés qui en font les frais. On le constate sur le terrain, mais peu importe, on continue à démolir, sans la moindre considération des réalités pratiques. Les autres, ceux dont l'environnement socio culturel est plus favorable, peuvent alors compenser et creuser les écarts avec ceux qui n'ont même plus l'école pour essayer de gravir l'ascenseur social. Elle les a laissé tomber en faveur d'une illusion reconduite depuis des décennies.

Préfèrera-t-on un élitisme plus directement lié au compte en banque des étudiants, ou plutôt celui de leurs parents ? Préfèrera-ton voir pousser des officines privées auxquelles n'auront accès que les plus riches, comme c'est déja le cas dans beaucoup de pays étrangers ? Quelle est la dose de cynisme de ceux qui souhaitent arriver un tel résultat : laisser de côté des élèves qui, parce qu'ils étaient moins riches que les autres, auraient pu faire parti des forces vives de la nation ? On pourra tenter de rétorquer que le coût d'un élève de CPGE est supérieur à celui d'un élève d'université. C'est totalement faux, si on tient compte des élèves qui réussissent, c'est pratiquement la même chose (les adminisrratifs eux-mêmes l'admettent en parlant dans les couloirs).

La suite, a déjà été planifiée avant les élections : suppression des grandes écoles. Ce sera à l'université de former les ingénieurs, alors que ce n'est pas sa vocation, la sienne c'est l'enseignement de haut niveau théorique et la recherche fondamentale, c'est son métier, et elle y excelle. Deux mondes complémentaires qui s'enrichissent et s'entrecroisent régulièrement. Chacun, de part sa spécifité renforce  l'autre dans sa mission. Il faut avoir une vision idéologiquement bien simpliste et remplie de rancoeur personnelle pour essayer de détruire tout un système qui a fait ses preuves depuis des décennies, et dont on reproche de mettre finalement en évidence toutes les absurdités qui ont été commises dans les programmes de l'enseignement secondaire : le mépris des élèves et au delà, celui de l'esprit humain, entrainant le creusement inexorable des inégalités. En fait, c'est bien cela que l'on reproche au système des grandes écoles : mettre en évidence l'échec de toutes les mesures démagogiques mises en place dans l'enseignement primaire et secondaire (et ce au grand désarroi des professeurs qui finissent par douter du sens de leur mission).

Le pays a besoin de ministres qui ont une vision d'avenir , une vision non ternie par des rancoeurs ou fêlures personnelles, comme cela s'est déjà produit par le passé.

 

Un ancien élève de CPGE issu d'un milieu modeste.