Migrants : le Pays Voironnais doit être solidaire

RLF Voironnais

/ #17 Voiron, conseil municipal de septembre, discussion au sujet des migrants. Article Dauphiné Libéré

2015-10-27 18:30

L’accueil des migrants a animé le débat

Le conseil municipal de rentrée avait lieu hier soir. Les élus voironnais ont déroulé les seize points à l’ordre du jour sans accrocs, en seulement deux heures. Et il a fallu attendre les questions diverses pour que le débat s’anime. Le problème posé : Voiron doit-il accueillir des migrants ? Vu la sensibilité du sujet, on aurait pu assister à un débat enflammé… Il n’en fut rien. Chacun a exprimé son point de vue sobrement. Et a campé sur ses positions.

« La Ville s’honorerait à répondre à ce devoir de solidarité »

Arlette Gervasi, conseillère d’opposition (gauche), a interrogé le maire : « Voiron est-elle volontaire pour organiser l’accueil des réfugiés ? Si des associations ou des particuliers sont volontaires, la Ville est-elle prête à les soutenir ? Pour notre part, l’accueil de réfugiés à Voiron, c’est oui. »

Julien Polat, le maire, a argumenté : « Je ne pense pas que nous ayons les moyens d’accueillir des migrants. Tout au long de l’année, nous sommes dans l’incapacité de répondre à toutes les demandes qui nous sont adressées. C’est valable pour le logement d’urgence, pour le logement social. Je n’ai pas de baguette magique pour faire apparaître des solutions d’hébergement. J’attends que l‘État précise quelle est son intention en matière d’accompagnement et quelles sont les conditions dans lesquelles on peut agir.

Concernant les élans de solidarité d’associations ou de particuliers, j’émets aussi des réserves… Nous allons être confrontés à des personnes qui ont fui la guerre et qui sont en France pour des années peut-être. Les gens qui pensent bien faire, mesurent-ils la durée que ça peut représenter ? »

Lino Tricoli (opposition de gauche) donnait son point de vue : « En agissant avec pragmatisme et humanité, on peut prendre notre part. Nous avons des logements vacants longue durée. Nous devons faire confiance à nos associations. Il faut leur faire comprendre que si elles sont mobilisées, on sera derrière elle. La Ville s’honorerait à répondre à ce devoir de solidarité. »

Alyne Motte, adjointe, réagissait en tant que vice-présidente du Pays voironnais au logement : « Sur notre territoire, nous avons des personnes sur liste d’attente pour être logées. Je me sentirais mal de devoir court-circuiter ces personnes. Je n’adhère pas à cette façon de faire. »

L’élu du Front national, Alexandre Collin a failli s’emporter : « Il ne faut pas rajouter de la misère à la misère. L’hébergement d’urgence doit être réservé à nos concitoyens. Nous ne sommes pas en capacité d’accueillir des migrants. » Arlette Gervasi rebondissait : « Les misères ne s’opposent pas ! Il faut aider tout le monde. Posons-nous au moins la question : comment peut-on faire pour les accueillir ? »

Le maire finissait par trancher : « Je ne changerai pas ma position. J’espère que nos parlementaires sauront trouver des solutions. »

LA PHRASE  Il y a trop d’incertitude aujourd’hui pour qu’on s’engage. On ne peut pas mesurer toutes les conséquences. (Julien Polat, maire (LR), sur l’accueil des migrants)

Par Karine BONNET | Publié le 17/09/2015