Alerte! Les restaurateurs francais du patrimoine sont en danger!


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2016-03-30 09:22

Le système d'accréditation de Grande-Bretagne me semble une idée intéressante. Un mixte avec l'ancien système d'habilitation musées peut être travaillé. Le délai de 3 ans pour chaque renouvellement me paraît un peu court, nous vivons déjà beaucoup au jour le jour il ne s'agirait pas d'avoir une épée de damoclès au dessus de notre tête en plus. 5,7 ou même 10 ans parait pus raisonnable, sachant qu'on est beaucoup à ne pas avoir les moyens financiers de faire régulièrement des formations continues ou assiter à des journées d'études. Cette acrcéditation devant être ouverte bien entendu à tous professionnels (diplomés ou non) et pas seulement aux titulaires de diplômes publiques. Personnellement ayant aussi fait l'école Condé ça ne m'empêche pas de prendre à coeur mon travail et de collaborer avec des professionnels issus de des formations publiques ou reconnus pour la qualité de leur travail et qui me font confiance. Beaucoup d'anciens collègues de classe se trouvant dans le même cas, le refus systématique dû à la loi est dévalorisant pour ces professionnels qui ont acceptés de former des titulaires de Condé et pour les anciens élèves eux mêmes qui ont fait cinq ans d'étude mais à qui ont ne reconnaient que Bac+4 (titre homologué niveau 2). Mais c'est un autre débat...et je ne tiens pas à m'attirer les foudres de guerre.

La proposition d'un statut particulier, proche du système d'auto-entrepreneur pour le paiement des cotisations sociales serait intéressante car il est toujours difficile de payer des cotisations sur les revenurs de l'an -1 alors qu'on peut avoir fait un très mauvais trimestre et qu'il reste les charges de l'atelier, des assurances et des fournitures à payer...

 

Pour en avoir discuté avec collègue ce matin, pour lui il ya plusieurs points qui lui semble important:

- la formation des jeunes post-études, pourquoi pas un système proche de maitre d'art ou s'inspirant de la bourse de la ville de Paris?

- une plus grande importance du travail pratique dans les études. Le système actuel est de très bon niveau mais laisse de moins en moins de place à la pratique. Et c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Je ne connais pas totalement le système de cours des écoles publiques, mais l'intervention de professionnels extérieurs venant expliquer les réalités de leurs travail de terrain et des cas d'études peut être envisagé ou renforcé ?

- la necessité d'un accès plus facile à un retour en formation tout au long de sa vie professionnelle (qui correspond finalement aux propositions des économistes actuellement pour le marché global du travail)

- la possibilité lors d'un marché public de pouvoir défendre son opinion si cette dernière n'est pas en accord avec l'étude ou les recommandations. Nous sommes des professionnels avec chacun ses expériences et ses domaines de compétences il serait normal que notre opinion soit écoutée et non rejetée tout de suite. Je prendrai le cas par exemple d'étude pour les M.H sur des tableaux où pour avoir le marché il faut absolument suivre le cahier des charges  et lors de l'obtention du marché et du décrochage des oeuvres (à je ne sais combien de mètres) on se rend compte qu'il y a cinquante mille pièces au dos, des énormes repeints etc... Altérations peu facilement décelables sans le décrochage des oeuvres qui vu les coupes budgétaires est peu effectué. Tout comme je pense que de nombreuses restautrices de couche picturale souhaiteraient effectuer leurs prix après restauration du support (comme autrefois) et ne pas se retrouvaient souvent avec un devis sous-évalué par rapport aux altérations constatées.

Je ne sais pas si un tarif horaire fixe plus ou moins fluctuant est envisageable, un restaurateur à Paris ou en province n'ayant pas les mêmes charges. Une recommandation peut-être pour les professionnels et une idée des tranches de prix pour les collectivités publiques?

 

L'idéal au final serait de bien gagner sa vie, avoir le temps et les moyens de faire des formations et assiter à des colloques, pouvoir faire de la recherche et continuer à boire et manger tous autour d'une table. Car notre métier c'est aussi beaucoup de convivialité et de partage et c'est ce qui nous fait tous tenir!