Projet de loi no 3: Résistez!

Au ministre Pierre Moreau du gouvernement du Québec,

Nous sommes des contribuables inquiets et étonnés de constater que malgré l'importante part de nos revenus qui est versée aux différents paliers de gouvernement, les services promis en retour se dégradent, sont de piètre qualité ou pire, inaccessibles.

Également soucieux du patrimoine que nous léguerons collectivement aux prochaines générations, nous dénonçons la capacité des groupes organisés de nous prendre en otage en sabotant, en suspendant ou en dégradant encore plus les services à la population jusqu'à ce que celle-ci, faute de moyen finisse par plier à ses demandes et à ajouter à l'endettement public.

L'actuel débat sur la réforme des régimes de retraite des employés municipaux nous interpelle parce qu'il va bien au-delà de la simple question des relations de travail entre un employeur et un groupe de travailleurs.

Nous sentons le besoin d'appuyer publiquement le projet de loi 3 du gouvernement du Québec afin d'assurer une certaine équité entre les différentes catégories de travailleurs et entre les générations. La majorité d'entre nous avons des revenus inférieurs à ceux des employés municipaux, ne disposons pas de régime de retraite payé à plus de 50% par les contribuables et ne bénéficions pas d'une permanence d'emploi.

Nous exhortons donc le gouvernement de RÉSISTER!

  • Résister aux négationnistes qui croient que nos problèmes actuels ne sont que conjoncturels; 
  • Résister à la gourmandise sans limite des corporations syndicales;
  • Résister à la culture du no-fault et des droits acquis où c'est toujours le contribuable qui paie la note pour les erreurs du passé et pour des privilèges dont lui-même ne bénéficie pas.

Nous jugeons qu'il est tout à fait légitime pour un gouvernement démocratiquement élu et majoritaire de faire des réformes, d'assainir les finances publiques et de revoir de fond en comble les vices d'un modèle épuisé qui menacent les services essentiels et endettent les futures générations.

Bénéficier d'un régime à prestations déterminées est un privilège qui ne doit pas nier pour autant le pouvoir des administrations publiques à en modifier les modalités de financement.

  • Plafonner la contribution des municipalités à un pourcentage comparable à celui dont peut se prévaloir le travailleur sans régime de retraite ou le travailleur autonome est tout à fait équitable.
  • Exiger une participation accrue des participants à leurs propres fonds de pension est un minimum.
  • Exiger une pleine capitalisation des régimes est un incontournable. 

La révision des programmes gouvernementaux et du mode de fiscalité imposera très certainement la perte d'"acquis" chez le citoyen québécois. Il est à peu près impensable qu’il ne soit pas appelé à contribuer différemment, par exemple sous la forme d’une tarification quelconque et/ou par la diminution du panier de services publics. Ceci ne peut s'opérer qu'avec une baisse d'impôts équivalente.

Le contribuable a toujours respecté sa part du pacte fiscal alors que l'État ne respecte plus ses promesses.

Ce contribuable là NE PEUT PAS être le seul à payer pour les décisions irresponsables et la mauvaise gestion du passé. Pas plus que les générations futures n'ont à assumer seules les ratés de leurs aînés. Les Québécois ont fait de nombreux sacrifices pour leur donner des conditions de travail sans pareil, il est temps de retourner l’ascenseur et de contribuer leur juste part.

Une corvée nationale s'amorce pour revoir notre modèle qui craque de partout. Tous devront faire leur part, à commencer par ceux et celles qui profitent davantage de l'État. Depuis trop longtemps, les élus cèdent devant le chantage, l'intimidation et la menace syndicale. Cette attitude nous a conduit au bord du gouffre.

Le premier ministre Philippe Couillard doit aujourd'hui résister à la tentation d'acheter la paix, à court terme, en pelletant la facture au suivant. Plus nombreux nous serons à ajouter notre nom à ce manifeste, plus il y aura une contre-pression pour que le gouvernement ne recule pas d'un iota.


Joanne Marcotte et al.    Contacter l'auteur de la pétition