#38: Magalie -  

 Je partage votre avis sur l'intérêt des approches éducatives fondées sur le comportementalisme, et notammenrt du PECS, ainsi du reste que sur l'intérêt d'inclure les enfants autistes le plus possible en milieu ordinaire, dès que leur état leur permet, ce qui suppose un travail préalable pour les aider à se repérer dans le monde des "neurotypiques". Mais relisez cette lettre, vous verrez qu'il n'est absolument pas mentionné qu'on demandait des moyens supplémentaires pour la psychanalyse ou pour envoyer les autistes à l'hôpital psychiatrique, c'est tout le contraire! Si on veut justement leur éviter ce triste destin, c'est justement en s'en occupant le plus tôt possible, et en aidant les parents. Mais pour celà il faut des moyens. C'est la seule chose que cette lettre demande. Arrêtons de diaboliser tous les psychiatres! Ils ne sont pas tous (heureusement) culapbilisants et armés d'une seringue dégoulinante de neuroleptiques!

Pascal Aubrun

#39: - Re:

Les structures actuelles sont inadaptées et la plupart prônent une approche psychanalytique, si on leur fournit plus de moyens le désastre va continuer. Les pros ne changeront pas leur pratique du jour au lendemain, un psychanalyste aujourd'hui ne deviendra pas un comportementaliste demain. J'ai souvent l'occasion de discuter avec certains, ils ont un réel manque de réalisme et de conviction. Donc pour "éviter ce triste destin" à nos enfants pour reprendre votre expression, il faudait déjà que certains pros arrêtent de s'occuper d'autistes.

Mon fils ainé a été suivi pendant un an dans un CAMSP, on n'a jamais voulu me dire ce qu'il avait, on me parlait simplement de trouble de la relation et de la communication. La pédopsy du CAMSP l'observait simplement et me questionnait moi sur mon enfance, ma grossesse, ma relation avec mon fils. Elle ne m'a proposé aucune aide pour le faire progresser, l'unique solution qu'elle me proposait était l'hopital de jour. Pour me faire ma propore opinion, je suis allée voir l'équipe de l'hopital de jour qu'elle me recommandait. J'ai eu droit à un discours culpabilisateur et on m'a refusé la visite des lieux. J'ai posé des questions précises sur la prise en charge des autistes et j'ai été abasourdie par les réponses données. Aucune méthode éducative n'était proposée. Bien entendu, je ne savais toujours pas ce dont souffrait mon fils. Je me suis jurée en sortant de là que mon fils n'y mettrait jamais les pieds.

Après de nombreuses recherches, j'ai compris que mon fils souffrait d'autisme. J'ai mis en place une prise en charge en libéral avec des professionnels formés aux méthodes cognitives et comportementales et j'ai quitté le CAMSP. Et les premiers progrès sont apparus. Le diagnostic d'autisme a été confirmé quelques temps après par un CRA.

Pour mon fils cadet, expérience oblige, j'ai évité la case CAMSP. Il a bénéficié d'une prise en charge adaptée très tôt et son diagnostic d'autisme a été confirmé un an après le début de sa prise en charge.

Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas un cas à part. De très très nombreux parents subissent encore aujourd'hui le même discours dans les CAMSP, CMP, CATTP... Les médecins ne veulent surtout pas coller d'étiquette à l'enfant et proposent direct l'hôpital de jour. C'est ça l'avenir pour nos enfants ??? Et vous voulez qu'on leur donne plus de moyens ??? Même avec plus de moyens ces pros à orientation psychanalytique ne changeront pas leur vision de l'autisme. L'unique solution est que la France suive enfin les recommandations de la HAS, que la psychanalyse soit interdite dans la prise en charge de l'autisme (cf projet de loi du député Daniel Fasquelle) et que les méthodes éducatives soit institutionnalisées pour être profitables à un plus grand nombre.

Donc avant de donner plus de moyens, il faut changer tout le système !!! Et pour cela il faut d'abord que les pros à orientation psychanalytique s'arrêtent de s'occuper d'enfants autistes, leur vision de l'autisme étant néfaste pour nos enfants. C'est pourquoi je dis NON à votre pétition.