POURUNRETRAIT DES ENSEIGNES COLONIALES AUX SOUS ENTENDUS RACISTES


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2011-11-04 23:46

Un message flirtant avec la xénophobie
Pour assurer son financement et pérenniser le mouvement, Femen s’est lancé récemment dans le marketing, en créant une série de tasses, de t-shirts, de posters portant son logo, deux seins stylisés peints en jaune et bleu, couleurs du drapeau ukrainien. L’organisation réalise aussi régulièrement des empreintes en peinture ou en plâtre des seins des militantes et les mets aux enchères sur Internet. Un business qui a pour slogan : « Clique sur un sein, achète Femen. » Le procédé choque Natacha Tchermalykh, membre de la toute jeune organisation Offensive féministe, plutôt ancrée à gauche et lancée l’an dernier : « Même si je suis d’accord avec leur revendication de départ, Femen opte sans scrupules pour un autre échange symbolique, celui de la marchandisation du corps. »

Selon Offensive féministe, Femen n’est pas à une contradiction près, et ses membres ont également souligné les amalgames xénophobes dont ses militantes se seraient rendues coupables, en filigrane de leurs campagnes. « J’ai été particulièrement choquée par leur protestation contre la venue des supporters de l’équipe de football turque Galatasaray dans la ville de Lviv, lors d’un match contre l’équipe du « Karpaty », confie Natacha Tchermalykh. Femen proposait d’interdire la présence des Turcs à Lviv au niveau municipal, considérant qu’ils représentent un danger majeur pour les femmes ukrainiennes. Le discours de Femen dans ce cas-là rejoint clairement le discours de Svoboda, un parti d’extrême droite ukrainien, particulièrement hostile aux mouvements migratoires et à la présence des étrangers sur le territoire de leur pays. Les Turcs, quand à eux, sont stéréotypés par Femen comme une horde "hyper-virile" de "barbares" ne sachant pas contrôler leur pulsions sexuelles... » Les images postées en ligne lors de cette campagne médiatique sont en effet assez éloquentes : une jeune femme, complètement nue et les seins peints aux couleurs du club Karpaty, est encadrée par deux supporters ukrainiens aux mines patibulaires qui protègent son sexe de leurs mains. « En dehors de l’esthétique très douteuse de toute la scène, une autre interprétation, plus politique, est possible, estime Natacha Tchermalykh. Ici, la féminité stéréotypée de Femen fait alliance avec une masculinité exacerbée de la micro-société très patriarcale des supporters de football, cette dernière étant censée "sauver" la femme ukrainienne des hommes turcs... Pour ma part, un mouvement de femmes qui combinerait un discours libertaire et avec un discours xénophobe est insoutenable