CONTRE la loi ESR "Fioraso", parce que POUR la langue française !

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/ #1296 Communiqué du Parti de Gauche

2013-05-21 14:39

Communiqué du Parti de Gauche

Non à l’atlantisme linguistique de Geneviève Fioraso

Il y a de multiples raisons de s’opposer au projet de loi sur l’enseignement supérieur qui sera défendu le 22 mai à l’Assemblée nationale par Geneviève Fioraso, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

L’une des dispositions de ce texte suffit déjà pour que le PG s'y oppose : l’article 2 qui prévoit la possibilité de dispenser les enseignements en "langue étrangère", c’est à dire en anglais. Elle est révélatrice de la vision purement – et faussement - utilitariste qu’a le gouvernement de l’Université et du travail scientifique.

L’argument avancé est que, dans la mesure où le français constituerait un obstacle à la venue de brillants étudiants étrangers dans nos universités, il faut leur faire cours dans la seule "langue internationale" que serait l’anglais.

Cette posture est une accumulation de contresens et de gravissimes fautes politiques :

- les étudiants étrangers qui aspirent à venir en France ont des raisons particulières de le faire. Ils sont parfaitement capables d’apprendre en peu de temps la langue française, surtout dans leur domaine de spécialité ;

- s’ils veulent des enseignements en anglais, il ne manque pas d’universités des pays anglophones pour les accueillir. Pour eux, l’original sera toujours préférable à une copie plus ou moins approximative ;

- les étudiants étrangers (Chinois, Brésiliens, etc.) ne maîtrisent pas nécessairement l’anglais ;

- les étudiants venant de pays francophones, en premier lieu d’Afrique, auront tout lieu de se sentir trahis puisque c’est la France elle-même qui renoncerait au français comme langue de la connaissance scientifique ;

- quant aux étudiants français eux-mêmes, ils seront censés parler l’anglais comme si la France était un pays officiellement bilingue. Faut-il rappeler que l’article 2 de la Constitution dispose que "la langue de la République est le français" ?

Si l’on ajoute à cela que les enseignants devraient désormais être sélectionnés non plus simplement sur leur compétence, mais aussi sur leur capacité à s’exprimer en anglais, on mesure l’étendue des bouleversements que propose Mme Fioraso.

On reste pantois devant un aveuglement aussi suicidaire qui revient à dévaloriser l’excellence de l'enseignement et de la recherche français et en français, et à faire une croix sur la francophonie pour un bénéfice nul. On ne peut expliquer un tel reniement que par des raisons idéologiques, par un atlantisme linguistique qui accompagne une aspiration à la servitude volontaire vis-à-vis du monde anglo-saxon, caractéristique notoire des "élites" françaises.

Le Parti de gauche condamne catégoriquement le projet de loi de Mme Fioraso et appelle les députés et les sénateurs à le rejeter.

Contacts :
Éric Coquerel, secrétaire national
Patrice Perdereau, membre du BN, animateur de la commission enseignement supérieur et recherche