Lettre ouverte à M. le DASEN concernant la dégradation des conditions de travail des personnels des écoles du Var

Monsieur l’IA-DASEN,

Nous avons choisi de vous adresser une lettre ouverte afin de donner de l’écho au malaise que traverse un grand nombre d’enseignants dans le département du Var.

Depuis presque deux ans, nous traversons une situation professionnelle inédite du fait de la crise sanitaire qui dégrade encore davantage les conditions de travail des personnels. Les enseignants se voient dans l’obligation de jongler avec la mise en place des protocoles successifs et le maintien des apprentissages dans des conditions décentes.

Nous considèrons que les personnels ne sont pas responsables des faillites de l’employeur. Le MEN ne respecte pas son obligation de résultats en matière de santé pour les personnels comme pour les élèves.

Afin de se protéger, plusieurs enseignants et directeurs d’école viennent de se saisir du Registre Santé et sécurité au Travail (RSST) afin de signifier que leurs conditions de travail ne sont plus acceptables.

En effet, le décret n°82-453 du 28 mai 1982 oblige l’employeur à mettre à disposition des salariés et usagers ce registre où sont consignées les remarques ou observations en relation avec les risques professionnels et/ou psychosociaux et l’aménagement des conditions de travail.

En décembre 2021, plusieurs enseignants et directeurs varois ont donc renseignés une fiche RSST au motif d’une “Dégradation accrue des conditions de travail et situation hautement anxiogène”.

Ces enseignants s’adressent à vous, monsieur l’IA DASEN, en listant plusieurs points rendant leur situation dangereuse :

• Surcroit de travail énorme lié au COVID, et notamment pour les directeurs que les décharges toujours insuffisantes ne pallient pas

• Gestion dans l’urgence des cas de COVID signalés par les familles

• Semaines de plus de 50h de façon récurrente pour un salaire qui n’est pas à la hauteur du travail et de la polyvalence exigée.

• Sollicitation accrue et/ou exposition aux reproches des familles démunies face aux conséquences du COVID (classes fermées, élèves à faire tester, élèves non accueillis car brassage interdit…) et en manque de repères éducatifs

• Stress lié aux risques

• Sursollicitation des collègues à qui on demande notamment d’assurer la classe en présentiel et en distanciel

• Manque de temps pour gérer le quotidien de l’école (équipes éducatives, suivi des élèves fragiles, etc.)

• Aspect pédagogique fondamental du métier qui diminue de mois en mois par manque de temps

• Enquêtes chronophages à remplir

• Accueil des enfants handicapés en attente d’IME ou d’ITEP à l’école au sein des dispositifs ULIS car les structures adaptées ont atteint leurs capacités maximales et tentative d’adaptation à leurs besoins au sein d’une structure inadéquate (dispositif ULIS)

• Augmentation des violences physiques et verbales à l’encontre des collègues

Pour nous, il est inacceptable que les équipes éducatives gèrent seules ces différents élements. Les enseignants absents sont rarement remplacés. Tout cela suscite de plus en plus souvent des tensions avec les familles et entraine immanquablement une surcharge de travail et un stress supplémentaire.

Plus généralement nous demandons à ce que notre employeur prenne ses responsabilités et mette en place urgemment les mesures nécessaires au rétablissement de conditions de travail saines conformément à la législation

Veuillez croire, Monsieur le directeur académique, en notre attachement à l’école republicaine et à une service public d’éducation de qualité.

CGT EDUC'ACTION VAR    Contacter l'auteur de la pétition