Retrait du vote du projet de construction de 2 golfs en Balagne


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/ #104 Un peu d'information

2013-04-18 09:40


En tant que responsable de la Ligue Corse de Golf, je ne souhaite pas ouvrir une polémique au sujet de la construction de parcours de golf en Balagne mais simplement répondre à la pétition lancée par AEIV et rétablir quelques vérités :

1. Quelques mots sur le golf (et le golf en Corse)

Le golf est un sport de plein air qui peut se pratiquer par presque tous les temps, et en toutes saisons.
Pour certains, ce peut être une activité de loisir, pratiquée en famille, car il est possible de jouer à ce jeu à tous les âges de la vie. Sport intergénérationnel par excellence, il permet à une famille de s’adonner ensemble à son jeu préféré. On peut le pratiquer à son rythme, la durée d’un parcours variant de 4 à 5 heures.
Pour d’autres, c’est une véritable activité sportive, exigeant une bonne condition physique afin de pouvoir participer à des compétitions locales, régionales ou nationales (voire internationales). Le temps ou le golfeur de haut niveau fumait son cigare entre chaque trou est révolu ! Le golfeur professionnel est un athlète à part entière, au même titre que d’autres sportifs dans d’autres disciplines.
C’est un sport très codifié par des règles qui imposent à ceux qui le pratiquent un comportement étique : civilité, respect, savoir-vivre, entraide, esprit d’équipe, honnêteté…autant de valeurs indispensables dans la vie de tous les jours et sur les terrains de sport, pour tous, jeunes et moins jeunes.
C’est un sport reconnu comme étant excellent pour la santé.

Sport Olympique, il sera présent aux jeux de Rio en 2016.

Le golf en Corse :
L’Ile compte 6 parcours:
- Un golf de 18 trous à Bonifacio : Le Golf de Sperone (60 hectares), qui accueille des compétitions fédérales et évènements professionnels.
- Un golf de 9 trous en Balagne : le Golf du Reginu (16 hectares)
- Un golf de 9 trous à Borgo : le Borgo Golf Club (13 hectares)
- Un golf de 6 trous à Porticcio ; le GIGA (9 hectares)
- Un golf de 6 trous à Porto Vecchio : Golf de Lezza (11 hectares), qui bientôt passera à 9 trous sur 5 hectares supplémentaires.
- Un golf de 6 trous à Solenzara ; le golf de la B.A. de Solenzara aménagé sur un terrain militaire

Le golf est-il un sport réservé aux riches ?
Même si cette idée reçue perdure, elle s’avère de plus en plus fausse. Une licence adulte coûte 49 euros, 26 euros pour les moins de 25 ans et 15 euros pour les jeunes. C’est à peu près le même tarif que les licences d’autres disciplines sportives.
Dans les clubs de Corse, une cotisation mensuelle s’élève à 90 euros en moyenne par adulte (pour un accès au parcours tous les jours), des aménagements tarifaires étant prévus pour les familles et les jeunes. Un gree-fee (droit de jouer pour un joueur extérieur au club) coûte 40 euros.
Pour les jeunes, les écoles de golf des clubs proposent des tarifs particulièrement avantageux : de 15 à 25 euros par mois pour 1h30 à 2h de cours collectifs hebdomadaires, le prêt de matériel ainsi que l’accès gratuit à tous les parcours de l’île (Charte signée entre les clubs et la ligue Corse de Golf).

2. La rentabilité de l’industrie golfique :
Tout d’abord, quelques chiffres pour savoir ce que la pratique du golf représente dans le monde :
- 65 millions de golfeurs dans le monde.
- 3,5 millions de licenciés en Europe du Nord.
- 420.000 licenciés en France ; on estime à 100.000 le nombre de joueurs supplémentaires non licenciés.
- Les projections pour la Chine à l’horizon 2020 sont de l’ordre de 20 millions de joueurs.
- L’aéroport de FARO, en Algarve dans le sud du Portugal, a eu un trafic de 7 millions de personnes en 2012, la majorité de ces personnes étaient des joueurs de golf.

Le golf est-il en récession aux U.S.A. : Pas comparable. Le marché du golf aux U.S.A. n’est pas comparable au notre. Il représente 15000 golfs et 30 millions de joueurs. Si actuellement la construction de nouveaux golfs marque effectivement le pas c’est parce que le marché est mûr. L’offre étant énorme les golfeurs se comportent comme tout consommateur, ils choisissent ceux qu’ils leur conviennent le mieux. C’est le jeu de la concurrence.

Sud Ouest en échec : Faux. Sur le plan golfique et touristique, la région se porte bien avec 20% d’étrangers (dont 40% de golfeurs du Nord et de la Grande Bretagne). Le reste est alimenté par les golfeurs français qui se déplacent en nombre et y possèdent pour beaucoup une résidence secondaire.
On dénombre 53 équipements golfiques en Aquitaine et il y a plus de 32000 joueurs licenciés avec une augmentation moyenne annuelle de 5% sur les cinq dernières années.
Si l’on considère l’aspect économique du golf (CA annuel golf : +/- 40 M€ et RH +/- 500 emplois) le golf est, sans aucun doute, un vecteur de développement en Aquitaine.


3. Le golf et l’environnement

Il y vingt ans, la conception et la construction de golfs n’obéissaient pas aux mêmes exigences que celles qui ont cours actuellement : de nos jours la création d’un parcours de golf est très encadrée et doit répondre a des normes de préservation de l’environnement de façon stricte. A ce titre la Fédération Française de Golf a signé en 2010, avec trois ministères (Sports, Environnement et Agriculture), une charte « Golf et environnement ».
Un parcours de golf est un équipement sportif structurant. Il suffit de citer un exemple parmi les nombreux cas existants : Sur la Côte d’Azur, la construction du golf de Cannes Mandelieu « Old Course », en 1891 a empêché que les 60 hectares qu’il occupe soient la proie des constructeurs. C’est un poumon vert dans la ville avec des pins parasols centenaires ou les habitants vont se ressourcer. On est loin de l’urbanisation débridée et envahissante qui a détruit de nombreux sites naturels remarquables de cette région
Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve en matière d’urbanisation mais un golf restera toujours un espace vert protégé.

Le terrain de golf est-il un énorme consommateur d’eau ? : Faux. Si cela était vrai il y a vingt ans en arrière, aujourd’hui, lors de la conception d’un golf on prévoit son autosuffisance avec la construction de bassins de rétention des eaux de pluie, l’emploi d’eau non potable canalisées depuis les stations d’épuration des eaux usées, ainsi que l’emploi de gazons (Platinum paspalum) qui ont besoin de très peu d’eau. Et il faut savoir que les graminées sont des filtres naturels qui purifient les eaux qui s’infiltrent dans le terrain. Il est important de noter que, sur les 50 hectares d’un terrain de golf, seuls 20 a 30% sont arrosés. Ce qui ne représente que 10 hectares.

La construction d’un parcours de golf entraîne-t-elle la perte de la biodiversité de la faune et de la flore ? : Faux. C’est tout le contraire ! Des études montrent que les golfs permettent à des espèces qu’on ne trouvait plus dans certaines régions de refaire leur apparition. Sur les golfs les animaux se sentent protégés. Il en est de même pour la flore.
Il suffit de se promener sur le golf du Reginu pour en avoir la démonstration.

L’entretien d’un parcours nécessite-t-il l’utilisation de pesticides, nitrates, etc. ? : Faux. La ffgolf a signé en 2010 avec trois ministères (Sports, Environnement et Agriculture) une charte « Golf et environnement »par laquelle elle engage la filière golf à réduire la consommation d’eau et de produits phytosanitaires et à développer la biodiversité. Sur les parcours construits récemment les engrais sont tous organiques et non plus chimiques. Un premier rapport quinquennal, remis le 19 mars dernier au Ministère des Sports, témoigne d’une réduction significative de la consommation d’eau et de produits phytosanitaires.

Pour la construction d’un golf utilise-t-on de bonnes terres agricoles, au détriment des agriculteurs ? : La construction d’un golf n’est pas quelque chose d’anodin. Il faut informer toutes les personnes susceptibles d’être intéressées.
IL faut savoir, que d’une part, un golf peut être aménagé dans des zones qui ne sont pas à vocation agricole. Cela dépend des plans d’urbanisme. Les terres agricoles ont un droit de préemption par la SAFER. Et d’autre part ce n’est pas antinomique d’avoir de l’agriculture sur un golf. En Balagne, par exemple, les espaces dédiés au golf (fairways, greens…) peuvent très bien cohabiter avec des plantations d’oliviers et un agriculteur qui en assure l’exploitation.
Un golf est aussi un excellent pare-feu, ce qui n’est pas négligeable dans notre Région.

On peut aussi avancer qu’en matière de retombées économiques la construction d’un parcours de golf présente des avantages importants: outre l’allongement de la saison touristique (le climat en corse permet la pratique du golf toute l’année) elle favorise la création d’emplois (un parcours de 18 trou représente entre 15 et 20 emplois). A titre d’exemple, le golf du Reginu fait vivre 5 familles. Ces deux éléments réunis entraînent la fixation des populations dans des micro-régions qui, habituellement, se vident dès que la saison touristique est terminée. Repeupler les zones rurales (et les villages) peut même être un grand défi à relever ensemble !

On pourra dire en conclusion que les arguments avancés par les membres de l’association AEIV ne sont pas recevables, même si leurs inquiétudes peuvent paraître légitimes.
On se trompe d'adversaire, il n'y a pas plus vert qu'un golf.