Crèche de la Nativité dans l'hôtel de ville de Béziers : M. Macron, faites respecter la loi de 1905 !

Crèche de la Nativité dans l’hôtel de ville de Béziers - Communiqué commun – 21 décembre 2021

Après le refus du Sous-Préfet  d’intervenir,  associations, élus et organisations de Béziers interpellent E. Macron : 

M le Président de la République :  Faites respecter la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat à Béziers  

  Nos organisations biterroises, dans le respect de leurs prérogatives et de leur indépendance réciproque, sont toutes attachées à la République et à la Laïcité, au respect des croyances ou de l’absence de croyance de tous, c’est-à-dire à la liberté de conscience.

Contrairement à ce qui a été annoncé dans le « journal de Béziers », la crèche de la Nativité ne se trouve pas « devant la mairie » - ni d’ailleurs dans une église - mais a été installée à nouveau à l’intérieur de l’hôtel de ville de Béziers ce jeudi 2 décembre 2021 par le Maire de Béziers. Ce faisant, ce dernier viole délibérément, pour la septième fois, l’article 28 de la loi du 9  décembre 1905 lequel précise qu’il est interdit d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions.

Robert Ménard, en remettant à nouveau une crèche de la Nativité, revendiquée publiquement comme symbole du christianisme, au sein de la mairie, notre maison commune, celle de Marianne et haut-lieux de la République,  poursuit un jeu dangereux en utilisant la religion à des fins politiques.

Nous estimons que les provocations du Maire de Béziers nuisent à la liberté de conscience et à la  concorde. Elles dressent  les citoyens les uns contre les autres dans une ville dont la population est déjà particulièrement fragilisée par la situation économique et sociale.  Nous demandons à M le Préfet et au Comité interministériel pour la laïcité d’agir pour faire cesser ce cas avéré de séparatisme, et faire respecter la séparation des Eglises et de l’Etat, la loi de 1905, parce qu’elle assure à tous la liberté de conscience, permet à tous les citoyens libres et égaux en droits de vivre ensemble, parce qu’elle est un rempart contre le communautarisme et l’affrontement entre communautés. Ce n’est pas au Maire de décerner les bons points entre les différentes religions, ou d’organiser un culte municipal pour revenir dans les faits au Concordat.  

Nous avons demandé à être reçus par Monsieur le Sous-préfet de Béziers en délégation. Le représentant de l’Etat  ne nous a pas reçus, il nous informe dans une lettre qu’il  « n’a pas jugé opportun de demander au Maire de renoncer à cette installation, tout comme son prédécesseur en 2019 et 2020 », la jugeant conforme à la jurisprudence du Conseil d’Etat. Saisi, le Comité interministériel de la laïcité ne nous a pas répondu.

Comment comprendre cet encouragement ? Depuis les deux arrêts du 9 novembre 2016 du Conseil d’Etat, monsieur le Maire de Béziers a été condamné par la justice administrative à quatre reprises[1], chaque fois que cela a été jugé sur le fond.  

Nous interpellons donc publiquement  le Président de la République : Monsieur Macron, Béziers reste-t-elle dans la République ou en est-elle séparée ? Acceptez-vous que depuis 7 ans une crèche de la Nativité soit installée à l’intérieur de l’hôtel de ville de Béziers en toute illégalité ?  Y a-t-il des séparatismes, des entorses à la laïcité qui seraient plus tolérables que d’autres ? Comment faire comprendre la demande légitime qui est faite à notre jeunesse de respecter la laïcité si vous encouragez le premier magistrat de Béziers à ne plus la   respecter ? La laïcité, c’est pour tout le monde ! Allez-vous agir pour empêcher que la crèche soit installée dans la mairie de tous les  Biterrois ?

Nous nous adressons également par cette lettre ouverte à la population, et la faisons signer largement.

Premiers signataires :

Les associations : Libre Pensée (LP),  groupe Béziers et environs ; Ligue des Droits de l’Homme (LDH), section de Béziers ; Délégués départementaux de l'Education Nationale (DDEN), délégation de Béziers ;   ATTAC Biterrois : CIMADE Béziers ;  Groupe inter-religieux Ensemble vers la Paix Béziers ; Collectif biterrois du Mouvement de la Paix ;

Les organisations syndicales : CGT Béziers ; FSU 34 ; Union syndicale Solidaires du Biterrois ; UL UNSA Béziers ; association des retraités FO Béziers Saint-Pons 

Les élus : Nicolas Cossange. Conseiller municipal de la liste "À Gauche Béziers" ; Jean-Marc Biau, Conseiller régional groupe communiste, républicain et citoyen ; Muriel Ressiguier, députée LFI de l’Hérault  et membre d’Ensemble !

Les organisations politiques : Collectif Ensemble ! du Biterrois ; Génération.s Béziers. Insoumis du Biterrois (LFI) ; Parti Communiste Français (PCF), section de Béziers ; Comité Parti Ouvrier Indépendant (POI) du Biterrois ; Parti Socialiste (PS) Béziers.  

 

S’associent à ce communiqué commun :

Associations : DDEN 34 ; LDH 34 ; LP 34 ; LDH ; FNLP ;  A.C.H.M (Association contre le harcèlement moral et la souffrance au travail)

Organisations syndicales :      FSU 34 ; UD Unsa 34, UNSA Education 34, SE-Unsa 34 ; UDR FO 34 

Elus : Richard Vassakos, maire adjoint à Vendres, militant syndical et chercheur ; Annie Ducla, première adjointe au maire, Capestang ; Sylvie Gisbert, adjointe au maire, Capestang

Organisations politiques : Parti de Gauche  (PG) 34    

[1] Par un arrêt du 3 avril 2017, la cour administrative d’appel de Marseille a annulé la décision par laquelle le maire de Béziers avait ordonné l’installation d’une crèche de la Nativité au siège de la municipalité en décembre 2014, le Conseil d’Etat a rejeté le pourvoi du maire. Par deux ordonnances des 18 décembre 2017 et 13 décembre 2018, saisi par le préfet du département de l’Hérault, le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier a enjoint au maire de Béziers de retirer deux autres crèches de la Nativité installées par ses soins dans l’enceinte de l’Hôtel de Ville en décembre 2017 et 2018, sous peine d’une astreinte de 2 000 euros par jour de retard.   Par un jugement au fond en juin 2017, le tribunal administratif de Montpellier a également annulé la décision implicite de rejet par le maire de Béziers de la demande tendant au retrait du même emblème religieux de la mairie, en décembre 2016.


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