pole emploi picardie

Il est regrettable de constater que le syndicalisme « à la française », en échec depuis des décennies, peine à faire son autocritique. Une immersion dans les associations syndicales des pays scandinaves ou même allemandes leurs permettrait de constater qu’en œuvrant pour la pérennité et la stabilité de l’entreprise, on obtient de meilleurs résultats pour l’ensemble des salariés, qu’en s’inscrivant, de manière perpétuelle, dans la réfutation des propositions de la direction. Je reste perplexe lorsque je vois se juxtaposer, dans les discours et les tracts syndicaux, le terme « négociations » à un vocabulaire guerrier. Il semble plutôt évident que l’on négocie « AVEC » et non pas « CONTRE ». Ou alors, à terme (et c’est probablement déjà le cas) ce mot, négociation, et tout ce qu’il renferme de primordial dans une société comme la notre, finira par être totalement galvaudé. Lorsqu’on (les salariés) élit des représentants du personnel, on ne se constitue pas par cet acte, une meute de chiens d’attaques à l’encontre de la direction, mais un corps de personnalités que nous estimons digne de confiance et qui, lors de décisions de cette importance saurons apporter une réponse satisfaisant la majorité d’entre nous. Pour cela, encore faut-il consulter « la base ». En effet, de par son seul mandat, un représentant du personnel ne peut s’imaginer incarner la voix d’un collectif aussi nombreux que celui regroupant les salariés de Pôle Emploi Picardie. Lors des votes, je n’ai pas le souvenir que les programmes des organismes non signataires faisaient apparaître la possibilité d’une action allant jusqu’au sacrifice de nos vies professionnelles et personnelles, seul possibilité qui leur aurait permis de revendiquer cette légitimité qu’ils semblent s’être octroyé.
PS : je m’indigne de la récupération du texte de Stéphane Hessel de la part d’une personne s’étant exprimée ci-avant. C’est méconnaître la vie, l’œuvre et l’engagement de ce Grand Homme que de l’associer à sa « gue-guerre » syndicale…