Petition à l'Union Africaine sur le Sida et l'Ebola en Afrique

Pascal ADJAMAGBO
L'auteur de cette pétition

/ #100 Le taux de mortalité du virus Ebola

2014-09-25 14:31

 

Le taux de mortalité du virus Ebola en Afrique de l'Ouest réévalué à 70 %

Par Jean-Luc Nothias - le 24/09/2014

Une étude menée par des experts de l'OMS a revu le pourcentage à la hausse, et estime que 20.000 personnes pourraient être contaminées par la fièvre hémorragique d'ici à début novembre.

Selon le dernier bilan en date de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la fièvre hémorragique Ebola a fait 2811 victimes en Afrique de l'Ouest sur 5864 cas. Trois pays sont particulièrement touchés, le Libéria (1578 morts sur 3022 cas), la Guinée (632 morts sur 1008 cas) et la Sierra Leone (593 morts sur 1813 cas). Qu'en sera-t-il pour les semaines et mois qui viennent?

D'après une nouvelle étude, publiée dans le New England Journal of Medicineet réalisée par des experts de l'OMS et de l'Imperial College de Londres, «si les mesures de lutte en Afrique de l'Ouest ne sont pas rapidement renforcées, le nombre de cas continuera à augmenter de façon exponentielle et plus de 20.000 personnes auront été infectées d'ici à début novembre».

Un scénario très pessimiste

«Cette étude nous a donné des informations précieuses sur les mécanismes de cette flambée. Par exemple, nous avons appris qu'il n'y a pas de différence fondamentale entre les pays en ce qui concerne le nombre total de patients masculins et de patients féminins», explique le Dr Christopher Dye, directeur chargé de la stratégie à l'OMS et coauteur de l'étude. Celle-ci a également permis de préciser le taux de létalité de l'épidémie. «Il est compliqué d'évaluer ce taux pour cette épidémie, car on ne dispose pas d'informations complètes sur l'issue clinique de nombreux cas, qu'ils aient été détectés ou non», explique le Dr Dye.

«Mais il ressort de cette analyse qu'au 14 septembre, 70,8 % des patients pour qui l'issue avait été établie de façon définitive étaient décédés. Ce taux était cohérent en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.» Un taux qui serait donc plus élevé que ce que l'on pensait. Pour autant, précise l'étude, «l'évolution clinique de l'infection et la transmissibilité du virus sont similaires à celles constatées lors des précédentes flambées de maladie à virus Ebola». Ce sont donc bien les caractéristiques des populations touchées, l'état des systèmes de santé et la faiblesse des moyens de lutte qui sont en cause. L'examen des données a aussi fait apparaître plus clairement la propagation. Fin décembre 2013, les premiers cas ont été rapportés dans les zones forestières de la Guinée. En mars, l'OMS a été alerté, la maladie s'était déjà propagée des zones forestières à la capitale, Conakry. En mai, la flambée s'est étendue avec force à la Sierra Leone et en juin, elle s'est vraiment installée au Liberia. À partir du mois de juillet, le nombre de cas a fortement augmenté dans les trois pays.

De leur côté, les centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC), basés à Atlanta aux États-Unis, ont rendu publique leur scénario le plus pessimiste concernant cette épidémie: selon eux, le virus Ebola pourrait affecter entre 550.000 et 1,4 million de personnes d'ici le 20 janvier au Liberia et en Sierra Leone sans une réponse massive et immédiate. Ils estiment ainsi que si, d'ici la fin décembre, 70 % des malades étaient hospitalisés ou traités en quarantaine pour nettement réduire le risque de transmission, il serait alors possible de mettre fin à l'épidémie au Liberia et en Sierra Leone vers le 20 janvier