Bakoko et non Bekoko: Exigeons la fin de l'Epuration toponymique

Quelqu'un a dit que dans ce pays, on "écarte les normes pour normaliser les écarts"

Prendre les distances avec les valeurs pour emprunter les raccourcis de la facilité est devenu un jeu, que dis-je, un enjeu conscient pour les esprits malins ou  inconscient pour les âmes faibles.

Qu'on vous appelle par le nom de votre voisin n'a t-il aucune importance? 

Indiquer le nom d'u lieu par un autre par ces temps où le monde est piloté par des outils d'aide à la planification, décision et gestion peut revêtir un caractère dangereux, et je vais l'illustrer par deux exemples dont l'un ravive malheureusement un fait récent et douloureux, et l'autre n'est que pure illustration « apocalyptiquement » simulationniste.

Imaginons qu'il soit passé dans les habitudes et pratiques même des décideurs que Eseka soit appelé Messondo. Et qu'à la suite du grave accident de train, le signalement ait été donné au nom de Messondo. Les secours s'y seraient dirigés, avant de réaliser que c'est Eseka qui est concerné. Combien de vies humaines cette perte de temps et d'énergie aurait-on perdu?

Supposons qu'il y ait un problème au lieu dit Bakoko qui nécessite qu'on y largue une bombe. Par ces temps où l'orientation, la navigation et le téléguidage sont faits à l'aide de Systèmes d'Information Géographique (SIG), la bombe serait programmée avec les coordonnées géographiques connues avec précision du lieu indiqué par appellation courante, à savoir Bekoko au lieu de Bakoko. Devra t-on en ce moment parler de dégâts collatéraux ou principaux? Bekoko n'aurait-il pas payé à la place de Bakoko à cause de la forfaiture?

Ne parlons pas de projets qui seraient détournés vers l'un ou l'autre côté, en fonction des forces en présence et des circonstences.

Une anecdote répendue dans la région attribue le détournement d'un pont à cause d'une lettre. Tiko serait devenu Fiko. Heureusement que ce n'était qu'une blague de mauvais goût, car c'est un fils du coin qui avait lui-même fait inscrire ce projet pour sa zone alors qu'il était encore aux affaires.

Néanmoins, c'est une illustration de ce qui peut arriver et qui est certainement arrivé dans plus d'un cas.

Ce cri n'est donc pas un simple problème d'orgeuil ou de principes, mais a valeur symbolique et pédagogique.

Que d'aucuns y voient un problème personnel est leur problème.

Que ces "Martin Niemöler" ne signent, pas. C'est les affaires qui arrivent aux autres...

Quand ce sera leur tour, il n'y aura plus personnes pour pétitionner.