Que les hommes et les femmes soient belles !

moshe

/ #113 Je signe

2011-07-01 15:14

J'ai lu tous les commentaires précédents et essaye de ne pas redire ce qui a été dit et bien dit.

Mère et professeure (Lettres Classiques), je n'ai jamais enseigné cette règle dans ces termes.
Les collégiens étaient quelque peu déstabilisés. Pour une fois qu'ils réussissent à retenir une règle par coeur, voilà que je la leur démolis. J'enseignais comme il a été dit plus haut que si l'adjectif accompagne deux noms de genres différents, il conserve la forme de base (celle que l'on trouve dans le dictionnaire). Je n'assimile pas le masculin au neutre.Le neutre a quasiment disparu de notre langue: "pis" résiste mal à "pire".
Alors autant apprendre la vérité dès le début de la scolarité.

L'accord de proximité, d'accord mais avant que l'Académie (dont on n'attend pas les recommandations pour modifier la langue, fort heureusement) ne donne son accord, les poules auront des dents. Et de toute façon, faut pas rêver, la règle ne s'appliquera pas plus que les autres!

Deuxième point: non, effectivement, je confirme, les femmes n'ont pas que ça à faire mais elles ont aussi ça à faire, prendre conscience que la langue véhicule l'idéologie dominante.
Le rôle des mères et des enseignantes est important mais elles doivent convaincre aussi les pères et les enseignants. Sinon, c'est cause perdue ou du moins très compromise. Nous ne sommes qu'une seule main (slogan que nous utilisons actuellement au Caire où je vis et qui s'applique à bien des domaines).
L'abandon par volonté ou négligence de son nom patronymique est pour moi un pur scandale.
Au nom et au prénom de la femme, viennent se substituer le nom et quelquefois le prénom du conjoint mâle.
Impunément même si la loi du 6 fructidor de l'an II est toujours en vigueur et pourrait créer de sérieux ennuis à tous ces fonctionnaires, hommes comme femmes, qui refusent de l'appliquer: les employés des impôts effectivement pour ne citer qu'eux. Je suis actuellement en guerre contre eux et mes appels à l'aide auprès d'associations de femmes, pourtant répétés, ont été traités avec le plus grand mépris. Aucune réponse.
Difficile d'obtenir également des banques un chéquier où figurent les deux noms. Difficile de ne pas dire qu'on est mariée et de se voir ainsi dans la quasi-obligation de fournir le nom de son conjoint.
Bref quand on se fait appeler par son nom (ça s'appelle "conserver son nom de jeune fille", trop drôle), on passe pour une cinglée asociale.
Cette perte de son nom de naissance est pourtant une réelle perte d'identité.

En tant qu'égyptienne, par contre, je n'ai pas de problème de ce côté-là. Les femmes ici conservent leur nom. Toute leur vie. Il n'y avait, à ma connaissance que Suzanne Thabet pour se faire appeler Moubarak. Elle est redevenue Suzanne Thabet après la révolution du 25 janvier.
Les femmes belges ne changent pas de nom non plus.
Bravo!

Troisième point: il y a effectivement peu de signatures. C'est bien dommage et nous devrions tenter d'y remédier.
Je vais pour ma part faire le colibri...
Et pour terminer, une autre règle: pour passer du masculin au féminin, on ajoute généralement un "e". A l'inverse, pour passer du féminin au masculin, il suffit de faire disparaître ce "e".
Une femme, un femme...
Troublant, non?
Mais non, c'est une blague, j'adore les hommes. Et les femmes. Et les langues.