DSK Soutien Pétition pour le soutenir

Quoted post


Visiteur

#572

2011-06-15 20:22

HONTE à ce prédateur hamed maudi amed , c'est absolument IMMONDE !

ON JUGE UN HOMME , PAS UN SYMBOLE !!

On ne peut dire mieux , c'est signé Alain Finkelkraut , paru dans le journal "le Monde" .
Je crois en son innocence et persiste à croire que c'est un complot qui a été ourdi contre lui .
Que D.ieu lui vienne en aide pour faire éclater son INNOCENCE !



httpa://lemonde.fr/idees/article/2011/06/14/dsk-on-juge-un-homme-pas-un-symbole_1535992_3232.html

DSK : on juge un homme, pas un symbole
| 14.06.11 | 14h03 • Mis à jour le 14.06.11 | 14h35
Je ne sais si Dominique Strauss-Kahn est innocent ou coupable des faits qui lui sont reprochés. Je ne sais qu'une seule chose, et malheureusement ce savoir, qui relève de l'évidence, est de moins en moins partagé : Dominique Strauss-Kahn n'est pas un symbole mais une personne singulière, avec un nom et un prénom. Même ceux qui, impressionnés par l'acte d'accusation et les indices distillés dans la presse, lui refusent la présomption d'innocence, devraient lui accorder, ce serait quand même la moindre des choses, la présomption d'individualité.

Au lieu de cela, on conceptualise Strauss-Kahn à tour de bras et à longueur de talk-shows, on en fait un spécimen, un emblème, une catégorie ; on le noie dans l'abstraction. "Qui il est" est remplacé par ce qu'il est ou ce qu'il est censé être : le dominant dans ses oeuvres, le vieux-mâle-blanc-libidineux, le membre du club des puissants que rien n'arrête et qui se croient tout permis.

Son procès devient le procès de l'Occident prédateur, le procès du racisme, le procès de l'islamophobie, le procès du sexisme, le procès de la persistance de l'Ancien Régime dans l'Europe démocratique, le procès des baisers volés, des plaisanteries grivoises et la conception française du commerce des sexes, le procès enfin de tous les violeurs, de tous les pédophiles et toux ceux qui s'obstinent à refuser de partager les tâches ménagères. Deux humanités se font face : celle qui écrase et celle qui est écrasée. Par l'entremise des femmes de ménage new-yorkaises, la seconde dit aujourd'hui à la première : "Assez ! Dominique Strauss-Kahn doit payer pour ce qu'il nous a fait."

Eh bien non, il ne vous a rien fait. Ce qu'il a fait, c'est à la justice de le déterminer. Si l'on transforme le procès d'un homme en procès de la domination, alors la justice se retrouve sans objet, la cause est entendue, le verdict est déjà tombé et les audiences n'ont plus lieu d'être sinon comme châtiment, comme humiliation publique, comme lynchage politico-judiciaire, comme "Shame on you !" ("honte à vous").

Dans La Tache (Gallimard, 2004), ce roman qui commence en pleine affaire Clinton-Monica Lewinsky, Philip Roth dit qu'il avait rêvé d'une banderole géante tendue d'un bout à l'autre de la Maison Blanche comme un de ces emballages dadaïstes à la Christo et qui proclamait : "A human being lives here" ("Ici demeure un être humain")...

J'ai envie moi aussi d'emballer la "luxueuse résidence" où vit celui qui a été jugé indésirable par tous les copropriétaires des appartements de Manhattan et de rappeler aux photographes, aux envoyés spéciaux, aux éditorialistes, aux touristes, aux féministes, aux déconstructionnistes de tous les pays, aux professionnels du rire, à la gauche morale et à la droite trop contente de pouvoir défendre à son tour, qui plus est contre un socialiste, la cause des opprimés, que là demeure un être humain.

Un être de chair et de sang. Certes l'agression du Sofitel (si elle est avérée) est incomparablement plus grave que ce qui s'est passé dans le bureau Ovale entre le président et sa stagiaire. Mais un être humain est un être humain. S'il y a une leçon à retenir du XXe siècle, c'est que nous devons, coûte que coûte, nous arc-bouter à cette tautologie. Et cela vaut également pour la plaignante réduite elle-même à une abstraction, instrumentalisée et désincarnée sans vergogne par ceux qui font profession de s'émouvoir de son sort.

Parmi les procès nés de l'affaire Strauss-Kahn, il y a celui de l'omerta, de la loi du silence, de la complaisance dont la presse française aurait fait preuve envers la classe politique. Au nom de la sacro-sainte séparation entre vie privée et vie publique, on aurait couvert des agissements répréhensibles et notamment celui du dragueur particulièrement lourd qu'était l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI).

Certains journalistes font donc leur mea culpa en se frottant les mains. Ils promettent de faire connaître au peuple entier les turpitudes de ses mandataires au lieu de réserver cette connaissance à un petit nombre de privilégiés. Ils s'engagent à fouiller les existences, à écouter les conversations, à dénoncer les transgressions et à ne respecter qu'un seul secret : celui de leurs sources. Le droit démocratique de savoir et l'exigence citoyenne de moraliser la vie publique leur imposent d'accroître encore leur pouvoir. Quelle aubaine !

Dans L'Insoutenable Légèreté de l'être et dans Les Testaments trahis (Gallimard, respectivement 1984 et 2000), Milan Kundera nous raconte une histoire très instructive. Voulant discréditer deux grandes personnalités du "printemps de Prague", le romancier Jan Prochazka et le professeur Vaclav Cerny, la police a diffusé leurs conversations en feuilleton à la radio.

"De la part de la police c'était un acte audacieux et sans précédent. Et, fait surprenant : elle a failli réussir ; sur le coup, Prochazka fut discrédité : car, dans l'intimité on dit n'importe quoi, on parle mal des amis, on dit des gros mots, on n'est pas sérieux, on raconte des plaisanteries de mauvais goût, on se répète, on amuse son interlocuteur en le choquant par des énormités, on a des idées hérétiques qu'on n'avoue pas publiquement, etc. (…). Ce n'est donc que progressivement (mais avec une rage d'autant plus grande) que les gens se sont rendu compte que le vrai scandale ce n'étaient pas les mots osés de Prochazka mais le viol de sa vie ; ils se sont rendu compte (comme par un choc) que le privé et le public sont deux mondes différents par essence et que le respect de cette différence est la condition sine qua non pour qu'un homme puisse vivre en homme libre ; que le rideau qui sépare ces deux mondes est intouchable et que les arracheurs de rideaux sont des criminels."

Cette parole antitotalitaire sera-t-elle entendue ? Ou l'affaire Strauss-Kahn achèvera-t-elle de nous convaincre que l'arrachage du rideau n'est pas criminel mais salutaire dès lors qu'il est l'oeuvre de journalistes citoyens et non de policiers ?

Alain Finkielkraut, philosophe Article paru dans l'édition du 15.06.11


--
"La focalisation sur les événements du Proche-Orient vient du fait que les gens sont antisémites, pas l’inverse"

Didier Lapeyronnie, professeur de sociologie à l’université Paris-Sorbonne

Réponses


Visiteur

#573 Re:

2011-06-16 22:39:44