précarité du FLE


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2014-05-28 12:05

Diplômée d'un Master FLE avec mention Bien, j'ai également obtenu un diplôme d'enseignant au Royaume-Uni, où j'ai été titularisée. J'y ai enseigné le français pendant deux ans. De retour dans mon pays, je n'ai le droit à aucune reconnaissance des mes diplômes et expériences. Je n'ai pas le droit à une équivalence pour la CAPES d'anglais (même avec une licence d'anglais mention bien, et en étant bilingue), car je n'enseignais pas l'anglais, ni pour le CAPES de français, car j'enseignais le français langue étrangère, et non le français langue maternelle. Bien sûr, le CAPES de FLE n'existe pas. Si je veux trouver du travail, je dois donc chercher des boulots par-ci par-là dans des associations, à raison de quelques heures par semaine. Je n'ai pas peur de quitter mon Sud pour une région où il y aurait plus d'emploi, seulement, la précarité des emplois proposés rend la tâche impossible. En admettant que je trouve un travail sur Paris, à raison de deux heures par semaine, je ne peux décemment pas penser m'y installer, en me disant "je chercherai d'autres emplois une fois sur place pour compléter". Au prix des loyers à Paris, vous conviendrez qu'un emploi de deux heures par semaine est largement insuffisant. Les enseignants de FLE s'investissent beaucoup plus que les autres. Non contents d'enseigner notre belle langue, ils s'attachent à différencier leurs leçons en fonction des âges, des nationalités et des besoins de leurs apprenants. Ils enseignent également l'aspect culturel de la langue, organisent des évènements pour promouvoir la Francophonie/francophonie, et participent activement à la diffusion d'une image positive du français et de la France à travers le monde. Leur offrir une situation décente serait un moindre retour.