Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)


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/ #1162 Re:

2013-12-01 09:32

#1127: -

Pour avoir travaillé à tous les niveaux ou presque de l'enseignement (collège, lycée, BTS, formation continue  au niveau bac +3, ex-IUFM, et maintenant prépa), je peux assurer à qui veut bien l'entendre que depuis que j'enseigne en prépa, mon temps de loisir a considérablement diminué (car il semble que je n'aie pas la puissance de travail des rares collègues de prépa qui peuvent faire plus de cinq heures sup/semaine) : 'petites vacances' et week ends inexistants (une bonne quinzaine d'heures de préparation de cours et correction chaque fin de semaine), soirées brèves, vacances de deux semaines en moyenne par an.

C'est vrai, j'ai trois heures supplémentaires correctement payées (rappelons que la rémunération de l'heure supplémentaire en prépa est inférieure à celle de l'heure normale de cours), mais quand j'ai insisté pour ne pas les faire afin d'éviter le surmenage et un risque de dégradation de mon travail et de ma vie privée, cela m'a été catégoriquement refusé. Cette précision s'adresse à tous ceux qui nous croient âpres au gain, 'repliés sur nos privilèges', etc...

Bien sûr, le salaire, du fait de cette surcharge de travail, est confortable, mais il est bien loin des sommes complaisamment exhibées par quelques fielleux de la presse, du monde politique, ou de la rue, et, reprécisons-le, c'est un salaire de FIN de carrière qui est EXACTEMENT LE MEME que celui d'un professeur agrégé en lycée à niveau égal d'avancement.

Le prix à payer : la frustration continuelle de n'avoir qu'une vie sociale (en dehors des rencontres professionnelles) et familiale très restreinte, des tensions douloureuses avec les proches qui ne comprennent pas que le travail continue - et ne s'arrête jamais - à la maison, l'impossibilité d'envisager travaux personnels de recherche ou autres, etc. Ce sacrifice, nous l'acceptons (qui jusqu'à aujourd'hui a entendu les professeurs de cpge revendiquer quoi que ce soit malgré la baisse sensible de leur niveau de vie, pour eux comme pour leurs collègues du secondaire et du primaire ?). Nous l'acceptons parce que nous adorons notre métier, croyons en notre mission, et y trouvons le plus souvent plaisir et satisfaction, mais nous refusons le mensonge, l'hypocrisie, la jalousie, l'injustice, la haine, l'aveuglement, le dénigrement, l'ignorance, l'insulte et la bêtise.

 

Combien de temps encore faudra-t-il rappeler toutes ces évidences ?