Appel à la reconnaissance des professions du spectacle en Suisse romande

Jean-Pierre Potvliege
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/ #166 Re: Re: Diviser pour mieux perdre

2010-11-11 19:33

#156: Nicole Borgeat - Re: Diviser pour mieux perdre

Il me semble en effet que la proposition du SSRS concernant l’employabilité des travailleurs du spectacle et de l’audiovisuel pose problème. Elle va à rebours de ce qui s’est heureusement passé ces vingt dernières années dans les domaines du théâtre et de l’audiovisuel, à savoir, une professionnalisation de l’ensemble de la branche.


Je ne pense pas que élargir l'éventail des compétences des travailleurs du spectacle vivant et enregistré va à l'encontre de ce qui s'est passé ces 20 dernières années ; d'autre part des professionnels oeuvraient déjà bien avant 1990.

En proposant ce programme intitulé «Nos métiers», axés sur le développement d’activités «hors scène» comme la médiation culturelle ou l’animation, le SSRS discrédite ces métiers, qui demandent des formations spécifiques.


Ce que nous proposons est que les gens désireux d'avoir des activités hors scène puissent être formés et que ces activités soient financées (par exemple le Valais donne de l'agent spécifiquement pour des médiations autour de spectacle subventionné par eux). Si tu veux se serait comme si tu faisais en dehors de tes projets avec Yann un film institutionnel.

Ce programme ne tient par ailleurs pas compte des difficultés à concilier un temps de création (souvent bien plus qu’un 100%) avec un engagement fixe auprès d’un autre employeur (comme l’enseignement). La plupart des intermittents du spectacle, qui ont exercé de manière régulière un métier «hors scène», ont finalement abandonné leur profession dans le domaine du spectacle, suite à des incompatibilités d’horaires et de plannings. C’est ainsi que les arts vivants perdent des professionnels confirmés et donc des savoir-faire.


Il ne s'agit pas de promouvoir des activités à plein temps mais d'élargir la sphère d'employablitée

Ce jeu dangereux, qui consiste à dire que «nous voulons vivre de nos métiers»


"nos métiers" ne signifient pas ton métier et mon métier mais par exemple le possibilité que j'ai d'être engagé soit comme éclairgiste ou comme directeur technique, ou comme technicien.

tout en nous proposant d’en exercer un autre, prépare admirablement le chemin au SECO (Secrétariat d’Etat à l’Economie) qui, au fil des révisions de la LACI, a montré qu’il souhaitait nous «réinsérer durablement». Ce qui, au vu du marché du travail dans nos professions, consiste à nous demander de changer de profession.


Je suis très pessimiste sur le fait que le SECO accepte que nos professions (la tienne & la mienne) puissent être (en moyenne) 1/3 en emplois et 2/3 au chomage.

Je suis persuadé que la solution n'est pas de concocter de nouvelles solutions précaires aux niveau des ordonnance d'application. Et qu'avant que le législatif fasse une lois prenant en compte nos spécificités il faut mettre en place d'autre solutions.

 

TchôBizz