#7: - article de Sud Ouest

Deuxième lettre ouverte à propos de la médiathèque

Le point de vue surplombant adopté par lʼagence locale de Sud Ouest (photographie et article, 29 décembre dernier) correspond assez bien à lʼentretien que nous ont accordé, le 16 précédent, lʼadjoint au maire désormais chargé de ce
dossier et le directeur de cabinet. Dans les deux cas, on voit une médiathèque telle quʼon la voit rarement dans la réalité : du haut dʼun perchoir, ou dans les seules intentions. Nous souhaitons ici éclairer certains malentendus et poursuivre ainsi la recherche dʼune entente.

La question de lʼemplacement
Le lieu choisi est certes malheureux, mais cʼest son fonctionnement normal dont nous regrettions lʼabsence (concerts, projections et autres initiatives courantes). Si aucun déménagement nʼest décidément envisagé, la médiathèque est cependant déclarée inscrite au rang de grand chantier. Nous ne voyons pas quoi penser de ce jeu à deux mains, dont lʼune confirme tandis que lʼautre promet.

Des inversions bizarres
Évoquer un “outil autour duquel monter un projet” nous paraît inverser les choses : cʼest dʼabord lʼabsence dʼun tel projet (la lecture publique) qui nous vaut pour lʼheure un outil aussi peu maniable, visible et public. Envisager des “relais” relève pour nous de la même inversion : comment “relayer” ce que la médiathèque a déjà du mal à accomplir? On affirme ainsi que “la ville nʼenvisage aucun recrutement”, après le départ de trois bibliothécaires qualifiés (patrimoine, musique et cinéma, jeunesse).

La question des coûts
Les chiffres déclarés peuvent sembler notables, au moment où lʼon cherche à faire peur à coup de “dettes publiques”. Ainsi “70 000 € pour l'informatisation de la structure" correspondent à l'indispensable remplacement d'un système informatique obsolète mais la médiathèque n'est toujours pas accessible en ligne hors les murs et son service multimédia ne nous semble guère suffisant. On annonce de même “la réfection de la partie CD/DVD pour un montant de 50 000 à 70 000 €”, or il ne sʼagit pas ici de mettre en rayon des produits comme au supermarché mais dʼorganiser lʼaccès à la Musique ou à lʼImage grâce à la médiation dʼune personne qualifiée qui malheureusement à ce jour nʼa pas été remplacée.
Enfin, nous voyons mal comment on peut évoquer “les besoins de la population” pour justifier pareils sous-investissements. Sans la prendre pour la “voix du peuple”, notre pétition (183 signataires aujourdʼhui) signale autre chose quʼun mobile de propagande ou quʼun alibi commode. Les besoins dʼune population sont ce que celle-ci peut dire et faire, pour peu quʼon lui laisse la parole avec quelque conséquence. Nʼest-ce pas justement lʼhonneur de toute politique?

Pour conclure, au cours de notre entretien, lʼAdjoint au Maire a envisagé la constitution dʼun Comité dʼusagers, il nous semble quʼil serait judicieux de le mettre en place avant lʼélaboration de tout projet de lecture publique.

Pour lire la première lettre ouverte et la signer éventuellement:
http://www.petition24.net/mediatheque-bergerac

Contact:c.clamens@wanadoo.fr