Soutien aux étudiants de l’ENSNP

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2012-11-03 23:17



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#27 commentaire d'une diplomée posté par les etudiants

2012-11-03 23:19

Chers étudiants ingénieux,

A défaut de pouvoir être physiquement là demain et après demain, je vais déjà essayer de faire ce que je peux de loin:

En réponse au questionnaire: j'ai été embauchée en mise en situation professionnelle en tant que dessinateur-projeteur dans une agence de paysage faisant de la maîtrise d'oeuvre d'espaces publics. Je me laisse la possibilité de passer le concours de la fonction publique, n'envisageant aujourd'hui pas exercer mon métier de la même façon tout au long de ma carrière.

Ne pas pouvoir passer ce concours pour une question de simple titre est un handicap certain pour tous les urbanistes (je ne cite qu'eux car c'est les seuls réels témoignages que j'ai eu) ayant été formés à l'université ou à l'IFU (ce qui est encore plus scandaleux pour eux qui sont principalement destinés à ce genre de poste). Bref c'est une VRAIE chance et ils me l'ont rappelé.

Pour ce qui est du retour sur la pédagogie, nous avons un cursus relativement équilibré et réellement complet (dixit un versaillais et une ingénieure de l'INH) avec la chance incroyable de faire beaucoup de stages tout au long du cursus et ainsi d'arriver sur le marché du travail avec un book un peu plus fourni que de simples projets d'étudiants. Franchement, ca fait vraiment la différence surtout quand le boulot ne court pas les rues. Les stages des deux premières années ont également une grande importance pour aborder ce que l'on ne fait pas (ou pas trop) à l'école à savoir le vaste monde des plantes, les techniques de plantations, de chantier parfois, l'entretiens et puis les voyages, pour tout ce que l'on voit et qui fait écho un jour ou l'autre dans les projets. Les voyages pluridisciplinaires sont fondamentaux dans la construction d'un regard et d'une lecture du paysage et d'un site.

Ce qui fait notre réelle force et qui a été beaucoup recherché en prospectant un peu avant de trouver du travail cette année: c'est l'équilibre entre savoir penser technique (et le dessiner) (les cours d'anne-sophie sont une mine d'or dont je me sers pratiquement tous les jours) et une capacité à penser qui se traduit souvent à la main directement et pour moi ca a fait toute la différence. Le dessin à la main, a dans l'agence où je travaille une importance primordiale et ca fait plaisir de passer sous le nez de cracks d'autocad et de 3d :) en gros ce sont les deux choses qui ont fait tilter mes employeurs dans mon book: les jolis dessins et le détail au 50e d'une terrasse.

J'ai déjà pas mal communiqué ce que j'ai pensé de la pédagogie de l'école, et en détail, lorsque j'y étais encore et je ne reviendrais pas dessus sinon ca prendra encore une centaine de lignes. Mais rapidement ce qui est apparu après une année à cotoyer des archis et à suivre un autre cursus c'est que les cours de com ca sert un peu (ou le fait de nous pousser à tout le temps présenter, je ne vais pas en faire l'apologie non plus) mais s'entraîner à parler et à écrire, surtout écrire, c'est quand même une part importante du travail d'agence. Je trouve en revanche que l'on est tenu éloigné des grandes pensées qui ont fondé le paysage (ou alors je les ai oublié) et qui viendrait comme un pendant aux cours de Claude et de Jean-Christophe qui sont merveilleux. On a des grosses lacunes de ce côté là par rapport aux archis, même une culture un peu archi ca serait pas mal, là encore on travail beaucoup avec. Références, bibliographies...devraient être systématisés dans tous les cours. C'est sympa la culture du self-made man mais on peut aussi se forger son propre opinion en lisant celui des autres et à blois on ne lit vraiment pas beaucoup. Et puis ca permet de savoir où puiser lorsque l'on a besoin de quelquechose. Un manque cruel de conférences (à la motivation des élèves en tout cas, à Marne il y'a un prof chargé de ça, peut être la proximité de Paris aide un peu plus).

Quoiqu'il en soit l'apprentissage de la concpetion du projet est un processus long qui s'apprend et se réinvente toujours mais la première année est fondamentale! Là encore, nous sommes au jour d'aujourd'hui encore proches d'une formation d'architectes qui eux aussi apprennent le projet de cette manière. Il est impensable pour moi et pour eux de s'en affranchir. Il est important de se confronter à différentes manières de penser et de concevoir pour s'inventer sa propre manière de travailler. Paysagistes et architectes sont deux métiers qui se ressemblent beaucoup dans la pratique comme dans le processus d'apprentissage. Il ne viendrait à personne l'idée de mettre en doute leurs 5 ans (voir 6 ans de formation), je ne comprend même pas pourquoi on essaye de nous en priver, c'est un non sens total.

C'est un peu décousu et brut de décoffrage, je ne sais pas si ca vous aide beaucoup. en tout cas il paraît que l'idée du DE avait fait un tolé à Versailles quand ils ont commencé à aborder le sujet...nous ne sommes peut être pas tous seuls.

Longue vie aux ingénieurs paysagistes!


Visiteur

#28 temoignage d'un diplomé posté par les etudiants

2012-11-03 23:21

Bonjour chers étudiants,

Je tenais tout d'abord à vous remercier et à vous féliciter de votre engagement. Je pense, en effet, que faire le choix de l'abandon de la demande d'habilitation pour le titre d'ingénieur et de réduire à trois ans l’apprentissage de ce métier complexe, c’est commettre deux erreurs.

La première, c’est d’affaiblir - voire ignorer - l’émergence de ce formidable outil de transformation de notre milieu naturel qu’est le paysage. Universitaires, professionnels, élus locaux, techniciens territoriaux sont unanimes sur la capacité du paysage à penser et mettre en oeuvre un nouveau projet de société. Les formations supérieurs de paysage devraient bien au contraire :

- offrir une formation en 5 ans d’ingénieur-paysagiste accessible aux nombreux bacheliers qui, comme moi, cherchent à allier leur aspirations artistiques et scientifiques dans le recherche d’un nouveau mode d’habiter et non une formation en 3 ans en rupture avec l'harmonisation européenne licence-master-doctorat (processus de Bologne)

- développer les partenariats visant l’hybridation des jeunes diplômés (en sciences politiques, économie, management, recherche...) pour que l’ingénieur-paysagiste partage et consolide ses savoir-faire dans les différents acteurs de l’aménagement (collectivités territoriales, établissements publics de coopération intercommunale, établissements publics fonciers, établissement public d'aménagement, société d'économie mixte, agence nationale d'état, cabinets ministériels et d’élus locaux, syndicats mixtes, sociétés de conseils en organisation...)

- structurer une véritable formation doctorale de paysage à la croisée des champs disciplinaire de l’aménagement, de la géographie, de la sociologie, des sciences politiques et des sciences de l’ingénieurs pour amorcer la nécessaire décloisonnement entre disciplines ainsi qu’entre chercheurs et praticiens.


La seconde, c’est de priver le titre d’ingénieur de la vitalité d’une profession émergente. Qu’est-ce qu’être inégnieur aujourd’hui ? Le projet pédagogique de l’ENSNP, depuis le premier dossier de candidature à l’habilitation en 2001, ne cesse d’interroger et d’enrichir les savoir-faire et savoir-être des métiers de l’ingénieur face aux défis écologiques et sociaux que nous devons relever.
Corps et A

#29 Re: Soutien de Gilles Clément

2012-11-04 13:24

#23: Gilles Clément - Soutien de Gilles Clément



La
lettre de Gilles Clément sonne à mon oreille, ex-enseignant de l’ENSNP de Blois.En
réduisant le nombre d’années de formation, je crains fort que les ateliers de plastiques
soient mis au panier, c’était une des particularités de cette école, avoir des
plasticiens aux côtés des professionnels du paysage. Il faut avoir ce débat  de l’état de la formation de paysagiste.



Jean-Michel
Correia, 4 novembre, (Québec) Canada.

lemzam

#30

2012-11-05 11:08

Alors que les écoles d’ingénieur cherchent à offrir à leurs étudiants des formations complémentaires en leur proposant diverses possibilités de double formation et double diplôme, cette école a réussi cet "amalgame", et on veut ainsi lui retirer ce que d’autres recherchent… Etrange ! Je cherche la cohérence…
EtudiantsENSNP

#31 Continuer à se mobiliser

2012-11-25 21:39

Les journées passent, les débats se tassent…
Pourtant la fuite en avant continue.
Nous sommes oubliés sur la nécessité de médiation, souhaitée à l’école le 31 octobre, pour apaiser et clarifier les débats.
Nous sommes délaissés sur la nécessité de penser ENSEMBLE la STRATEGIE, l’ORIENTATION et les TERMES de notre pédagogie avant tout et non celle d’un titre imposé.
Rien ne concourt aujourd’hui à la mise en place d’une construction sereine de l’avenir de l’école.
Les dernières nouvelles émanant des réunions ministère/écoles semblent confirmer nos craintes les plus profondes : du 2+3 incohérent scindant radicalement la continuité de nos formations, au concours commun national à bac+2 qui rend caduc nos deux premières années à Blois ; nous ne nous y retrouvons pas et notre école ne pourra qu’en pâtir.
L’ENSNP ne se reconnaît pas dans cette réforme, les autres écoles non plus. Le Diplôme d’Etat, tel qu’il est engagé aujourd’hui dans ses termes et dans sa précipitation technocratique, ne convient à personne, aucune école.
Quel avenir pour nos formations ; pour les paysagistes de demain ; pour une profession qui s’affirme aujourd’hui, une profession qui répond par sa richesse et sa diversité à des enjeux si variés?
Nous pouvons encore agir ensemble pour faire valoir nos convictions sur notre métier et nos formations. En faisant parler de nous, en affirmant la passion que nous portons, nous saurons valoriser l’avenir de nos formations, de la formation de l’ENSNP, en les poussant vers le haut !
Notre pétition n’est pas obsolète. Communiquons ! Continuez à nous soutenir.

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2012-12-08 22:20


Maxime

#33 La simplification rassure

2012-12-08 22:35

A l'heure où le paysage devient un vecteur, une image du développement, une volonté politique permet de poser enfin les vrais questions. Pourquoi ce combat acharné ? Pourquoi défendre ce mot utilisé de manière populaire, le paysage ?

Globalia, de Jean-Christophe Rufin. Cette oeuvre traite de la mondialisation poussée à l'extrême. Le paysage n'est plus qu'une image. Il n'est plus questions de ressentis, d'humanité. Le vide.

Tournons-nous vers cette société fantôme ?

Le combat que mène actuellement les étudiants de l'ENSNP doit dépasser les frontières ! Hurlons au massacre ! Car après l'homogénéisation d'une des rares filières ouvrant sur nos origines (la terre), que restera-t-il ? On pourra toujours donner des prix, des remerciements ou encore quelques propos médiatiques...

Mais l'humain ? Les étudiants ? Que deviendront-ils ? Que vont-ils devenir ?

Comme le souligne André Breton (L'utopie de la communication, 1992), « nous passons de la communication médiatique ou journalistique, aussi bien à celle des ingénieurs en télécommunication qu'à une communication interpersonnelle la plus basique ».
Ainsi, ces étudiants, communiquant de manière concrète et artistique, peuvent toucher un large public. Chacun doit se sentir concerné par ce combat. Tel le jardin en mouvement de Gilles Clément, la rébellion doit persister. Il n'existera aucune issue par la suite.

C'est par l'humain que le professionnel se différencie de la masse. Blois est l'une des rares à cultiver ces deux graines. Tant qu'elles seront là, l'espoir peut perdurer.

Mais après ?

Maxime, étudiant inquiet.

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2012-12-14 09:12