Ana Aniela, Ion, Ricardo...vont-ils être jetés à la rue ?

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Droits des étrangers : Contre l'enfermement, l'expulsion et la réduction des droits, pour une réelle réforme du CESEDA

2015-04-07 07:52:25

 

A Tous les signataires, individuels et associations, de la pétition

Ana Aniela, Ion, Ricardo...vont-ils être jetés à la rue ?

 

 

 

Chers signataires,

 Apres un sursis que les actions de solidarité avaient permis d'obtenir, Ana Aniela, Emmanuel, Benji, Denissa, et tous les autres habitants de l'usine Galland à Villebon-sur Yvette/Palaiseau ont été expulsés  le 2 juin 2014 et depuis chassés de lieu en lieu, a part une famille en partie relogée. Les enfants scolarisés ne le sont plus, les suivis médicaux réguliers des tout-petits et des malades interrompus. Plus généralement la chasse aux familles roms dans l'hexagone continue.

Nous revenons vers vous car le 5 mai prochain à l'Assemblée Nationale, le projet de loi relatif aux droits des étrangers (CESEDA) va etre débattu.

Depuis le changement de gouvernement en 2012 nous attendions avec espoir un nouveau dispositif  réformant le CESEDA, revenant notamment sur la loi Besson de 2011, mais il n’en est rien. L'article 15 relatif à l’éloignement des ressortissants de la communauté européenne, remet en cause la liberté de circuler sur le territoire français,- pourtant « liberté fondamentale »-, puisqu'il prévoit la possibilité d’assortir l’obligation de quitter le territoire français frappant un ressortissant communautaire d'une interdiction de circulation sur ce territoire d'une durée maximale de trois ans. Cette mesure n’aurait pas été pensée « pour les Roms », selon le ministère de l’Intérieur. Nous en doutons et nous savons par expérience qu'elle toucherait les familles Roms prioritairement.

Si la France devait adopter une telle mesure d’interdiction de circuler, elle serait à «l’avant-garde» répressive de l’Union européenne, aucun autre État membre ne l’ayant pour l’heure prévue. Il s'agirait ainsi de l'atteinte maximale portée à l'exercice d'un droit qualifié tant par la Cour de justice de l'Union européenne que par le Parlement européen de «liberté fondamentale», ne pouvant être limitée que de manière restrictive.

 Nous demandons aux parlementaires le retrait de cette mesure ainsi que de plusieurs autres dispositions contenues dans le projet de loi déposé a l'Assemblée Nationale. Nous vous proposons de vous associer à notre démarche en signant la lettre-pétition ci-jointe et en la faisant signer.

Sur le site de petitions24.net/Droits des étrangers : Lettre-pétition aux parlementaires. Taper http://WWW.petitions24.net/Droits des étrangers : Lettre-petition aux parlementaires
 

Droits des étrangers : Lettre-pétition aux parlementaires
http://www.petitions24.net/droits_des_etrangers__lettre-petition_aux_parlementaires

En comptant sur votre solidarité,

Claude Peschanski

Présidente de l'Observatoire Citoyen du Centre de Rétention Administrative de Palaiseau

membre de SAVALFERR (Solidarité A Villebon Avec Les Familles Et Roms et Roumaines)


Claude Peschanski

Ana Aniela, Esmeralda, Emmanuel, Benji, Denissa ont été expulsés et expulsés encore et encore ...

2014-09-24 13:32:27

   Ana Aniela, Emmanuel, Benji, Denissa, et tous les autres habitants de l'usine Galland à Villebon-sur Yvette/Palaiseau ont été expulsés et expulsés encore et encore : depuis le 2 juin date de leur expulsion de Villebon sur Yvette où ils sont restés 21 mois, eux et leurs familles ont été chassés de Saulx-les-Chartreux, de Ballainvilliers, des Ulis, de Meaux ; ils sont aujourd'hui encore plus qu'hier en grande précarité : installés à Chelles, à Torcy ou en Seine-Saint-Denis ils risquent d'être jetés à la rue à tout moment et se retrouvent à tous niveaux dans des conditions de vie bien plus difficiles qu'à l'usine Galland, à Villebon. Le tissu social, associatif qui s'était tissé peu à peu tout au long de ces 21 mois a été déchiré, anéanti. En dehors de deux collègiens, nos petits écoliers se retrouvent de nouveau déscolarisés ; les suivis pédiatriques des tout petits interrompus, tout comme les suivis médicaux des malades ou les suivis de grossesse. Nous sommes depuis hier en automne, la température baisse et la vie  dans ces conditions de fortune va être de plus en plus difficile. Ils ont besoin de notre solidarité active. Des associations comme l'ASEFRR (Association de Solidarité en Essonne avec les Familles Roumaines et Roms) dans l'Essonne existent pour organiser ces actions de soutien.

Ils sont toujours menacés d'expulsion non seulement de leur habitat précaire mais aussi, bien qu'européens, de France ; et dans les Centres de rétention administrative nombreux sont-ils à être enfermés avant d'être expulsés manu militari. Pour ensuite tout aussitôt essayer de revenir retrouver la famille laissée en France. Logique absurde de cette politique d'immigration !

Comme pour les autres étrangers en situation administrative irrégulière, peu de tribunaux administratifs prennent le temps de les interroger, de les écouter, de s'intéresser à leur situation de vie réelle.  Aujourd'hui  quantité d'obstacles législatifs et pratiques empêchent un réel accès au juge administratif ou au juge des libertés.

Les témoignages et observations recueillis tout au long de l'année dernière, dans un rapport de l'OEE (Observatoire de l'Enfermement des Etrangers) ont permis d'illustrer le caractère aléatoire de l'accès au juge et à un recours effectif pour les étrangers enfermés. Il existe manifestement une inégalité des armes qui tient à l’urgence dans laquelle est placé l’étranger, à la privation de liberté, et au manque de moyens mis à disposition d’une population souvent isolée, sans grands moyens financiers et a priori non francophone.

               Le rapport OEE sur l'accès au juge est en ligne

http://observatoireenfermement.blogspot.fr/p/publications-2.html


Claude Peschanski

Démolitions du platz de l'usine Galland le 2 juin. Expulsion des familles Roms

2014-06-04 09:53:29

Démolitions

Lundi 2 juin, 5H51, le jour se lève à Villebon-sur-Yvette (91), le platz de l’usine Galland après 21 mois d’existence va être évacué par les forces de l’ordre. Depuis 4h45, 70 citoyens sont au côté des familles Roms pour dénoncer l’absurdité et l’inhumanité de l’expulsion.

Retenir la nuit. Oui, nous aurions tous voulu retenir la nuit ce lundi 2 juin, espérant que le jour ne se lève pas comme prévu à 5h51, heure où les CRS et gendarmes allaient pouvoir commencer l’opération d’évacuation de l’usine Galland.

Une heure avant, la nuit était encore noire dans l’usine et seules quelques lumières allumées devant les baraques indiquaient celles qui étaient occupées. Une grande partie du platz s’était déjà vidée de ses habitants, certaines baraques désossées.

Déjà ce qui avait été le havre d’une communauté rom pendant 21 mois, là où une vingtaine d’enfants sont nés, où , il y a encore quelques jours, les anciens disputaient d’extraordinaires parties de dominos, où jouaient les mercredi après-midi, enfants et jeunes avec les éducateurs d’Intermède et d’Animakt , maintenant des tas de planches, de matériaux, d’objets abandonnés jonchent le sol, derrière le platz du côté de Villebon par où nous entrons. Un champ de ruines.

Eclairés par une lampe de poche la vision du premier étage est encore pire. Il n’y a plus personne. Les occupants que nous connaissons semblent avoir pris la fuite face à une catastrophe imminente : des restes de repas brutalement interrompus ; des plats pleins de nourritures ; des vêtements ; des téléviseurs ; des jouets d’enfants sur le sol. Quelque chose de Paestum, de Pompéi ou d’une œuvre de Spoerri*. Pourquoi partir ainsi ? Ont-ils pris peur ? Nous savons que des policiers sont venus avec constance et autorité demander le départ des occupants les semaines précédentes avec des pics la semaine dernière. Là nous voyons les effets de ces admonestations. Cela transpire l’alarme.

Déjà nous étions devant les ruines d’un village que nous avions tous appelés le Platz de l’usine Galland. La fin était annoncée depuis longtemps mais là, elle était visiblement à l’œuvre. A cet endroit pendant 21 mois nous avons échangés, appris les uns des autres en partageant nos différentes cultures ; nous avons rêvés ensemble pouvoir construire à peu de distance de l’école que fréquentaient les enfants, avec les élus, les pouvoirs en place, une installation durable pour l’ensemble de ces familles. Mais personne n’a répondu à nos appels.

Défense des droits fondamentaux et respect des devoirs, nous nous sommes risqués à aborder les sujets difficiles ensemble. « Inéluctable. L’expulsion est inéluctable », nous répondait –on à la mairie de Palaiseau quand on évoquait la nécessaire prise en compte des besoins de cette petite communauté. Et cela justifiait qu’on n’installe pas de toilettes ; cela justifiait qu’on doive mendier pour avoir assez de containers …

Nous redescendons. Il y a de la lumière ça et la dans une douzaine d’endroits. En fait peu à peu au petit matin une centaine d’habitants émerge du sommeil et se prépare calmement à l’expulsion. Le visage anxieux. Le geste économe. Le regard parfois embué. Ils rangent leurs biens, réveillent à contrecœur les enfants, les habillent lentement. Maria renâcle à réveiller Yasmina sa petite fille de quelques mois. D’ailleurs Yasmina refuse de s’éveiller. Elle ouvre un œil, s’étire comme un petit chat et se rendort aussitôt. Quel crève-cœur !

Aline et Leila d’Intermèdes Robinson sont restés dormir ici. Elles émergent elles aussi. Les amis de Savalferr arrivent. Nous sortons les thermos et les gâteaux pour le petit déjeuner. Nous allons voir si la police s’active déjà à l’extérieur du côté de Palaiseau. Et là nous découvrons devant les policiers qui débarquent, une soixantaine de jeunes et de moins jeunes venus depuis de Palaiseau et de Villebon, certains à 4 heures du matin, assurer de leur soutien les occupants de l’usine. Nous les appelons à entrer. Le regard des habitants s’éclairent. Non dans cette épreuve, ils ne sont pas seuls.

Matthieu, Georges, Erwan, Mike, Cécile, Annick, Bernard, Marie- Claire, Marie Hélène, Pascal, Dominique, Raf, Nicolas, Solène, Manon, Roland, des amis arrivent maintenant sans discontinuer. Membres d’associations ou pas, élus, anciens élus de Palaiseau ou de Villebon, bénévoles …. Des citoyens qui témoignent par leur présence de l'absurdité de cette expulsion ; qui ne supportent plus qu’on expulse en leur nom des familles entières, qu’on les piste, qu’on traite des enfants, des femmes et des hommes comme des nuisibles ainsi que cela a été fait notamment la semaine dernière à Corbeil et à Calais. L’ancien président de l’ASEFRR, Serge Guichard, et le nouveau, Loïc Gandais, Michel Rouyer d’EELV, Dominique Crozat de la GALU, René Dupont, Jean-Marc WEULERSSE, Olivier PICOT, de Palaiseau Terre Citoyenne, François Saint Hilaire du PCF et Ophélie Guin, Régis Vaillant, Sandra Chartol élus de l’opposition à Villebon. Tous se croisent dans l’usine. Les journalistes alertés arrivent. France Culture, Télé Essonne, le Parisien, France 3… Nous serons là jusqu’à soixante-dix personnes venues, déterminées, aux aurores.

Que peut-on faire pour continuer à soutenir les familles expulsées ? En quoi ces forces vives peuvent les aider et nous aider à les soutenir ? Ce lundi il fallait être là, à leurs côtés. Etre là et voir. Etre là et témoigner.

Ils se préparent bravement. L’heure peu à peu approche.

Le jour se lève. Les policiers entrent dans l’usine. Les opérations d’expulsion commencent.

Pas de politesse de la part des forces de l’ordre… Ils nous ordonnent de sortir, exigeant que nous soyons séparés des familles. Nous refusons. Le chef de cabinet du préfet nous donne alors jusqu’à 7heures avant que nous ne soyons évacués. Nous obtenons finalement la présence de deux observateurs, Dominique Durand et Robi Peschanski de Savalferr pour accompagner les familles. Quand nous sortons bien encadrés nous rejoignons d’autres amis retenus à distance par des gendarmes et des CRS sur l’un des parkings. Goyita, Joseph, et beaucoup d’autres.

Nous sommes filmés et infiltrés par les services qui ne s'appellent plus RG mais qui assurent le même travail. Les deux maires de Palaiseau et de Villebon sur Yvette sont présents avec leur directeur général des services. Dans l’autre parking, sous un barnum blanc, les services sociaux bien visibles sous un gilet de sécurité fluo, avec des barrières genre embarquement d'aéroport traitent le cas de chaque famille. Dominique Fontenaille, le maire de Villebon, officie sous le même uniforme à leur côté. Les négociations sont dures pour les familles et les observateurs de Savalferr car les services sociaux ne leur proposent que des hébergements pour huit jours aux quatre coins de l’Ile de France.

« Je veillerai, nous avait écrit le préfet, à ce que les familles dont les enfants sont scolarisés dans les écoles situées à proximité puissent bénéficier d’un hébergement le plus proche possible de celles-ci même si, ajoutait-il néanmoins, la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence peut rendre parfois difficile l’atteinte de cet objectif. »

En effet !

Cette promesse a été totalement bafouée dans la pratique. Aujourd’hui aucun des enfants scolarisés n’a la possibilité de se rendre à l’école ou au collège. Les familles entre parents et grands parents se retrouvent séparées, et les lieux d’hébergement pour une semaine sont à des distances infranchissables pour les écoliers et collégiens. «  Ce n’est pas seulement le platz qui est démoli en ce moment, c’est tout l’effort de scolarisation et de socialisation entrepris depuis 21 mois qui est démoli aujourd’hui, » confiait Robi Peschanski à l’AFP.


Quel gâchis humain, quel gâchis financier !

Les nuitées d'hôtels à Pétaouchnock en bordure d'aéroport ou d'autoroute ; hôtels désolants qui n'arrivent pas à trouver d’autres clients...... et qui de toute façon déclarent que les gens sont venus même si ce n'est pas le cas pour empocher l'argent de l’état. Ou disent qu'il n'y a plus de place une heure après la réservation... Bon nombre de familles hier se retrouvaient à la rue et certaines le sont encore aujourd’hui. Des informations produites par le diagnostic social s’avèrent erronées : par exemple, dans la liste des services sociaux se retrouvent deux familles relogées depuis plus d’un an et demi à Villebon et n’ayant jamais vécu à l’usine Galland ! Ou même Ana Aniela, une des élèves scolarisées à l’école élémentaire des Casseaux placée en collège ! On peut s’interroger sur le contenu et le sérieux de ces coûteux diagnostics sociaux. Un élève scolarisé depuis un an et demi en élémentaire aux Casseaux n’est même pas recensé dans sa famille !

Tous ces CRS, policiers, et gendarmes mobilisés, un bus affrété pour l’occasion qui repartira vide et qui finalement propose de convoyer les quelques personnes restant en toute fin de matinée à la gare RER (« Merci on peut y aller à pied !, répondent-ils gentiment!). Il aurait pu faire la navette vers les hôtels ..... Hier soir des familles n’avaient pas trouvé leur hôtel perdu au fin fonds de la Seine et Marne ou du Val d’Oise,

..... Hier soir des familles n’avaient pas trouvé leur hôtel perdu au fin fonds de la Seine et Marne ou du Val d’Oise, Saint-Ouen l'Aumône, Mauregard destinations impossibles à localiser au point e devoir dormir dans leur véhicule.

D’autres s’étaient vues refuser l’entrer de l’hôtel où elles avaient été affectées.

Quelle débauche de moyens !

- Des containers,

- un tractopelle,

- une armada d'éboueurs qui nettoient le parking,

- des employés municipaux qui enfin colmatent les nids de poules de la chaussée, ce qui n’avait pas pu être fait pendant des années,

- la camionnette du Siavi qui vient tout aussitôt nettoyer la rivière,

- un container à ordures qui est introduit dans le platz alors que nous en avons réclamé pendant presque deux ans,

- le camion EDF qui coupe le fil électrique ;

Toute cette démonstration de retour à l’ordre, digne d’un Super « Mr Propre » illustre la volonté politique et municipale et départementale et préfectorale de mettre en scène un avant et un après l’expulsion : l’avant, sale, contaminé,  dégradé et l’après, propre, rénové, remis aux normes de nos jolies petites communes de la Vallée de Chevreuse.

Ainsi pourrions-nous penser que tout a été programmé pour laisser pourrir la situation et excéder des riverains chauffés à blanc par les discours de différents ministres de l’Intérieur.

Ouf, commentait-on dans certaines chaumières… On va pouvoir de nouveau se promener sur les bords de l’Yvette sans risquer de marcher sur un étron…humain… Les crottes de chien ne provoquent pas la même qualité de répulsion. Certes c’est pénible, malodorant voire même infect. Mais rappelons que nous parlons bien d’un besoin humain primaire. Et quand on n’a pas assez de toilettes à domicile, comme vous et moi, comment fait-on quand les boyaux se tordent ? A ces remarques que nous échangions dimanche dernier avec l’adjoint au nouveau maire de Palaiseau chargé de la sécurité, de la police municipale et de l’occupation du domaine public, ce dernier répondait :

« Vous ne voudriez quand même pas qu’on leur donne des conditions normales de vie. » Ah, bon, Monsieur l’adjoint c’est pourtant justement ce que nous avons essayé de faire pas à pas pendant 21 mois !

Pourquoi refuser d’aménager des toilettes sèches ou pas, de chantier ou non ; l’installation de toilettes aurait évité ces salissures plus que pénibles qui ont participé à caricaturer les Roms en personnes sales ne respectant pas les règles d’hygiène.

Quel dommage que tous ces moyens n'aient pas été employés pour faciliter la vie de la communauté et la cohabitation entre voisins.

Que retenir du 2 juin ?

Avec ce budget consacré à l’expulsion on aurait eu de quoi engager une vraie œuvre d'insertion. La désintégration ne coûte-t-elle pas plus chère que l'intégration...

Sinon la dignité et le courage des familles Roms mais aussi leur détresse..... Même pas de colère.

Résignation et tristesse dans les yeux des adultes et des enfants.

Même si notre présence en nombre a permis d’éviter violences et brutalités telles que nous en connaissons en ce moment lors d’expulsions.

Que vont devenir ces enfants nés Villebonnais et maintenant jetés sur les routes ? Ces écoliers sans écoles ? Ces familles sans toit ?

Et nous qu’allons nous perdre de ne plus les avoir comme proches voisins ?

Savalferr (Solidarité à Villebon avec les familles et Roms et Roumaines)

Claude Peschanski

(avec les témoignages de Sandra Chartol, Chantal Loizillon, Michel Rouyer et Régis Vaillant )

*Spoerri : sculpteur, suisse d'origine roumaine né à Galați (Roumanie), ayant participé à l’œuvre de Jean Tinguely, et de tout un groupe d'artistes du XXe siècle, Le Cyclop, cachée dans la forêt, à côté de Milly-la-Forêt dans l’Essonne.


Savalferr

Ana L'expulsion d'Ana Aniela, Esmeralda, Emmanuel, Benji, Ion, Ricardo et de leurs amis et familles doit avoir lieu à partir du prochain week-end....

2014-05-28 10:34:25

2014-05-22 14:44

 


 

 

 

Villebon-sur-Yvette, le 28/05/2014

 

 

Le Collectif SAVALFERR

(Solidaires A Villebon Avec Les Familles Et Roms Et Roumaines)


Ana Aniela, Esmeralda, Emmanuel, Ion, Ricardo, Benji...doivent être jetés à la rue le prochain week-end

 

Le maire de Villebon-sur-Yvette est venu annoncer aux familles qui vivent à l'usine Galland depuis maintenant plus de 20 mois, qu'elles seraient expulsées suite à décision de justice, à partir du prochain week-end et qu’il leur conseillait de partir avant l’arrivée de la police.

Cela signifie que des familles, que ce soit des tous petits-enfants ou des vieillards sont chassés à la rue. Tout ce qui a été mis en place depuis presque deux ans se retrouve anéanti :
- la scolarisation régulière d'une quinzaine d'enfants dans l'enseignement élémentaire avec le soutien d'une classe (UPE2A) d'insertion depuis 18 mois,

- la scolarisation de 5 élèves (bientôt 7) au collège César Franck de Palaiseau (classe UPE2A), et d'un étudiant admis dans l'enseignement supérieur,

- l'animation chaque mercredi pour les plus petits et les adolescents par les associations "Intermèdes Robinson" et Animakt,

- les actions de santé avec un suivi systématique des familles, le suivi médical régulier pour les personnes malades, le suivi de la petite enfance par la PMI de l'Essonne, les vaccinations, le soutien administratif pour l'obtention de l'AME (Aide Médicale d'Etat), le soutien juridique, la planification familiale, l'inscription aux Restos du cœur, l'organisation de collectes de déchets, le nettoyage du campement, etc.

- la recherche et l'obtention d'emploi ; certains déjà embauchés comme femme de ménage, jardinier, employé agricole, livreur de pain, emploi d'avenir ...

Ainsi, tous les efforts déployés par les familles, les bénévoles et les différents services de l'état vont être saccagés.

Qu'en est-il de la continuité scolaire ? Le préfet nous a écrit sa volonté de  l'assurer mais sans garantir d'avoir la solution pour un hébergement des familles proche de l'école des enfants. Nous connaissons trop ce que cela veut dire : récemment encore des enfants scolarisés dans l'Essonne étaient relogés de semaine en semaine, au fin fond du département, sinon dans les Hauts-de-Seine ou en Seine-Saint- Denis. Comment alors terminer l'année scolaire ?

L'expulsion est programmée sans tenir compte du recours pour obtenir un délai, déposé auprès du « JEX » (juge d’exécution des décisions de justice) qui doit se prononcer le 3 juin prochain à 14H au Tribunal de Grande Instance d'Evry. Nous craignons que l'expulsion n’ait eu lieu avant. Le préfet  affirmait qu’il procèderait en conformité avec la circulaire interministérielle de décembre 2012. Or le « diagnostic social » n’a été qu’une parodie et aucun comité de suivi n’a été mis en place.
D'autre part rien n’a été fait pour chercher un terrain et des logements, et donc pour une solution réelle, à court puis plus long terme à la situation des familles.

Face à cette situation, nous vous demandons de manifester votre opposition à ces mesures inhumaines qui ne règlent rien, et de soutenir  les familles Roms,

--il est plus que jamais nécessaire et urgent d'obtenir un terrain et des logements pour ces familles en détresse, nous proposons d’unir les efforts de citoyens et d'associations volontaires des municipalités proches de l’Usine Galland dans la Vallée de Chevreuse et sur les plateaux des Ulis et de Saclay pour appuyer la demande urgente  de terrain et de logements auprès des différents élus, et des différentes institutions et la rendre concrète.

Pour manifester votre solidarité avec les familles Roms, nous vous appelons à nous contacter le plus rapidement possible. Une veille citoyenne va se tenir à partir de dimanche 1er juin au soir à l’usine Galland pour ne pas les laisser seuls face à l’expulsion.


Contact :

 

Dominique Durand

dominique.saint-jalm@laposte.net

06 78 53 45 80

 

 


Savalferr

Ana Aniela, Ion, Ricardo...vont-ils être jetés à la rue ? Continuons de les soutenir.

2014-05-22 13:44:17

 


 

 

 

Villebon-sur-Yvette, le 22/05/2014

 

 

Le Collectif SAVALFERR

(Solidaires A Villebon Avec Les Familles Et Roms Et Roumaines)

A Tous les signataires, individuels et associations, de la pétition

Ana Aniela, Ion, Ricardo...vont-ils être jetés à la rue ?

Chers signataires,

Le moment est venu de faire le point de la pétition adressée au préfet de l'Essonne, que vous avez signée, ce dont nous vous remercions de tout cœur pour les familles Roms en instance d’expulsion.

Rappelons que depuis maintenant plus de 20 mois, des familles Roms vivent à l'usine Galland, une friche industrielle située à Villebon-sur-Yvette à la limite de Palaiseau.

Avec l'aide de Savalferr, collectif de soutien local, et de diverses organisations caritatives et de solidarité dont l'ASEFRR et le Secours Catholique, se sont mis en place :

- la scolarisation régulière d'une quinzaine d'enfants dans l'enseignement élémentaire avec le soutien d'une classe (UPE2A) d'insertion depuis 18 mois,

- la scolarisation de 5 élèves (bientôt 7) au collège César Franck de Palaiseau (classe UPE2A), et d'un étudiant admis dans l'enseignement supérieur,

- l'animation chaque mercredi pour les plus petits et les adolescents par les associations "Intermèdes Robinson" et Animakt,

- les actions de santé avec un suivi systématique des familles, le suivi médical régulier pour les personnes malades, le suivi de la petite enfance par la PMI de l'Essonne, les vaccinations, le soutien administratif pour l'obtention de l'AME (Aide Médicale d'Etat), le soutien juridique, la planification familiale, l'inscription aux Restos du cœur, l'organisation de collectes de déchets, le nettoyage du campement, etc.

- la recherche et l'obtention d'emploi ; certains déjà embauchés comme femme de ménage, jardinier, employé agricole, livreur de pain, emploi d'avenir ...

Or, la délibération du tribunal a statué pour une expulsion à compter du 1er avril 2014 et signifiée par commandement d’huissier le 9 avril. Ainsi, tous les efforts déployés par les familles, les bénévoles et les différents services de l'état vont être réduits à néant.

Avec cette pétition nous demandions au préfet de l’Essonne:

-de surseoir à l'expulsion jusqu'à la fin de l'année scolaire permettant ainsi  la continuité de la scolarité des enfants, de l'activité pédagogique et des actions de santé publique,

- d'utiliser ce délai pour rechercher en conformité avec la circulaire interministérielle du 26/08/2012 " des solutions d'accompagnement dans les différents domaines concourant à l'insertion des personnes (logement, emploi, scolarisation, santé)",

- de répondre positivement à la demande des familles, qui désirent vivre et travailler en France dans le respect de leurs droits et devoirs, qu'un terrain à louer leur soit proposé pour permettre leur installation légale et leur intégration à égalité avec les autres citoyens européens vivant en France.

La pétition a recueilli plus de 1000 signatures dont la plupart dans les villes concernées et aux alentours.

Rappelons aussi les nombreuses associations et organisations représentatives signataires :

Savalferr (Solidarité A Villebon Avec Les Familles Et Roms et Roumaines), Union-Roms, Intermèdes-Robinson, Secours Catholiques de Villebon-sur-Yvette, ASEFRR (Association de Solidarité en Essonne avec les Familles Roms Roumaines), FCPE91, Ligue des Droits de l'Homme 91, RESF91, Observatoire Citoyen du Cra de Palaiseau, Amnesty International Ile-de-France-Sud,  LDH Orsay, LDH Les Ulis, MRAP Morsang-sur-Orge, Collectifs Galu, Palaiseau Terre citoyenne, EELV, PG Palaiseau, PCF Nord Essonne, Comité d'entraide de Villebon/Palaiseau, Ensemble, FSU 91, Cimade d’Ile-de-France.

Elle a été portée en délégation a la préfecture de l’Essonne, dont il a fallu « faire le siège » pour qu’elle puisse être déposée correctement, mais aussi sans avoir la possibilité de nous entretenir avec un représentant accrédité du préfet.

Néanmoins une réponse écrite a SAVALFERR a été envoyée par le préfet, ce qui montre que notre démarche commune, avec vous et les associations, n’a pas pu être passée sous silence, comme c’était le cas dans toutes nos démarches antérieures. Dans cette réponse, voir photo ci-dessous- on constate qu’il ne répond que très imparfaitement aux demandes.

En effet

-pour le premier point : il confirme l’expulsion sans mentionner de délai. La seule concession étant le souci affirmé de la continuité scolaire, mais sans garantir d’avoir la solution pour un hébergement des familles proche de l’école des enfants.

-pour le second point : Il affirme qu’il procèdera en conformité avec la circulaire interministérielle de décembre 2012. Or le « diagnostic social » n’a été qu’une parodie et aucun comité de suivi n’a été mis en place.

-pour le troisième point : rien n’est fait pour un terrain et des logements, et donc pour une solution réelle, a court puis plus long terme à la situation des familles.

Notons que le maire de Villebon s'est engagé à reloger une des familles. Mais que va-t-il advenir des autres ?

Face à cette situation, nous vous demandons de rester vigilants avec nous, et de soutenir si vous le souhaitez les initiatives que les familles Roms et nous-mêmes prenons suite à la pétition.

-Pour l’obtention d’un délai, nous avons entamé un recours auprès du « JEX » (juge d’exécution des décisions de justice) en particulier pour soutenir la nécessité de maintenir la continuité pédagogique au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire. Nous vous donnons rendez-vous le 3 juin prochain à 14H au Tribunal de Grande Instance d'Evry.

-Pour l’obtention d’un terrain et de logements, nous proposons d’unir les efforts de citoyens et d'associations volontaires des municipalités proches de l’Usine Galland dans la Vallée de Chevreuse et sur les plateaux des Ulis et de Saclay pour appuyer la demande urgente  de terrain et de logements auprès des différents élus, et des différentes institutions et la rendre concrète. Pour cela nous avons besoin de vous,  et nous vous appelons à nous contacter rapidement.

 

Contacts :


C et R Peschanski

claro.pesch91@gmail.com

06 22 48 49 95

 

Dominique Durand

dominique.saint-jalm@laposte.net

06 78 53 45 80

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Savalferr



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