PETITION DE SOUTIEN au CIRQUE TZIGANE ROMANES

Hervé Maugoust
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/ #1827 Tziganes, gitans, gipsys, bohémiens, roms, romanichels...

2010-10-10 20:53

Il était une fois, lorsque j'étais enfant, dans ma ville de naissance des Vosges, je me promenais avec ma mère sur les bords de la rivière qui, à l'époque, n'étaient pas aménagés en cet endroit conduisant aux "jardins ouvriers" et à leurs cabanes. C'était du "chemin creux" avec des flaques d'eau partout et des roulottes en bois.
Je n'oublierai jamais l'image de cet enfant nu du même âge que moi ou presque, qui semblait tout droit sorti d'une barrique de vin rouge comme un diable le serait de sa boite, avec ses cheveux de jais hirsutes et sa peau brunie. Maman fut apeurée et me dit que c'était un enfant "romanichel" ou "romano" comme ils se faisaient appeler par les "gadjos"...
Moi je riais d'avoir vu ce petit "démon"…

Plus tard, dans mes années de fête, j'ai côtoyé les "gitans" en écumant les bars et les boites de nuit de la région. J'en connaissais plusieurs, de différentes familles; l'un deux, que nous surnommions "le barbu", tant les poils de sa barbe, bien que souvent rasée, étaient denses et drus. C'était un "Reinhardt"; il disait que Django était son oncle, ou tout au moins son proche parent; j'ai oublié à quel degré... mais c'était vrai!
Je n'ai jamais eu aucun problème avec eux, tout gringalet frimeur que j'étais... Chacun payait sa "tournée" au bar... Je les enviais car je les sentais bien plus libres que moi.
Une nuit, l'un d'eux, avec lequel j'avais sympathisé, m'a demandé s'il pouvait dormir chez moi. J'ai accepté - j'habitais encore avec ma mère - elle n'a jamais rien su. Il est parti, sans bruit à l'aube après m'avoir prévenu de son départ. Il devait partir travailler: Il vendait des fruits - à cette époque particulièrement des pommes - sur les marchés. Sa grosse camionnette, une "FORD" blanche était en effet remplie de cageots.
Quant à moi, je me suis rendormi et, c'est à mon réveil, que j'ai remarqué qu'il avait oublié sa gourmette en argent sur la tablette jouxtant le lit dans lequel il avait dormi. Je ne l'ai jamais revu ou peut-être une fois quelques mois ou années plus tard.
Il est possible que j'aie toujours cette gourmette quelque part dans une boite où je l'avais rangée. J’aimerais bien la lui rendre un jour... s'il vit encore quelque part...